Football : de nouveaux témoignages accablent Noël Le Graët et Florence Hardouin et leur gestion de la FFF
A chaque jour son lot d'accusations. Au lendemain du comité exécutif de la FFF, qui a décidé la mise en retrait du président Noël Le Graët et la mise à pied à titre conservatoire de la directrice générale Florence Hardouin, de nouvelles déclarations dénonçant des faits de harcèlement moral et sexuel au sein de la 3F viennent corroborer les précédentes accusations, jeudi 12 janvier. Dans son édition du jour (version abonnés), le journal Le Parisien a publié deux témoignages supplémentaires d'anciennes salariées de la FFF qui mettent en cause les deux dirigeants.
Isabelle, dont le prénom a été changé, confirme d'abord les invitations à dîner de Noël Le Graët, les "comportements déplacés, souvent sous l'emprise de l'alcool", la "misogynie bienveillante" ainsi qu'un sentiment d'humiliation. "Un mode opératoire qui se confirme" assure cette ancienne dirigeante. Des accusations déjà formulées publiquement par de nombreuses femmes, dont la dernière en date Sonia Souid, agente de joueurs et joueuses, qui s'est exprimée dans la presse le 9 janvier.
Un homme au "sentiment de toute-puissance"
Elle y décrit encore un homme au "sentiment de toute-puissance", "tordu, méprisant et sans scrupule" mais "habile". "Concernant les femmes, il n'y a pas de tentatives de viol, il s'agit de comportements totalement déplacés qui pourraient davantage s'apparenter à du harcèlement moral que sexuel. Et personne n'a déposé plainte."
L'article du Parisien donne également la parole à Sophie, salariée pendant une dizaine d'années à la 3F. Si elle n'a "pas été victime du comportement déplacé de Noël Le Graët", plusieurs femmes se sont confiées à elle. "Je confirme que ces témoignages qui sont publiés [dans la presse] correspondent à la réalité, c'est dramatique", explique-t-elle. Avant d'ajouter : "Oui, il y a eu du harcèlement sexuel et du harcèlement moral à la Fédération. C'était connu de tout le monde !"
"Il n'y avait aucune limite dans les comportements"
A son tour, elle décrit un "climat sexiste et humiliant", "la violence verbale" qui régnait au sein de la FFF, des réunions où elle se rendait "avec la boule au ventre", ou encore des "moqueries permanentes" et des "larmes en sortant, tellement j'étais dévastée".
Florence Hardouin, la directrice générale de la FFF, est d'ailleurs directement mise en cause dans ces accusations. "Il n'y avait aucune limite dans les comportements, tout était permis, affirme Sophie. Un jour, via un document, on nous a demandé de nous accommoder des codes machos et chambreurs. La directrice générale érigeait ça comme principe de fonctionnement." L'audit diligenté par le ministère des Sports à la mi-septembre, pour faire la lumière sur la gestion de la Fédération, devrait rendre ses conclusions à la fin du mois de janvier.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.