Ligue 1 : Pascal Dupraz, l'homme des missions maintien pour sauver les Verts
Nommé mardi 14 décembre à la tête des Verts, Pascal Dupraz a déjà connu plusieurs maintiens spectaculaires en Ligue 1.
Un personnage haut en couleur vient au chevet des Verts. Entraîneur charismatique passé par Evian Thonon Gaillard (2012-2015), Toulouse (2016-2018) et Caen (2019-2021), Pascal Dupraz a été nommé à la tête de l'AS Saint-Etienne, mardi 14 décembre. Il s'est engagé jusqu'à la fin de la saison. La mission est simple pour le remplaçant de Claude Puel, évincé : sauver des Stéphanois derniers de Ligue 1 avec douze maigres unités. Une tâche ardue, mais le manager de 59 ans s'est construit une réputation de spécialiste des missions maintien.
✍️ Pascal Dupraz est le nouvel entraineur de l'#ASSE !
— AS Saint-Étienne (@ASSEofficiel) December 14, 2021
Le technicien s'est engagé jusqu'en juin 2022 avec l'objectif de maintenir le club en @Ligue1UberEats
A Evian, deux maintiens arrachés malgré un faible budget
A l'origine, Dupraz n'était pas vraiment destiné à embrasser une carrière de coach de haut niveau. Directeur sportif d'Evian Thonon Gaillard, il prend les rênes de l'équipe première, alors dans l'élite, en septembre 2012. Dès sa première saison, il maintient l'ETG en Ligue 1 et atteint la finale de Coupe de France, perdue contre Bordeaux. Mais c'est surtout en 2013-2014 que Dupraz affirme son caractère aux yeux de la France du football.
Evian flirte toute la saison avec la zone rouge, et affronte Sochaux, 18e, lors de la dernière journée pour une véritable finale. Des échanges de piques avec Hervé Renard, l'entraîneur sochalien, font le bonheur des titres de presse avant la rencontre. Malgré une dynamique en faveur des Sochaliens, le technicien haut-savoyard réussit son coup et l'ETG l'emporte (0-3) à Bonal. Pascal Dupraz jubile et arrache un nouveau maintien. Un petit exploit, pour un club fondé en 2007 disposant d'un faible budget.
L'aventure prend fin en 2015. Avec un effectif une nouvelle fois limité et une défense trop poreuse, Evian tombe en Ligue 2. Le technicien est démis de ses fonctions à l'issue de la saison.
"C'était pas hier, ce sera pas demain, c'est maintenant" : à Toulouse, la folle remontée
Il était sans doute le seul à y croire. Lorsque Dupraz est appelé par Toulouse, le 1er mars 2016, les Violets accusent dix points de retard sur le 17e à dix journées de la fin. "Dès notre premier match, il nous avait montré une vidéo de la remontée de Floria Gueï lors d’un relais 4x400 m en athlétisme", se souvient Etienne Didot, alors joueur du Téfécé dans les colonnes de Ouest-France. La méthode fonctionne : le club haut-garonnais gagne quatre fois en neuf sorties, soit autant que sur l'ensemble de la saison. Le retard comblé, Toulouse s'offre un dernier match épique à Angers. Alors, peut-être...
Filmée par les caméras de Canal+, la causerie d'avant-match fait le tour des réseaux sociaux. On y découvre un Dupraz en mode gourou, montrant plusieurs vidéos d'encouragements des proches des joueurs : "Je ne suis pas le seul à vous aimer (...). Là, pour sûr, ce qu'on voit, c'est incontestable, c'est des gens qui vous aiment." Le miracle a finalement eu lieu : au terme d'un scénario invrasemblable, Toulouse a renversé Angers (2-3) et arraché son maintien.
Après une saison 2016-2017 plus tranquille (13e), Dupraz quitte la Ville rose en 2018. Il souffre alors de problèmes cardiaques, a des résultats en berne et n'est plus en phase avec sa direction. "Avec le recul, j'aurais dû partir au bout de ces 10 matchs-là", a-t-il concédé quelques mois plus tard à RMC Sport.
Six ans après son dernier exploit, est-il prêt à relever les Verts ?
Depuis ces sauvetages spectaculaires, de l'eau a coulé sous les ponts. Dupraz a ensuite entrainé Caen, en Ligue 2, durant un an. Avec un succès très relatif : en un an et demi, il n'a pas fait décoller Malherbe du milieu de tableau. Ses dernières expériences n'incitent guère à l'optimisme, mais son profil de "pompier de service" peut aider à remobiliser un collectif à la dérive.
Encore faut-il être en mesure de tirer quoi que ce soit d'un effectif limité. En manque de liquidités, l'ASSE ne devrait, selon toute vraisemblance, pas se montrer très actif sur le marché des transferts hivernal. Avec 12 points en 18 rencontres, Saint-Etienne n'est pas encore largué et compte trois unités de retard sur Metz, antépénultième. Mais la dynamique (quatre défaites d'affilée, dont un cinglant 0-5 contre Rennes), le manque de maîtrise des rares cadres (à l'image de Denis Bouanga expulsé à Reims samedi) et les remous en coulisses laissent craindre le pire. Au moins, le challenge s'annonce excitant.
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