Football : joueurs libres, mouvements au PSG, arrêt Diarra... Ce qu'il faut savoir sur le mercato d'hiver 2025

Le traditionnel mercato hivernal s'ouvre mercredi et se terminera le lundi 3 février à 23 heures, avec quelques particularités cette saison.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Mohamed Salah (Liverpool), Randal Kolo Muani (PSG) et Marcus Rashford (Manchester United) pourraient changer de club au mercato hivernal. (AFP)

Le mercato d'hiver est lancé. Dès mercredi 1er janvier, la valse des joueurs peut débuter et se conclura le 3 février à 23 heures. Marché d'ajustement, au contraire de celui d'été qui concerne les grosses manœuvres, il devrait cette année être conforme à sa réputation, même si quelques gros transferts pourraient bousculer le marché européen, à commencer par le PSG ou Lyon.

Des stars libres qui pourraient bouger en Europe

Pour qu'une star change de club l'hiver, cela résulte souvent de deux possibilités : une absence d'accord pour une prolongation d'un contrat qui expire l'été suivant afin de ne pas voir le joueur partir libre. Ou un divorce consommé qui assainit un vestiaire.

Mohamed Salah est dans la première configuration. L'ailier égyptien, encore étincelant cette saison, avait indiqué fin novembre qu'un accord n'était toujours pas trouvé avec Liverpool, ouvrant la porte à un départ. Mais il devrait sans doute prolonger sur les bords de la Mersey. Une question qui se pose également pour Trent-Alexander Arnold et Virgil van Dijk, deux autres cadres des Reds en fin de contrat l'été prochain.

Parmi les autres gros noms sujets en fin de contrat en juin, ceux des Bavarois Alphonso Davies, annoncé au Real Madrid, et Joshua Kimmich, reviennent avec insistance, tout comme Jonathan Tah (Leverkusen) à Barcelone. En France, c'est Jonathan David (Lille) qui concentre les attentions, lui qui a souvent été annoncé partant ces dernières saisons.

Enfin, Marcus Rashford (Manchester United) est lui plus dans la seconde catégorie énoncée plus haut. L'Anglais n'a jamais eu les faveurs du nouveau coach Ruben Amorim et devrait s'en aller en janvier après 20 ans au total passés au club. Vers la France, comme son ancien coéquipier Mason Greenwood ?

Au PSG, un cas épineux et des ajustements

En France, c'est logiquement vers le PSG que vont se tourner les principaux ajustements. Le club parisien a plus l'habitude de dégraisser plutôt qu'ajouter en janvier, et les arrivées ont rarement été couronnées de succès depuis le mercato d'hiver 2012, où ils avaient chipé Alex, Thiago Motta et Maxwell.

Cet hiver, le nom le plus ronflant à faire ses valises pourrait être Randal Kolo Muani. L'international français, relégué au fond de la hiérarchie, pourrait trouver une porte de sortie en prêt qui lui permettrait de retrouver du temps de jeu et de la confiance, alors que se profileront rapidement les qualifications à la Coupe du monde 2026.

Randal Kolo Muani (à gauche) à l'entraînement en compagnie d'Ousmane Dembélé, Nuno Mendes et Beraldo, le 25 novembre 2024. (EIBNER-PRESSEFOTO/JENNI MAUL / AFP)

Pour le reste, Milan Skriniar et Marco Asensio pourraient aussi être sur le départ, alors que le PSG, au vu de ses prestations, a des lacunes physiques au milieu et devra sans doute recruter un élément offensif pour pallier le départ de Kolo Muani.

A Lyon, un choix à faire entre résultats et liquidités

En grande difficulté financière et rétrogradé à titre conservatoire par la DNCG mi-novembre, l'OL va devoir vendre pour des sommes relativement conséquentes, dès cet hiver. Interdit de transfert et alors que sa masse salariale est encadrée, il pourrait toutefois accueillir Thiago Almada, milieu argentin en provenance de Botafogo. Ce dernier a déjà annoncé sa venue à Lyon, quand Pierre Sage s'est montré plus modéré devant la presse.

Alors qu'il en va presque de la survie du club de présenter des comptes en règle lors de son prochain passage devant l'instance financière, l'OL n'aura pas beaucoup de marge de manœuvre dans ses négociations. Lors de la publication de ses comptes de résultats, la branche française d'Eagle Football Holdings, propriétaire de Lyon mais aussi de Botafogo au Brésil, Molenbeek en Belgique ou Crystal Palace en Angleterre, présentait un endettement net de trésorerie de 463,8 millions d'euros selon l'AFP.

Thiago Almada, le joueur de Botafogo, soulève la Copa Libertadores en compagnie de John Textor, le 30 novembre 2024. (LUIS ROBAYO / AFP)

Un total auquel on pourrait déjà raboter quelques millions, obtenus grâce au succès en Copa Libertadores de Botafogo, et qui devraient venir combler une petite partie du déficit, comme annoncé par John Textor une fois la sanction prononcée. 

Mais ce dernier a aussi annoncé que Lyon ne comptait pas vendre ses meilleurs joueurs, pour se qualifier en Ligue des champions en fin de saison. Quid donc des cas Rayan Cherki, Malick Fofana, Georges Mikautadze, qui possèdent certains des meilleurs salaires et possèdent les plus hautes valeurs marchandes ? Problème : ils constituent aussi les meilleurs atouts sportifs du club, qui leur doit beaucoup dans sa bonne dynamique actuelle.

L'arrêt Diarra, une modification "temporaire" qui change le marché ?

Ce mercato d'hiver aura une particularité. La Fédération internationale de football (Fifa) a annoncé, lundi 23 décembre, l'adoption "d'un cadre temporaire" relatif à la réglementation des transferts des joueurs. Cela fait suite à une décision de la Cour de justice de l'UE (CJUE) en lien avec un litige sur un transfert de Lassana Diarra.

La juridiction considérait qu'elle faisait "peser sur ces joueurs et sur les clubs souhaitant les engager des risques juridiques importants, des risques financiers imprévisibles et potentiellement très élevés ainsi que des risques sportifs majeurs, qui, pris ensemble, sont de nature à entraver le transfert international des joueurs".

Dans le détail, le cadre édité le 23 décembre "porte sur les règles régissant les indemnités pour rupture de contrat, la responsabilité conjointe et solidaire, les incitations à la rupture de contrat, les certificats internationaux de transferts et les procédures devant le tribunal du football", a résumé l'instance dans un communiqué, qui indique qu'il vise à "instaurer davantage de clarté et de stabilité".

S'il faudra voir les conséquences réelles dans les faits de ce cadre encore nébuleux, cela signifie que la Fifa veut montrer qu'elle agit. Un cadre qui n'a néanmoins pas convaincu l'UNFP, le syndicat des joueurs français. Il estime que si "ces dispositions intègrent certaines exigences de la CJUE, notamment la délivrance automatique du certificat international de transfert", ces règles amendées demeurent "contraires à l'arrêt" de la cour et visent à perpétuer un "système des transferts fondamentalement illégal".

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