France-Kazakhstan : pour Dayot Upamecano, deux matchs pour convaincre
Le défenseur des Bleus pourrait débuter le match face au Kazakhstan samedi. Considéré comme l’un des meilleurs défenseurs d’Allemagne, Upamecano a pour l’instant toutes les peines du monde à convaincre le staff de l’équipe de France.
C’est un casse-tête dont se serait volontiers passé Didier Deschamps pour un match aussi important que celui contre le Kazakhstan, ce samedi 13 novembre, qui pourrait offrir un ticket pour la Coupe du monde 2022 aux Bleus en cas de victoire. En l’absence de ses titulaires habituels Raphaël Varane et Presnel Kimpembe, tous les deux blessés, le sélectionneur va devoir composer pour compléter sa défense.
Après le succès lors de la Ligue des nations en octobre, Deschamps devrait conserver sa défense à trois et titulariser Jules Koundé et Lucas Hernandez pour ce premier des deux matchs de novembre. C’est donc d’un patron, celui qui occupera l’axe de cette charnière à trois, dont le sélectionneur a besoin. Un rôle qui pourrait être confié à Dayot Upamecano (4 sélections, 1 but), le défenseur de 23 ans du Bayern Munich, comme le laissait supposer les exercices de sortie de balle réalisés à l'entraînement à Clairefontaine jeudi soir.
Les autres options pour ce match contre le Kazakhstan sont Clément Lenglet (14 sélections, 1 but), qui ne joue quasiment plus au FC Barcelone, et Kurt Zouma (8 sélections, 1 but), qui effectue des va-et-vient en équipe de France mais avait disputé le match aller à Noursoultan en mars dernier (2-0). "Upa" apparaît donc comme une solution naturelle, lui qui est considéré comme l’un des meilleurs centraux en Allemagne.
Des débuts avec les Bleus très mitigés
Le défenseur ne fait pourtant pas l’unanimité en équipe de France. Loin de là. Malgré son statut de joueur indispensable au Bayern Munich, leader de Bundesliga, ses débuts avec les Bleus ont soulevé des questions sur sa capacité à aligner les mêmes performances en club et au niveau international. En équipe de France, Upamecano compte aujourd’hui quatre sélections, pour un rendement plus que mitigé.
Comme le veut la tradition, Dayot Upamecano et Eduardo Camavinga ont chanté hier soir devant le groupe pour leur 1ère convocation en Equipe de France ! #FiersdetreBleus pic.twitter.com/hwGKcLy7BQ
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) September 2, 2020
En témoigne son entrée en finale de la Ligue des nations contre l’Espagne (2-1), le 10 octobre dernier. Upamecano avait été choisi pour remplacer Raphaël Varane en fin de première période mais n’avait pas vraiment rassuré. Il avait même été coupable sur le but de la Roja inscrit par Mikel Oyarzabal. Ses deux premières sélections, en septembre 2020, contre la Suède (1-0) et la Croatie (4-2), n'avaient pas non plus convaincu, malgré son premier but avec les Bleus lors du deuxième match.
"Il est capable de faire beaucoup mieux"
Rien de préjudiciable puisque Didier Deschamps continue de lui faire confiance. Mais au point de lui donner les clés du camion de la défense contre le Kazakhstan ? En août dernier, au moment de rappeler Upamecano chez les Bleus pour le rassemblement de septembre - avant qu’il ne déclare forfait sur blessure -, le sélectionneur confirmait les débuts difficiles du défenseur du Bayern à ce niveau.
""Upa" a fait effectivement de bonnes choses et d’autres moins bien, comme ça arrive chez les joueurs qui arrivent en équipe de France pour la première fois. Du temps est passé depuis, il a changé de club (de Leipzig au Bayern Munich en juillet dernier) et je l’ai pris parce que j’estimais que potentiellement il avait tout ce qu’il fallait. Je ne vais pas changer d’avis aujourd’hui. Après, il peut y avoir une période de moins bien, une période de doute", affirmait Deschamps en conférence de presse.
La patience du sélectionneur a cependant des limites. Pourtant, celui qui dirige l’équipe de France depuis 2012 sait que Upamecano a des qualités qui pourraient coller à sa défense à trois, comme il l’indiquait au Parisien en octobre 2020 : "Il dégage une sérénité, une aisance technique, au-dessus de la moyenne. Et c’est vrai qu’il n’a pas été au mieux de ce qu’il est capable de faire. Mais vouloir y être (en équipe de France) et y être, ce n’est pas la même chose. Il est capable de faire beaucoup mieux."
Au moment d’affronter le Kazakhstan, Upamecano présente donc deux atouts par rapport à Lenglet et Zouma : sa qualité de relance, qui pourrait être utile contre une équipe qui devrait jouer regroupée devant son but, et sa bonne entente avec Lucas Hernandez, son coéquipier au Bayern Munich avec qui il a déjà joué dans une défense à trois et qui devrait débuter dans l'axe gauche samedi soir.
Ses qualités techniques, les supporters français les avaient d’ailleurs aperçues lors du Final 8 de la Ligue des champions en août 2020, lors de la demi-finale entre Leipzig et le Paris Saint-Germain. Quelques jours après un match excellent en quart de finale contre l’Atlético (2-1), Upamecano avait surnagé contre le PSG alors que son équipe sombrait totalement (0-3). Un match qui lui avait permis de se faire connaître en France, lui qui n’a jamais joué en pro dans l’Hexagone après avoir quitté Valenciennes pour la galaxie Red Bull et le club de Salzbourg à l’âge de 17 ans.
La Coupe du monde, objectif d'Upamecano
Mais ses premières performances en équipe de France A ne lui ont pour l’instant pas permis de s’installer dans l’esprit du grand public. "En équipe de France, je n’ai pas vraiment eu de chance pour l’instant, c’est comme ça, expliquait Upamecano à L’Équipe en septembre dernier. Je ne sais pas si je suis reconnu ou pas (en France). La reconnaissance ne vient qu’avec les performances de toute façon."
En remplissant avec brio le rôle de Varane ce soir, en cas de titularisation, dans un rendez-vous aussi décisif que cette rencontre face au Kazakhstan, Upamecano pourrait réussir à se faire un nom et en même temps convaincre le staff de l’équipe de France. Avant un duel plus relevé face à la Finlande mardi prochain.
Le tout avec pour objectif de valider le ticket des Bleus pour le prochain Mondial au Qatar, qui se trouve dans la ligne de mire du défenseur du Bayern. "Je rêve de disputer la Coupe du monde avec les champions du monde", assurait-il à L’Équipe il y a deux mois. Il ne tient finalement qu’à lui d’afficher le même niveau de performance avec les Bleus qu’au Bayern Munich pour réaliser ce rêve.
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