OM-OL : malgré un important dispositif de sécurité, les joueurs lyonnais pas rassurés à l'idée de retourner au Vélodrome

Une rencontre sous haute tension. L'Olympique de Marseille reçoit l'OL mercredi 6 décembre, pour jouer le match annulé le 29 octobre dernier après le caillassage du bus des joueurs lyonnais. Des cars de supporters avaient eux aussi été pris pour cible. L'ancien entraîneur rhodanien Fabio Grosso, remercié depuis et remplacé provisoirement par Pierre Sage, avait été blessé au visage. 

L'effectif lyonnais, en revanche, reste le même et 38 jours seulement après ces graves incidents, les joueurs ne sont pas spécialement rassurés à l'idée de revenir au Vélodrome. Ils n'iront en tout cas pas de gaieté de cœur. "C'est une situation un peu délicate. On ne pensait pas revenir, déjà rejouer ce match et surtout rejouer comme si rien ne s'était passé le 29, reconnaît le défenseur Clinton Mata. Là, on a un peu des craintes au niveau de la sécurité. [La dernière fois,] on nous avait promis que tout se passerait bien. Ça n'a pas été le cas."

Car banalisé et important dispositif policier

Pour répondre à ces inquiétudes, un important dispositif de sécurité est mis en place. D'abord, sur ordre du ministère de l'Intérieur, les supporters lyonnais sont interdits de déplacement. Le match, classé 4 sur 5 sur l’échelle des risques de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), présente un risque réel et sérieux d’affrontement entre les supporters des deux clubs, selon Beauvau.

Une mesure qui va dans le sens des propos de la ministre des Sports mardi 5 décembre. Amélie Oudéa-Castera a proposé sur RTL "un moratoire sur les déplacements de supporters" d'ici le 18 décembre, date d'une réunion qui rassemblera l'Instance nationale du supportérisme, après la mort d'un supporter nantais près de la Beaujoire.

De son côté, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a également interdit à tous les supporters lyonnais d’être présents dans le centre-ville de Marseille et aux abords du Vélodrome entre mercredi après-midi et jeudi matin.

Près de 480 forces de l'ordre

Les joueurs et le staff lyonnais se rendront cette fois-ci au stade à bord d’un car banalisé, aux protections renforcées, prêté par Marseille. La préfecture de police reste très discrète sur le trajet emprunté et sur les effectifs engagés, mais elle évoque un "dispositif adapté". Selon nos informations, six unités de policiers et gendarmes mobiles seront déployées, soit environ 480 forces de l’ordre.

Malgré l'absence des Lyonnais, le match se jouera à guichets fermés, devant 60 000 supporters de l'OM. "Je pense que ça reste des actes isolés. Il n'y aura pas de tensions spéciales, assure un habitué du Vélodrome. Ça va être le feu, ça va vraiment être le volcan." Les joueurs lyonnais vont en tout cas devoir dépasser ce contexte très particulier. Derniers du championnat avec seulement 7 points, ils n'ont remporté qu'un seul match cette année.