France-Israël : "J'y vais à reculons"... L'ambiance pesante attendue au Stade de France douche l'engouement des groupes de supporters des Bleus

Entre 15 000 et 20 000 spectateurs, seulement, sont attendus au Stade de France, enceinte de 80 000 places, pour le match France-Israël jeudi soir.
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
L'équipe israélienne de football à l'entraînement mercredi 13 novembre au Stade de France, où des grilles ont été hissées entre les tribunes et la pelouse. (FRANCK FIFE / AFP)

Un retour au Stade de France, où les Bleus n’avaient plus joué depuis juin 2023, qui ne sera la grande fête attendue. L’enceinte dyonisienne sonnera creux, jeudi 14 novembre, pour la réception d’Israël en Ligue des nations, un match qui intervient dans un contexte géopolitique et sécuritaire tendu. Seulement 15 à 20 000 personnes garniront les tribunes, avec une baisse notable d’affluence parmi les sections de supporters. 

Du côté des Irrésistibles Français, la section la plus importante en nombre d’adhérents (2 500 en 2024), seulement 225 supporters seront présents jeudi, contre 1 300 au Parc des Princes en septembre pour France-Italie. "Je crois qu’on n’a jamais été aussi peu nombreux, sauf au début de la formation de l’association", se désole Anne Costes, la vice-présidente. Pour elle, qui se faisait une joie de retrouver le Stade de France, la déception est totale. "J’avoue que j’y vais à reculons, pas tant à cause de la partie sécuritaire qui ne m’inquiète pas trop, mais pour l’ambiance dans le stade, qui ne va pas être festive".

Des grilles seront d’ailleurs levées au bord des tribunes pour éviter les intrusions, et les cinq premiers rangs seront bâchés. "Tout le monde dit qu’il faut que ça soit un match normal, mais ils ne font rien pour que ça le soit vraiment", observe-t-elle, pointant du doigt l'interdiction des sacs à dos et l'absence de consignes pour les déposer qui compliquent la venue de personnes sortant de leur lieu de travail.

Nettement moins de demandes pour les sections basées en province

Cette ambiance moins festive est l’une des raisons qui ont poussé la section Bleus Passion à ne pas organiser le déplacement, depuis la Vendée. "Les billets sont nominatifs, on sait qu’il va y avoir beaucoup de contrôles, donc ce n’est pas l’ambiance conviviale que l’on recherche", pointe Benjamin Onillon. Le président de cette association de supporters était d’ailleurs surpris que le match se tienne au Stade de France et en public : "On pensait qu’il y avait un risque d’annulation et de huis clos en dernière minute, qui aurait engendré des frais d’annulation de bus notamment, donc on n’a préféré ne pas organiser le déplacement"

"Quand on vient en car, on est entre 40 et 50 personnes, et on vend une dizaine de places en région parisienne. Et là je n’ai reçu qu’une seule demande spontanée, et sur Paris personne ne nous a demandé de place."

Benjamin Onillon, président de l'association Bleus Passion

à franceinfo:sport

 

Pour les Corsaires, section de supporters originaires de Dunkerque, il n’y aura pas non plus de bus pour venir au Stade de France, mais un minibus, que va devoir conduire son président, Yannick Vanhée. "On sera douze, alors que d’habitude on est quasiment une centaine sur les matchs à Paris. A titre de comparaison, on sera 65 à Milan dimanche soir pour Italie-France", détaille-t-il.

Une date compliquée pour sa proximité avec le 13 novembre

Comme pour les autres sections contactées par franceinfo: sport, il n’est pas question d’un boycott politique de la rencontre, mais beaucoup d’autres raisons se bousculent.  "C’est un tout. Il y a le contexte sécuritaire, l’affiche qui ne fait pas rêver, l’équipe de France qui fait un peu moins rêver depuis le départ de certains joueurs, c’est un jeudi soir… Mais ce qui est surprenant c’est qu’on était 30 à Budapest pour Israël-France, où on a été très bien reçus", explique Yannick Vanhée, qui évoque aussi un pouvoir d’achat en baisse en fin d’année, "avec beaucoup d’adhérents qui se sont déjà déplacés à l’Euro en Allemagne et aux JO"

Dernière raison, et pas des moindres évoquées par le Dunkerquois : la proximité avec la date anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, qui avaient touché le Stade de France. "C’est une date un peu compliquée, on ne l’aime pas trop depuis 2015. Personne ne le dit vraiment, mais depuis quelques années, les matchs de novembre au Stade de France attirent moins", soutient-il. "Il y a trois ans, il y avait eu un match le 13 novembre au Parc des Princes, et des gens qui étaient présents au Stade de France en 2015 n’avaient pas souhaité venir. Aujourd’hui, organiser ce match au Stade de France, à cette date-là, pour cette affiche et dans ce contexte, je trouve ça mal choisi", appuie Anne Costes.

Un match France-Israël décisif dans la qualification que les supporters veulent mettre rapidement derrière eux : "Vivement vendredi que ça soit passé, et surtout vivement mars pour retrouver le Stade de France dans une ambiance moins pesante", conclut la vice-présidente des Irrésistibles Français. 

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