Ligue des nations : sans Wendie Renard, l'arrière-garde des Bleues face au défi Alexandra Popp
Un vide à combler. C’est sans sa taulière que l’équipe de France se lance à la conquête de son premier titre, vendredi 23 février, avec une demi-finale de Ligue des nations contre l’Allemagne à Lyon (21 heures, en direct sur France 3 et france.tv). Blessée à une hanche depuis décembre, la capitaine des Bleues, Wendie Renard, n'est pas remise à temps pour prendre part au Final Four.
Être privé de sa défenseure de 1,87 m est forcément un coup dur face à un adversaire dont la sélection tricolore ne connaît que trop bien la capacité à se créer des occasions dans le domaine aérien. Malgré leur élimination surprise au premier tour du dernier Mondial, les Allemandes entendent confirmer leur statut de bête noire – elles sont invaincues contre la France en compétition officielle – pour poursuivre leur reconstruction, en venant décrocher une victoire et leur qualification olympique par la même occasion.
Il n'y a pas matière à s’inquiéter pour autant selon Charlotte Lorgeré, la défenseure du RC Lens passée dans les rangs de l'équipe de France en 2017. "Si Wendie Renard s'était blessée le week-end dernier, son absence aurait complètement désorganisé les filles dans leur approche mentale du match. Mais là, cela fait un moment que l’on se doute qu’elle ne sera pas là. Elles ont eu le temps de s'y préparer", relève la joueuse artésienne. Une tranquillité également affichée par Hervé Renard lors de l’annonce de sa liste le 14 février, au vu de la profondeur de son effectif en charnière.
"Wendie va nous manquer, mais on a de quoi répondre dans le jeu aérien. Il y a beaucoup de possibilités", avait énoncé le sélectionneur avant de louer "la brillante Coupe du monde avec un jeu de tête défensif parfait" de Maëlle Lakrar et "la progression constante" de la jeune Thiniba Samoura (20 ans) – venue pour la première fois en A lors du déplacement au Portugal début décembre (1-0) – qui enchaîne les bonnes performances avec le PSG. Deux joueuses susceptibles d’accompagner une Griedge Mbock de nouveau en pleine possession de ses moyens après son retour d’une grave blessure au genou en début de saison. Pas citée par le technicien parmi les alternatives possibles dans l’axe, Elisa De Almeida est pressentie pour débuter à droite, comme depuis deux rassemblements.
Popp, menace fantôme
Reste qu'opposée à l’armada allemande, qui n'hésite pas à se ruer à l'attaque pour apporter le surnombre dans le dernier tiers, la défense tricolore risque d’avoir fort à faire. Plus en tout cas que lors des six premiers matchs de Ligue des nations, où elle n’a encaissé qu’un seul but. "Arriver à maîtriser Alexandra Popp sera l'une des principales clés du match, prédit Charlotte Lorgeré à propos de celle qui a inscrit les quatre derniers buts allemands face à la France. Les Bleues sont bien plus rapides derrière, mais elle sait se faire oublier en se plaçant légèrement en retrait des défenseures".
"Sur une succession de centres, quand on commence à reculer, il faut constamment l'avoir en visuel et se tenir de trois quarts, dans sa direction, pour conserver un temps d'avance. Cela passe par énormément de communication entre les axiales."
Charlotte Lorgeré, défenseure à Lensà franceinfo: sport
A 32 ans, celle que l’on surnomme "Poppi" outre-Rhin réalise une nouvelle saison de haute volée avec Wolfsburg (cinq buts, cinq passes décisives), malgré une sortie contre le Paris FC en tour préliminaire de Ligue des champions que n'a pas oublié de rappeler Hervé Renard en veille de match. Vendredi, elle aura à cœur de se rappeler au bon souvenir de Pauline Peyraud-Magnin, face à qui elle avait marqué un doublé en demi-finales de l'Euro 2022 (2-1). Rétrogradée numéro 2 dans les buts en raison de lacunes dans le jeu au pied après le Mondial, la Turinoise est "en ballotage favorable" pour commencer à Lyon puisque sa concurrente, Constance Picaud, peine toujours à s’imposer au PSG. "Une tendance logique, dans la continuité de ce que l'on a vu au mois de novembre", a fait savoir le sélectionneur jeudi.
Une option que ne privilégie pourtant pas Bérangère Sapowicz, ex-portière internationale (23 sélections). "Pour déjouer les plans de l'équipe allemande, on ferait mieux de privilégier la taille de Constance afin de contrer le timing de la tête de Popp", explique-t-elle. "C'est un poste très particulier, nuance Charlotte Lorgeré. A partir du moment où tu ne joues pas tous les week-ends, psychologiquement, cela peut jouer en ta défaveur contre des grosses équipes en sélection. Là, Pauline a plus de temps de jeu que Constance avec la Juventus. C’est une gardienne très réactive pour aller au sol, mais il y a quelques sautes de concentration qui lui font défaut en équipe de France". A 180 minutes (ou plus) d'un premier titre historique, la moindre erreur pourra être fatale.
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