Cet article date de plus de huit ans.

Euro 2016 : pourquoi le pari de Yannick Agnel sur la victoire des Islandais est complètement fou

Lundi soir, le nageur français a promis sur Twitter qu'il ferait le tour de l'Islande à la nage, si les Islandais gagnaient l'Euro. Mais ce n'est pas forcément une bonne idée.

Article rédigé par Christophe Rauzy
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Le nageur français Yannick Agnel, le 30 mars 2016 à Montpellier (Hérault). (PASCAL GUYOT / AFP)

La France affronte l'Islande, dimanche 3 juillet, à 21 heures, en quart de finale de l'Euro 2016. A cette occasion, les Bleus pourront compter sur un supporter particulièrement motivé en la personne du nageur Yannick Agnel. Au soir de la qualification en quart des Islandais, au grand dam des Anglais, le roi des bassins tricolore a parié sur Twitter qu'il ferait le tour de l'Islande à la nage si les Nordiques remportaient l'Euro.

Francetv info a pris le pari du nageur au pied de la lettre et lui explique pourquoi ce n'est pas franchement une bonne idée.

Parce que les Islandais peuvent vraiment gagner

Si Yannick Agnel a fait ce pari en se disant qu'il ne prenait pas beaucoup de risques, il pourrait bien être contredit dès dimanche soir. Les Bleus partent évidemment favoris du match, mais la victoire islandaise contre l'Angleterre n'a rien d'un accident. La fédération islandaise prépare cette génération de joueurs depuis de nombreuses années, qui sont tous professionnels et disputent tous des championnats d'élite, dont certains en France, en Allemagne ou en Italie. Ils ont surtout impressionné l'Europe par leur rigueur défensive et leur science tactique.

Le défenseur et capitaine islandais Aron Gunnarsson, le 27 juin 2016 à Nice (Alpes-Maritimes), lors de la victoire de l'Islande contre l'Angleterre, en quart de finale de l'Euro 2016. (FEDERICO GAMBARINI / DPA / AFP)

D'ailleurs, les Français ne s'y trompent pas, à l'image de Patrice Evra : "Ça fait quatre ou cinq ans qu’ils jouent ensemble. On parle de leurs longues touches mais ils savent poser le ballon et jouer en triangle. Je m’en méfie. Il ne faut pas tomber dans le piège", dit-il dans L'Equipe.

Parce que c'est très long

Si comme Yannick Agnel, vous pensez que l'Islande est une petite île de l'Arctique dont on fait aisément le tour, sachez qu'il n'en est rien : cet immense territoire de plus de 100 000 km², une superficie supérieure à celle de l'Irlande ou du Portugal, compte près de 5 000 km de côte. Autrement dit, il faudrait nager presque un mois sans s'arrêter à un rythme soutenu pour parvenir à en faire le tour, a calculé France 3 Languedoc-Roussillon.

Il pourrait toujours rappeler qu'un exploit comparable a déjà été réalisé, à savoir la traversée de l'Atlantique à la nage (5 980 km). En 1998, le français Benoît Lecomte avait réalisé cette prouesse en 73 jours, avec un rythme de 6 à 8 heures de nage par jour. Un défi hors norme qui semble bien éloigné des possibilités de Yannick Agnel, plus habitué à nager le plus vite possible qu'à nager aussi longtemps.

Parce que même les Islandais le lui déconseillent

Interrogé sur le pari du nageur français, le co-sélectionneur de l'Islande Heimir Hallgrimsson a réagi avec franchise : "Je lui déconseillerais. Je vis sur une petite île au sud du pays, et je peux lui dire que c'est une mauvaise idée. Mais c'est possible, s'il choisit le bon jour."

Le co-sélectionneur islandais Heimir Hallgrimsson, le 29 juin 2016 à Annecy (Haute-Savoie). (TOBIAS SCHWARZ / AFP)

En effet, si l'Islande remporte l'Euro, Yannick Agnel devra à tout prix réaliser son défi en été, période de l'année où la température de l'océan y avoisine les 11 °C, bien plus supportable que les 5 à 7 °C habituellement relevés de septembre à mai. Ou alors, il faudra qu'il se mette en quête d'une combinaison très épaisse.

Parce qu'il a autre chose à faire

Si l'Islande remporte l'Euro, Yannick Agnel aura un problème de calendrier s'il compte tenir sa parole. Etant donné que l'été semble être la période la plus propice, il va devoir reporter la réalisation de son exploit à 2017. Car il est surtout attendu dans les bassins pour les prochains Jeux olympiques de Rio, d'où il compte bien revenir médaillé, lui qui est tenant du titre sur 200 m nage libre et 4x100 m nage libre.

Le nageur français Yannick Agnel, le 20 mai 2016 à Londres (Royaume-Uni). (STEPHANE KEMPINAIRE / AFP)

Une fois les JO passés, rien n'empêchera le Français de se consacrer entièrement à la préparation de son tour d'Islande à la nage, d'autant plus qu'il a laissé entendre qu'il comptait prendre sa retraite à l'issue de cette ultime olympiade. Le timing sera alors parfait.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.