Ligue des champions : le PSG qualifié mais encore loin de pouvoir rêver plus grand
Six matchs de Ligue des champions ont passé, et il est toujours impossible de savoir ce que vaut vraiment ce PSG version Luis Enrique. Comme tous les ans depuis l'arrivée des Qataris en 2011, les Parisiens seront au rendez-vous des huitièmes de finale. Mais cette fois, les doutes sont au moins aussi nombreux que les certitudes. Si l'essentiel est acquis, la manière est toujours aussi brouillonne, l'efficacité absente et le contenu aléatoire de match en match dans cette campagne.
Il suffisait de voir la réaction de dépit de Kylian Mbappé au coup de sifflet final - pourtant synonyme de qualification - pour comprendre où en est ce PSG : coincé entre des attentes toujours aussi grandes et une équipe toujours en construction après le remue-ménage de l'été avec le départ de Lionel Messi et Neymar. "Il y a eu beaucoup de changement, seulement 4, 5 joueurs de l’année dernière sont restés, il y a de nouveaux joueurs qui doivent s'adapter à Paris et tout ce qui va autour. Mais avec le temps, avec les matchs on va y arriver", a positivé Marquinhos mercredi.
Luis Enrique, lui, parfois empêtré dans ses certitudes tactiques, ne fait toujours pas l'unanimité. Le onze titulaire parisien n'est toujours pas clairement établi, avec mercredi la titularisation du feu follet Lee Kang-In et du jeune Bradley Barcola plutôt que du rugueux Manuel Ugarte, dont le profil de sécurisateur aurait pu convenir à un match avec un tel enjeu.
L'efficacité en C1 reste toujours au coeur des questionnements, puisque Warren Zaïre-Emery a mis fin à une triste série de 54 tirs (hors penalty) sans marquer pour le PSG en C1, même si Nasser Al-Khelaïfi a préféré saluer les nombreuses occasions parisiennes mardi. "On a joué avec notre niveau et notre style offensif, on veut continuer. On a signé avec Luis Enrique pour un jeu offensif. Un match on peut marquer et gagner, l'autre non, comme aujourd’hui, même si on a beaucoup d’occasions", a nuancé le président parisien.
Constance et efficacité, les deux gros chantiers
La constance elle n'existe tout simplement pas dans cette campagne de C1, puisque Paris n'a jamais enchaîné deux victoires, et a même concédé deux lourdes défaites (4-1 face à Newcastle, 3-0 face à Milan), ce qui ne lui était jamais arrivé en douze ans d'ère QSI. "Il faut qu’on travaille sur notre force, et notre force ce n'est pas de rester derrière et d’attendre que l’adversaire vienne nous chercher.
Il y a beaucoup d’améliorations à faire, même le coach le dit : nous ne sommes pas encore arrivés à ce qu’il veut faire", souligne Marquinhos.
Le minimum de la qualification acquis, Paris peut donc souffler. Mais le chantier reste conséquent, alors qu'il devra se frotter en huitièmes à un cador européen, puisque le Borussia lui a pris la tête du groupe lors de cette dernière journée. Ce pourra être donc Manchester City, le Bayern Munich, le Real Madrid ou encore Arsenal. Et les chiffres ne plaident pas en la faveur du PSG : aucun club n'ayant inscrit 8 points lors de la phase de groupes n'a ensuite été champion depuis ce format en 2003-2004. Pire : 72% de celles-là n'ont même pas franchi les huitièmes de finale (13/18).
Une nouvelle identité à forger
Mais malgré tous ces doutes persistants qu'une qualification par un trou de souris ne pourra effacer, Paris a peut-être créé quelque chose mercredi soir, en résistant au mur jaune du Signal Iduna Park. Le PSG qui, sous l'ère QSI, a parfois déroulé ses phases de groupes pour se fracasser brutalement contre un mur en huitièmes de finale, a cette fois mis les mains dans le cambouis à tous les matchs pour arracher sa qualification. "On avait l’objectif de finir premiers, mais ça a été beaucoup plus compliqué, notamment avec les matchs à l’extérieur. On est content quand même, on sort d’un groupe pas facile, on est satisfait", a salué Al-Khelaïfi.
C'est peut-être par ce chemin tortueux que le club parisien devra construire son identité pour être prêt à chaque défi qui se mettra sur sa route. "Je crois qu'on est au tout début de la construction. J'aime beaucoup l'attitude des joueurs et leur capacité à se battre. J'aime leur frustration, je n'ai aucun doute sur notre capacité à nous améliorer. Je crois qu'en février on sera plus fort", a ambitionné Luis Enrique. Le PSG n'a aucune marge et encore beaucoup de travail, mais il a l'énergie d'une équipe qui a tout à prouver et beaucoup moins à perdre que les années précédentes. Et c'est sans doute le plus grand changement à l'aube des huitièmes de finale de la C1.
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