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Ligue 1 : Lyon-Saint-Etienne, le sale air de la peur

C'est dans un climat particulièrement anxiogène, aussi bien sur le plan sportif que sur celui de la sécurité, que l'OL s'apprête à recevoir son rival stéphanois, vendredi. 

Article rédigé par Julien Lamotte, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Ryad Boudebouz (à droite) et Maxence Caqueret lors du match entre Saint-Etienne et Lyon, le 3 octobre 2021 à Saint-Etienne. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

S'il y a un vainqueur dans ce derby, pour le compte de la 22e journée de Ligue 1, vendredi 21 janvier, ce sera par KO,  en espérant que ce ne soit pas par chaos. Car rarement la formule "malheur au perdant" n'aura trouvé un écho aussi juste avant ce duel entre voisins.

D'un côté, Lyon est l'auteur d'un début de saison largement en deçà de ses espérances (11e de Ligue 1). De l'autre Saint-Etienne, dernier du classement, se trouve au bord du précipice. Dans ces conditions, les supporters de l'OL pardonneraient difficilement à leurs joueurs autre chose qu'une victoire. 

Des supporters lyonnais dérapent

Ils l'ont d'ailleurs fait comprendre : "Ils sont à l'agonie, achevez-les", pouvait-on lire cette semaine sur une banderole accrochée aux grilles du centre d'entraînement du club rhodanien. Certes, il ne s'agit pas du premier dérapage entre deux clubs habitués aux provocations malsaines. Mais ce nouvel épisode a fait monter de plusieurs crans la tension autour d'un match qui sent déjà le soufre. 

Les dirigeants lyonnais n'ont d'ailleurs pas tardé à condamner de tels agissements en déclarant dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux qu'"aucune rivalité sportive ne peut justifier de tels propos".

La réaction est salutaire mais suffira-t-elle à éteindre le feu ? Placée à haut risque, alors que les supporters stéphanois sont interdits de déplacement au Groupama Stadium, la rencontre va par ailleurs se jouer devant seulement 5 000 spectateurs, jauge oblige. Les tribunes accueillant les supporters gones seront en tout cas particulièrement observées, dans une saison où les clubs de l'élite doivent faire face à des incidents en tout genre, notamment en Ligue 1, tant pour l'OL que pour l'ASSE.

Les doutes de l'OL, le vertige vert

Si le calme parvient à être maintenu en tribunes, il faudrait qu'il se propage également sur la pelouse où les joueurs ont, par le passé, souvent dépassé les bornes dans des matchs électriques. On ne présente plus ce derby historique, l'un des plus célèbres du championnat de France. Mais cette fois, de par la situation sportive des deux clubs, il prendra forcément une tournure particulière. Lyon reste sur quatre matchs sans défaite face aux Foréziens (trois victoires, un nul). La statistique serait rassurante si elle n'était pas contrebalancée par les chiffres de l'exercice 2021-2022 sous l'ère Peter Bosz.

Depuis l'arrivée du technicien néerlandais sur le banc, l'OL a glané 28 points en 20 rencontres, soit le plus faible total du club à ce stade du championnat depuis la saison 1995. "Normalement, j'aurais été viré par rapport aux résultats, en étant 13e [à la trêve] dans un club qui veut jouer la Ligue des champions, honnêtement", a ainsi admis Bosz, le 14 janvier, dans un entretien au quotidien Le Progrès (article pour les abonnés).

En face, la situation est encore bien plus morose. Les Verts restent sur six défaites de rang, pire série en cours dans les cinq grands championnats européens. Ils aborderont une rencontre en tant que lanterne rouge pour la 11e fois cette saison, soit autant de fois que lors de leurs 27 dernières saisons.

Avec déjà cinq points de retard sur Bordeaux et Lorient, leurs plus proches adversaires au classement, les Verts sont plus que jamais le dos au mur. Pascal Dupraz, le nouvel entraîneur qui a pris la succession de Claude Puel, refuse de baisser les bras. "Pour l'heure, nous avons une chance sur deux de nous maintenir. Nous sommes maîtres de notre destin. Nous avons un minichampionnat de quatre à cinq équipes, jugées irrattrapables par certains, pas par moi", a-t-il martelé dans les colonnes du Progrès

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