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Ligue 1 : Marseille-Lyon, un duel attendu entre deux Olympiques malades

Le dernier match de la 10e journée de Ligue 1 offre dimanche une affiche historique entre l'OM et l'OL, deux clubs en plein remous depuis le début de la saison.
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Pierre-Emerick Aubameyang et Alexandre Lacazette, les attaquants de l'OM et de l'OL, adversaires le 29 octobre 2023 en Ligue 1. (MaxPPP)

C'est un choc, un vrai, de la Ligue 1. Marseille-Lyon est habituellement l'un des matchs les plus attendus de la saison entre deux des cadors présumés du football français. Des chocs, les deux clubs n'en ont déjà que trop connus en à peine trois mois de compétition. L'OM comme l'OL traversent une passe difficile, voire pire. Et cet affrontement dimanche 29 octobre (20h45) entre les deux Olympiques en crise peut tout offrir : un soin intensif bienvenu comme un nouveau coup de massue.

Les patients marseillais et lyonnais sont pourtant des habitués des turbulences souvent associées aux clubs de stature. Rarement, elles n'avaient atteint de tels degrés aussi vite dans la saison. L'OM comme l'OL ont tous les deux changé d'entraîneur, faisant confiance à deux anciens coéquipiers en sélection italienne, Gennaro Gattuso et Fabio Grosso. Le premier tente péniblement de faire sortir une formation phocéenne hors de la salle de réveil. Dans le Rhône en revanche, on s'enfonce encore, sans parvenir à traiter les nombreux maux qui rongent l'Olympique lyonnais depuis déjà des mois.

Dernier épisode en date, Fabio Grosso a annulé un entraînement mardi après avoir vainement cherché à savoir quels joueurs de son groupe s'épanchaient dans les médias, après une sortie de l'ancien joueur devenu consultant Jérôme Rothen sur RMC. "Je ne vais pas dire les noms car ça peut les mettre en difficulté, mais Fabio Grosso est déjà sur la sellette. Il n'y a quasiment plus un joueur qui peut le 'voir'." Une tempête de plus en pleine déferlante de mauvais résultats : aucune victoire après neuf journées, trois minuscules points glanés, et une préoccupante place de lanterne rouge de Ligue 1.

L'attaque en berne et la défense absente (respectivement la dernière et l'avant-dernière de Ligue 1) sont pourtant loin d'être les seuls tourments des Gones. Outre le marasme sportif, l'agitation règne en coulisses. Le passage de témoin à la suite du rachat du club par John Textor et la mise en retrait du  président historique Jean-Michel Aulas a viré à la crise de gouvernance. Alors que les comptes lyonnais voient rouge (99 millions d'euros de perte en 2022-2023 a annoncé OL Groupe mercredi 25 octobre), l'Américain peine à convaincre tant par sa stratégie sportive que par sa communication.

"Si la Ligue 2 peut être une réalité ? La question est comique, a-t-il répliqué après le dernier revers des siens dimanche 22 octobre face à Clermont. Cette équipe ne risque pas la relégation. Les équipes reléguées dans n'importe quel pays ou championnat ne jouent pas comme nous l'avons fait ce soir. Nous ne regardons pas derrière, nous regardons devant au classement." Quoi qu'il en soit, l'électrochoc se fait attendre.

"Il y a du temps pour s'améliorer, pour faire les choses, mais il n'y a pas beaucoup de temps pour prendre les points."

L'entraîneur de l'Olympique lyonnais, Fabio Grosso

vendredi en conférence de presse

A Marseille, l'urgence est retombée en même temps que la tension s'est un peu apaisée. Le point de rupture entre la direction de l'OM et ses supporters a emporté avec lui l'éphémère coach Marcelino, et aurait pu conduire au départ du président Pablo Longoria. L'Espagnol est toujours aux manettes et a choisi le volcanique Gennaro Gattuso pour apporter plus de vie au jeu marseillais, peu convaincant lors des premières journées malgré un mercato prometteur.

Le Vélodrome s'ennuie assurément moins, reste désormais à le convertir en résultats. Les Marseillais n'ont remporté qu'un seul de leurs six derniers matchs de Ligue 1, à domicile face au Havre (3-0). Un succès sur lequel ils n'ont pas su capitaliser, s'inclinant à Nice le 21 octobre.

Les coéquipiers de Valentin Rongier sont en meilleure posture en Coupe d'Europe (victoire 3-1 contre l'AEK Athènes jeudi, et en tête du groupe B), mais leur santé reste fragile. "Lyon est stimulé, mais nous aussi, on joue chez nous, on veut gagner, a martelé Gennaro Gattuso en conférence de presse samedi. L'OL a beaucoup à jouer mais nous aussi. Si on pense qu'on part en affrontant la dernière équipe de Ligue 1, on va perdre c'est sûr." Un revers à la maison contre un rival on ne peut plus mal en point, et la sinistrose pointerait de nouveau.

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