France-Grèce : autour de Kylian Mbappé en attaque, une concurrence aussi floue que féroce

Il y a encore quelques mois, "tous les pays enviaient" l’attaque de l’équipe de France, comme le titrait en Une le quotidien L'Équipe. Le trio Karim Benzema-Antoine Griezmann-Kylian Mbappé avait en effet de quoi faire rêver pas mal de sélections de la planète. Mais depuis la Coupe du monde au Qatar, le premier a pris sa retraite internationale, le deuxième a été replacé comme relayeur par Didier Deschamps tandis que le dernier, inamovible, est devenu capitaine.

Mbappé, avec ses nouvelles prérogatives, est celui autour duquel le sélectionneur souhaite construire l’avenir. Alors que l'équipe de France doit affronter la Grèce, lundi 19 juin, l'incertitude règne sur l'identité des titulaires qui accompagneront le numéro 10 des Bleus sur le front offensif. Si en défense et au milieu, des titulaires en puissance se dégagent progressivement, Deschamps tâtonne toujours pour les postes d’avant-centre et d’ailier droit. Quatre joueurs se tiennent dans un mouchoir pour s'assurer une place de titulaire.

Au poste d’attaquant de pointe, Randal Kolo Muani et Olivier Giroud alternent. Entre le neuf et l’ancien, le cœur de Deschamps balance en ce début d’année 2023, au gré des adversaires affrontés. Olivier Giroud a débuté contre l’Irlande (1-0) et contre Gibraltar (3-0), deux adversaires aux blocs bas contre lesquels il devait faire parler sa puissance dans la surface adverse. Auteur d'une bonne fin de saison avec l'AC Milan, le meilleur buteur de l'histoire des Bleus (54 buts) reste incontournable.

"Kolo Muani est en constante progression"

Kolo Muani, de son côté, est davantage un attaquant de mouvement. "C’est très bien d’avoir des profils différents", se félicite Didier Deschamps. En réalité, le sélectionneur a certainement l’envie d’enclencher un nouveau cycle en prévision de l’Euro 2024, quand Giroud aura 37 ans. Les performances de l'ex-Nantais du côté de l’Eintracht Francfort (23 buts et 17 passes décisives en 46 matchs) ont attiré l’œil de plusieurs "grands clubs pour la saison prochaine", comme le confirme le sélectionneur. Kolo Muani apparaît comme le successeur désigné de Giroud.

Mais pour s’imposer définitivement en pointe, l’attaquant de 24 ans va devoir marquer avec les Bleus. Buteur contre le Maroc lors de la demi-finale de la Coupe du monde (2-0), Kolo Muani n’a plus trouvé l’ouverture depuis, en quatre matchs chez les Bleus. "Je reste confiant, je sens que mon moment va venir. Je ne veux pas me précipiter pour ne pas mal faire les choses", affirmait-il le 14 juin.

"Randal est en constante progression", rassure Deschamps, qui devrait le titulariser contre la Grèce. Son capitaine Mbappé, comme lui natif de Bondy, l’a adoubé en mars : "Il est complet techniquement, apporte beaucoup d’énergie, avec un volume de courses impressionnant. C’est une nouvelle corde à notre arc". Les deux représentent l’avenir de l’équipe de France en attaque. Mais avec quel coéquipier sur l’aile droite ?

Coman et Dembélé toujours en ballottage

Kingsley Coman et Ousmane Dembélé postulent pour compléter le trio. Mais tous deux n'ont jamais convaincu sur la durée. Contre Gibraltar, Coman a été décisif pour la première fois avec les Bleus depuis novembre 2021 et un match contre une autre petite sélection, le Kazakhstan (8-0). Avec 5 buts et 4 passes décisives en 48 sélections, l'ailier est très loin de ses standards avec le Bayern Munich.

Le constat est similaire pour Dembélé (4 buts, 3 passes décisives en 36 sélections). L’ailier du Barça, pressenti pour débuter contre la Grèce ce lundi, doit aussi souvent composer avec les blessures. Titulaire à la Coupe du monde, il avait bien débuté la compétition avant de se montrer moins déterminant à partir des huitièmes de finale. La France tient deux des ailiers des plus déroutants du monde depuis des années, mais les pépites sont désormais dans la force de l'âge (27 ans pour Coman, 26 pour Dembélé).

Leur irrégularité avec les Bleus continue de décevoir. "Ce sont des joueurs qui déstabilisent l’adversaire, qui créent beaucoup de différences. (…) Ils peuvent statistiquement améliorer ou bonifier ce qu’ils peuvent faire", reconnait Didier Deschamps. Autrement dit, marquer davantage ou délivrer plus de passes décisives. À ce poste, Coman comme Dembélé ont de l’avance sur la concurrence, représentée principalement par Moussa Diaby, qui n’a jamais marqué en Bleu.

Ce match contre la Grèce, deuxième du groupe B derrière la France dans ces éliminatoires de l'Euro 2024, sera une bonne occasion pour les deux titulaires du soir de se démarquer dans l'esprit de Deschamps. Pour l'instant, le sélectionneur a l'embarras du choix et en profite. Le temps et les rencontres lui permettront d'affiner une ligne offensive type, amenée à travailler autour de Kylian Mbappé pour viser la victoire finale au championnat d'Europe, dans un an en Allemagne.