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PSG : entre Lionel Messi et Paris, la fin d'une collaboration au goût amer

Le Paris Saint-Germain a annoncé, samedi avant le dernier match de la saison, la fin de l'aventure de Lionel Messi dans la capitale. L'Argentin partira libre le 30 juin prochain, après deux saisons en demi-teinte.
Article rédigé par franceinfo: sport, Gabriel Joly
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Lionel Messi présenté par le président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaifi, le 11 août 2021. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

32 réalisations et 35 caviars en 74 rencontres, deux titres de champion de France et un trophée de meilleur passeur cette saison en prime… Pour n'importe quel joueur, un tel bilan après deux saisons passées au club serait satisfaisant, louable même. Pas pour Lionel Messi. Le Paris Saint-Germain a annoncé, samedi 3 juin, par l'intermédiaire d'un communiqué diffusé sur ses réseaux, la fin de la collaboration avec sa star argentine, non prolongée à l'issue de son contrat le 30 juin prochain.

"Merci au club, à la ville de Paris et à ses habitants pour ces deux années. Je leur souhaite le meilleur pour la suite", déclare l'Argentin dans ce communiqué. "Sa contribution au Paris Saint-Germain et à la Ligue 1 ne peut être sous-estimée et nous souhaitons à Leo et à sa famille tout le meilleur pour l'avenir", ajoute le président du PSG, Nasser Al-Khelaifi. Mais que restera-t-il du passage de l'enfant de Rosario dans la capitale ?

Signature en grande pompe mais premiers pas difficiles

Evidemment, l'onde de choc initiale. Qui aurait imaginé, il y a de cela 10 ans, et même après le rachat par le Qatar, que Lionel Messi défendrait un jour les couleurs du PSG ? Lié au FC Barcelone - son club de toujours - depuis l'âge de 13 ans, "Leo" semblait indéboulonnable en Catalogne. Pourtant, à l'été 2021, les Blaugranas doivent se rendre à l'évidence. Endetté et plus en mesure de répondre aux exigences financières de celui qui est considéré comme le meilleur joueur de la planète, le Barça doit laisser filer son joyau dans l'un des seuls clubs capable de l'accueillir : le Paris Saint-Germain.

L'Argentin Lionel Messi lors de son arrivée à l'aéroport du Bourget après l'officialisation de sa signature au Paris Saint-Germain, le 10 août 2021. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Le 10 août, cinq jours seulement après que les Catalans ont annoncé qu'ils ne lui offriraient pas de nouveau contrat, Messi débarque - libre - à l'aéroport du Bourget sous les acclamations de centaines de fans parisiens. Lors de sa présentation au Parc des Princes, la "Pulga" déclare ensuite sa flamme à sa nouvelle équipe. "Le club et sa vision sont en parfaite adéquation avec mes ambitions. Je sais à quel point les joueurs et le staff sont talentueux ici. Je suis déterminé à construire, à leurs côtés, quelque chose de grand pour le club et pour les fans". Un discours glorieux, mais qui a toutefois mis du temps à prendre corps sur le terrain. 

Car si son premier but avec le PSG, inscrit dans un match de gala en Ligue des champions contre l'ogre Manchester City sur une géniale remise de Kylian Mbappé, laissait présager d'une montée en puissance à venir, l'adaptation de Messi à la vie française a pris du temps. Sa première réalisation en Ligue 1 a attendu la fin du mois de novembre contre Nantes et n'a été suivie que de cinq petits autres pions pour sa première saison.

Pire, l'Argentin manque un penalty décisif lors du 8e de finale aller face au Real Madrid dans une double confrontation tristement fatale au PSG (1-0, 3-1), durant laquelle il brille par son absence. De quoi alimenter également les critiques autour de son septième Ballon d'or reçu quelques mois plus tôt - le premier pour un joueur évoluant en France depuis Jean-Pierre Papin en 1991 - et que beaucoup auraient attribué à Robert Lewandowski. De quoi aussi s'attirer les sifflets et les foudres du public du Parc, mécontent de son rendement et de son absence de repli défensif, comme Neymar.

Un Mondial et puis s'en va

Une fin d'exercice 2021-2022 en eau de boudin plus tard, les deux anciens du Barça reprennent toutefois le chemin des terrains tôt à l'intersaison, en compagnie d'un Kylian Mbappé fraichement prolongé et de Christophe Galtier, arrivé sur le banc pour remplacer Mauricio Pochettino. La raison ? Une année singulière avec la Coupe du monde fin novembre en ligne de mire, et la dernière chance pour Messi de remporter le titre suprême.

Lors de la tournée d'été du club au Japon, l'Argentin apparaît enfin tout sourire avec ses coéquipiers et cela paye sur le pré. Bien lancé par sa Pulga, le PSG remporte le Trophée des champions contre Nantes (4-0) et écrase la concurrence lors des 15 premières journées du championnat grâce à une MNM inspirée à l'image de la bicyclette inscrite par "Léo" à Clermont. "C'est différent de l'an dernier, note d'ailleurs l'attaquant de 35 ans face à la presse argentine en septembre 2022. L'année dernière, j'ai traversé une mauvaise période. Je ne me suis jamais trouvé. Là, c'est différent. Je suis revenu avec un autre état d'esprit, en étant plus à l'aise au club, avec le vestiaire, le jeu, les coéquipiers. La vérité, c'est que je me sens très bien et que je profite à nouveau." 

Lionel Messi après l'élimination du PSG en Ligue des champions face au Bayern Munich, le 8 mars 2023. (DANILO DI GIOVANNI / AFP)

La suite est pourtant bien connue. Un sacre mondial avec l'Albiceleste, une démobilisation générale du vestiaire parisien et un Messi sur courant alternatif même si Galtier s'obstine. "Je demande à l'équipe de jouer pour Léo et de travailler pour lui", lâche début février, après une victoire difficile contre Toulouse (2-1), le tacticien parisien, accusé de faire reposer son plan de jeu sur les qualités individuelles de son néo-champion du monde en l'absence de Mbappé, blessé. Cela ne suffira cependant pas, ni contre l'OM en Coupe (2-1), ni contre le Bayern Munich en Ligue des champions (0-1, 0-2).

Attendu comme le sauveur, le numéro 30 quitte finalement Paris après un dernier mois marqué par un nouvel agacement des supporters et une suspension infligée par la direction en raison d'un voyage improvisé en Arabie saoudite pour y satisfaire des obligations de sponsoring. Au terme d'une année longue, Paris est tout de même parvenu à conserver son avance en tête de la Ligue 1 - l'Argentin inscrivant au passage le but du titre à Strasbourg (1-1) -, mais les 9 défaites du club en deuxième partie de saison pèsent lourd. Si Messi aura permis de faire rayonner la marque PSG à travers le monde, notamment grâce à la vente de maillots, son bilan sportif restera un échec de plus côté parisien. Et laissera une immense impression de gâchis.

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