Eliminatoires de l’Euro 2025 : entre fraîcheur et recherche du match référence, un voyage en Suède aux airs de répétition olympique pour les Bleues

A trois mois et demi de son entrée en lice dans ses Jeux olympiques, l’équipe de France défie les vice-championnes de Tokyo, mardi, avec l'envie de frapper un grand coup dans la course à l'Euro.
Article rédigé par Gabriel Joly - envoyé spécial à Göteborg
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Hervé Renard lors de l'entraînement de veille de match des Bleues contre la Suède à Göteborg, le 8 avril 2024. (ADAM IHSE / AFP)

"Nous ne pensons pas aux Jeux. C'est dans plusieurs mois. Le temps passe vite mais on est concentrés sur ces éliminatoires." Si Hervé Renard a assuré qu'il était focalisé sur cet objectif prioritaire de se qualifier au prochain Euro à la veille du match face à la Suède prévu mardi 9 avril, il était difficile de ne pas percevoir dans son discours des éléments traduisant une forme de gestion en vue de Paris 2024.

Après un Final Four de février qui ne l'a pas vu faire de changement dans ses onze de départ - ce qu'il a d'ailleurs regretté après la finale perdue contre des Espagnoles écoeurantes de facilité (0-2) - le sélectionneur a adopté une nouvelle méthode en vue de ce choc avec les vice-championnes olympiques, troisièmes du dernier Mondial. "Il va y avoir des échéances où on jouera tous les trois jours [aux Jeux]. Il va falloir s'habituer. Certaines joueuses ne vont pas tout jouer car les temps de jeu seront partagés", a-t-il établi lundi à Göteborg, à trois mois et demi de la compétition qui doit clôturer son mandat.

Renard, Henry et Le Sommer pressenties

Dans l'optique de ce duel face aux Scandinaves, le staff tricolore avait justement pris soin de ménager ses troupes vendredi lors de la victoire devant l'Irlande (1-0), l'adversaire le moins coriace de cette poule de qualification. "On va avoir un match très difficile mardi. Les Suédoises étaient en Angleterre [1-1], je pense que c'était dur pour elles de gérer ce genre de rencontres. Elles ont sûrement fourni beaucoup d'efforts", justifiait Hervé Renard à Metz, espérant profiter de cette fatigue accumulée côté Blagult pour leur jouer un tour chez elle.

De retour d'une blessure à une cuisse, Wendie Renard n'a disputé que le dernier quart d’heure face aux Girls in Green. Une entrée en jeu marquée une frayeur en fin de partie à la suite d'un "petit malaise" sur la pelouse. Cette fois en Suède, la capitaine devrait retrouver son costume de titulaire. "Wendie va bien, elle a bien récupéré. Plus de peur que de mal, elle pourrait débuter demain", a confirmé Hervé Renard dans les travées du stade Gamla Ullevi. Egalement sur le banc il y a quatre jours après un voyage épuisant depuis les Etats-Unis pour rejoindre la sélection, Amandine Henry est attendue au milieu. Tout comme Eugénie Le Sommer sur le front de l'attaque, qui n'a joué qu'une demi-heure en Lorraine.

"Amener de l'intuition, du talent et de la subtilité"

Avec cette gestion qui ne le caractérisait pas jusqu'alors, le sélectionneur a mis toutes les chances de son côté pour enfin sortir un match référence contre la 6e nation Fifa, ce qui enverrait un message fort à la concurrence avant les Jeux. Après avoir tremblé face à l'Allemagne et coulé en Espagne, la réception des Irlandaises a laissé un goût d’inachevé en raison du déchet des attaquantes à la finition. Un mal mis en lumière à Séville, mais qui ronge la sélection depuis plusieurs mois, en dehors des coups de pied arrêtés.

"On a été assez moyennes dans les 25 derniers mètres, il faudra moins d'approximations et plus de justesse technique. C'est aux filles d'amener cette intuition supplémentaire, ce talent, ces gestes spontanés et de la subtilité", a insisté Hervé Renard, rappelant au passage la valeur de la solidiité française derrière (9 clean sheets sur les 14 derniers matchs). Un atout qui pourrait jouer en faveur des Bleues mardi pour affronter une équipe suédoise habituée à jouer en profondeur, "armée offensivement" et "athlétique", comme l'a souligné la défenseure Maëlle Lakrar, en référence à la Barcelonaise Fridolina Rolfö ou encore son ex-coéquipière de Montpellier Stina Blackstenius, désormais à Arsenal.

Avec la perspective de reléguer leurs adversaires à cinq points en cas de succès, cette rencontre s'annonce déjà comme un tournant dans la préparation olympique pour les Tricolores, avant la double confrontation contre l'Angleterre. Ce sera d'ailleurs l'occasion de prendre une revanche : la dernière virée à Göteborg en octobre 2022 s'était soldée par une douloureuse correction 3-0.

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