: Témoignage "C'était pire qu'un guet-apens" : un supporter du Maccabi Tel-Aviv raconte l'agression de fans israéliens à Amsterdam
Depuis jeudi 7 novembre au soir, les images de violences et de chasse aux supporters juifs du Maccabi Tel-Aviv dans les rues du centre d’Amsterdam circulent. David, un supporter ultra du Maccabi, était présent sur place pour cette rencontre de Ligue Europa, perdue 5-0. Ce fan ne rate aucun déplacement du club et est un habitué des violences d’après-match entre supporters. "On était dans autre chose", raconte David, au sujet de l'agression de plusieurs supporters israéliens, dont les vidéos ont fait le tour du monde et suscité de vives condamnations.
"C'est encore pire qu'un guet-apens. C'était un plan organisé par diverses équipes et groupes séparés, avec le but de choper des personnes isolées pour les lyncher, dénonce-t-il sur franceinfo. Ils se sont attaqués à des couples, ils ont poussé la fille par terre. Ils ont pris leurs affaires, certains ont été jetés dans le canal. C'est choquant", témoigne cet ultra du Maccabi. Ces violences, dont les circonstances restent floues pour le moment, ont provoqué l'hospitalisation de cinq personnes et 62 arrestations.
"Ils attendaient à la sortie de Central Station"
David assure que ces violences étaient "complètement organisées". "Des groupes tournaient dans tout le centre d'Amsterdam, avec l'information claire, nette et précise qu'à telle heure, après le match, les Israéliens seraient relâchés de Central Station (une station de métro près de la gare d'Amsterdam) et se sépareraient lentement, mais sûrement vers leurs hôtels respectifs. C'était prévu de longue date", estime David.
"Ils attendaient à la sortie de Central Station, des groupes en voiture, à moto, à vélo électrique et certains à pied. Ils ralentissaient, s'arrêtaient et chaque personne qui ne répondait pas en arabe ou en hollandais se faisait taper."
David, ultra du Maccabi Tel-Aviv présent à Amsterdamà franceinfo
"Voir un daron de 60 ans se prendre un shoot dans la tête en essayant de protéger son fils de 20 ans, qui est éclaté face au sol... Quand les deux côtés se cherchent, il n'y a pas de problèmes. Mais là, on n'est pas du tout dans ce cas de figure", jure cet ultra.
Peu après le début de ces violences, David confirme qu’une centaine de supporters ultras du Maccabi se sont à leur tour rassemblés dans le centre, affrontant des petits groupes ou arrachant des drapeaux palestiniens accrochés à des immeubles. Il ne dit rien en revanche sur les vidéos publiées sur les réseaux sociaux où l'on voit, avant le match, des supporters du Maccabi entonner des chants racistes et insultants.
David dénonce également l'absence de police à la sortie de la station de métro Central Station. "Il y avait zéro police à la sortie de Central Station. C'est-à-dire que, peut-être en théorie, ils ont fait leur accompagnement selon le protocole nécessaire. Mais de toute évidence, nous vivons dans un monde où, dans des pays occidentaux, aujourd'hui, des gens tournent après un match d'une équipe israélienne en ville pour essayer d'identifier qui sont ces personnes, quel que soit leur âge, et ont essayé de casser du Juif", point l'ultra du Maccabi.
La plupart des Israéliens escortés jeudi soir jusqu'à leurs hôtels par la police doivent rentrer d’ici vendredi soir à Tel-Aviv, dans l’un des avions affrétés par Israël.
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