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L'élimination face à la Grèce à l'Euro 2004 a eu "un impact terrible pour l'équipe de France", se souvient Robert Pirès

Quelques heures avant que l'équipe de France n'affronte la Grèce, lundi au Stade de France, Robert Pirès est revenu sur la défaite des Bleus contre cette sélection, en quarts de finale de l'Euro 2004, le dernier match officiel entre les deux équipes.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Robert Pirès lors de la défaite de l'équipe de France en quarts de finale de l'Euro 2004 contre la Grèce, le 25 juin 2004. (FRANCK FIFE / AFP)

Évoquer le quart de finale de l'Euro 2004 perdu par la France contre la Grèce (0-1), c'est se replonger dans "un mauvais souvenir". Robert Pirès a pourtant accepté l'exercice, "parce que la défaite fait aussi partie du jeu". Alors que les Bleus de Didier Deschamps affrontent la Grèce, lundi 19 juin au Stade de France, l'ancien ailier tricolore (79 sélections, 14 buts) est revenu sur cette élimination surprise à Lisbonne, le 25 juin 2004. Il y a quasiment dix-neuf ans jour pour jour.

Est-ce que vous vous souvenez de la manière dont vous avez abordé ce quart de finale ?

Robert Pirès : La confiance était de notre côté depuis le début de la compétition puisqu'on avait terminé premiers de notre groupe (devant l'Angleterre). On savait qu'on était favoris sur ce match. Est-ce qu'on l'a bien abordé pour autant ? Non, je ne suis pas sûr parce qu'on est tombés dans le piège que les Grecs nous avaient tendu. On avait pourtant été mis en garde par Jacques Santini parce qu'ils avaient déjà fait le coup face au Portugal en phase de groupes (victoire 2-1).

Quels souvenirs avez-vous du match ?

Que c'était compliqué, face à une équipe qui jouait très bas. On respectait ça parce que la Grèce jouait avec ses armes et parce qu'on faisait partie des favoris et qu'on était tenants du titre. Leur objectif était de ne pas trop se livrer et de ne pas laisser d'espace à Titi [Thierry Henry]. Plus le match avançait et plus on se rendait compte que ça allait être difficile. On a eu quelques occasions mais pas vraiment de belles opportunités. En fait, les Grecs nous ont endormis. On s'est fait prendre sur un centre et une tête de (Angelos) Charisteas. À partir de là, on s'est dit que ça allait être très difficile de revenir.

Qu'est-ce qui vous avait marqué chez les Grecs ?

Physiquement, c'était des beaux bébés, comme on dit (rires). Ils étaient vraiment au point, beaucoup plus frais physiquement, et avec des joueurs dotés de beaucoup d'expérience comme (Georgios) Karagounis ou leur gardien (Antonis) Nikopolidis.

Comment vous sentiez-vous physiquement, après votre longue saison à Arsenal ?

J'étais hyper content d'être titulaire. Mais je sentais que j'étais un peu émoussé, fatigué par ma longue saison. Sur cette rencontre, je n'avais pas été décisif. Le seul truc qui m'avait dérangé, c'est que Santini m'avait fait jouer à droite (rires). Quand vous êtes habitué à jouer sur un côté, si on vous met de l'autre côté, les repères ne sont plus les mêmes. Je n'étais pas au top et je n'étais pas dans mon élément.

La nomination de Raymond Domenech, "la pire décision que la Fédération a prise"

Vous souvenez-vous de l'état du vestiaire après le match ?

Il n'y avait pas un mot, personne n'avait la force de parler. On était tellement fatigués de l'épreuve, parce que physiquement on y a laissé des plumes, et mentalement aussi. On a essayé de voir un peu l'aspect positif en se disant que les vacances et la famille nous attendaient. Mais c'était surtout une ambiance très triste par rapport à la défaite.

Plusieurs joueurs ont annoncé leur retraite internationale après cette défaite, Jacques Santini a été écarté dans la foulée. Vous souvenez-vous de l'impact de cette élimination sur les Bleus ?

L'impact a été terrible pour l'équipe de France. Des joueurs ont décidé d'arrêter [Bixente Lizarazu, Lilian Thuram, Zinedine Zidane, Claude Makélélé]. La Fédération a ensuite décidé de changer, en nommant Raymond Domenech au poste de sélectionneur. Ça a été catastrophique, la pire décision que la Fédération a prise. Ça a été très compliqué après 2004, un véritable trou noir pour l'équipe de France. Et il a été profond.

Robert Pires, avec William Gallas et patrice Evra, à l'entraînement de l'équipe de France sous la houlette du sélectionneur Raymond Domenech, à Clairefontaine le 8 octobre 2004. (JACQUES BRINON / AP / SIPA)

À quoi peut-on s'attendre selon vous pour le match de ce soir ?

Attention aux Grecs, ils sont deuxièmes du groupe. Ils ont les armes, physiquement, ils sont costauds. Sur le match de ce soir, ils vont jouer comme en 2004, sans se livrer, en fermant les espaces. C'est une équipe qui va se contenter de venir au Stade de France pour faire un match nul. Il faut respecter ça parce qu'ils vont jouer avec leurs armes. Mais il faudra bien être en place et être surtout très patient.

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