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"Je suis déjà jugé, déjà condamné" : les trois citations à retenir de la lettre de Michel Platini à la Fifa

Le président de l'UEFA ne s'est pas présenté, vendredi, à son audition devant la commission d'éthique, qui doit décider d'une éventuelle prolongation de sa suspension. 

Article rédigé par franceinfo
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Le président de l'UEFA, Michel Platini, le 28 mai 2015, au congrès de la Fifa à Zurich (Suisse). (FABRICE COFFRINI / AFP)

"Je suis déjà jugé, je suis déjà condamné", estime Michel Platini. Le président de l'UEFA a refusé de se rendre à son audition, vendredi 18 décembre, par la chambre de jugement de la commission d'éthique de la Fifa (il était représenté par ses avocats), et a expliqué cette absence par une lettre adressée aux membres de l'instance. Un document publié, samedi 19 décembre, par le journal l'Equipe. 

Michel Platini est suspendu provisoirement jusqu'à 5 janvier, de même que le président de la Fifa Sepp Blatter, pour avoir reçu, en 2011, 1,8 millions d'euros de la part de ce dernier, pour un travail de conseiller terminé neuf ans plus tôt. Une rémunération qui ne fait pas l'objet de contrat écrit. Les instances disciplinaires doivent maintenant décider de suspendre ou non les deux hommes pour une durée plus longue, voire à vie. Le verdict est attendu lundi, mais il est couru d'avance, estime Michel Platini. Résumons sa lettre en trois citations.

"Je suis déjà jugé. Ce n'est pas moi qui le dit c'est vous"

Le Français liste trois exemples de déclarations de responsables de la Fifa qui, selon lui, l'ont déjà déclaré coupable dans les médias. "Platini sera certainement suspendu pour plusieurs années", avait notamment lâché le porte-parole de la commission d'éthique le 11 décembre, déjà dans l'Equipe. Les avocats du Français n'avaient alors pas encore été entendu. Un procédé "contraitre aux droits fondamentaux d'un accusé", estime celui-ci.

Michel Platini n'a pas non plus oublié les propos très durs de Domenico Scala, qui "dressait mon acte d’accusation" dès le mois d'octobre, avant même la fin de l'instruction menée par la Fifa sur l'affaire. "Et c’est cet homme qui devrait ensuite valider ma candidature à [la présidence de] la FIFA !", s'insurge Michel Platini. En effet, ce haut responsable préside notamment la commission électorale de la Fifa. 

"Je n'ai plus confiance dans les instances disciplinaires de la Fifa"

Michel Platini n'a pas encore renoncé à sa candidature à la présidence de l'instance, mais il n'hésite pas à attaquer frontalement ses instances. "Elles ont montré leur partialité, leurs préjugés, leur incapacité à respecter la confidentialité, la présomption d’innocence et les droits de la défense", énumère-t-il.

Outre les déclarations de plusieurs responsables, il attaque également l'instruction au sujet de l'affaire, "menée uniquement à charge". Selon lui, son auteur "ne démontre rien", "n'apporte aucune preuve", mais demande "la peine la plus lourde, la plus infâmante."

"Je continuerai, à mon niveau, à défendre mes convictions"

Faut-il lire une pointe de résignation dans la conclusion de la lettre de Michel Platini ? S'il assure avoir confiance en ses avocats, et être "parfaitement en paix avec ma conscience", sa dernière phrase sonne comme celle d'un homme peu sûr de ses chances de devenir le président de la Fifa. S'il était suspendu, il perdrait également son poste de président de l'UEFA. "Toute ma vie", promet-il, "je continuerai, à mon niveau, à défendre, comme je l'ai toujours fait, les convictions qui sont les miennes : celles d'un beau football, un football propre, un football conforme à l'éthique et à la morale"

S'il dit ne pas douter du verdict de la commission d'éthique, il lui reste pourtant quelques espoirs : un éventuel verdict positif du Tribunal arbitral du sport, qui ne s'est pas prononcé sur le fond de l'affaire, ou de la justice suisse, elle aussi saisie du dossier.

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