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Euro 2022 de handball : "On a beaucoup de talents et de perspectives pour le futur", assure Nikola Karabatic après la défaite contre l'Islande

Au lendemain de la gifle reçue par les Bleus face à l'Islande 29-21, l'équipe de France est en grand danger pour le reste de la compétition : il faudra faire un sans-faute pour atteindre les demi-finales.

Article rédigé par Jean-Pierre Blimo - édité par Xavier Allain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Le Français Nikola Karabatic face à l'Islandais Ellidi Vidarsson lors de l'Euro de handball 2022, le 22 janvier 2022. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

franceinfo : Après un sans faute pendant les quatre premiers matches de l'Euro, l'équipe de France a chuté face à l'Islande. Les deux équipes étaient diminuées, surtout l'Islande avec plusieurs absents, positifs au Covid-19. A tête reposée, comment analysez-vous cette incroyable défaite 29-21 ?

Nikola Karabatic : C'est non seulement une défaite, mais c'est une très lourde défaite au niveau comptable parce qu'on prend huit buts de différence. Sur le goal average, pour la suite de la compétition, ça peut nous mettre en difficulté. Donc, c'est non seulement une défaite qui est dure à assimiler, mais en plus une défaite avec un très gros écart, ce qui n'était pas arrivé depuis très longtemps en équipe de France. Maintenant, on a encore notre destin entre nos mains. On est très déçu, mais on veut se concentrer sur les deux matchs qui arrivent, qui vont être très difficiles. Tout dépend de nous. On doit bien analyser ce match-là. On a fait beaucoup d'erreurs, bien sûr, en défense, mais surtout en attaque. Le gardien adverse a fait son match de l'année et malheureusement, nous, on n'a pas été bons, ni collectivement en défense, en attaque, ni individuellement. Donc, tout s'est concentré sur un match : des erreurs de notre côté et l'Islande, en face, qui a fait son meilleur match de la compétition.

Est-ce que ce coup d'arrêt peut atteindre le groupe ?

De toute façon, quand on perd un match comme ça, de huit buts face à l'Islande, oui, ça nous atteint. On était sur une dynamique très positive, avec énormément de confiance engrangée. Tout n'allait pas bien non plus parce qu'on avait des cas de Covid qui tombaient. Donc, on avait de plus en plus de joueurs qui commençait à manquer à l'appel. Et même si on avait un vivier assez important, notre défense commençait à être pas mal remaniée. On essaie tous les jours de s'adapter. On savait que chaque jour pouvait avoir son nouveau lot de surprises, mais on était plutôt sur une phase ascendante de confiance. Le fait de perdre comme cela, ça nous fait redescendre. Il va falloir regagner et reconstruire la confiance qu'on a perdu, regagner contre le Monténégro tout de suite. Et derrière, si on arrive à battre le Monténégro, ça permet de bien se préparer pour le Danemark. Ça va être un challenge très difficile.

Charles Konan et Quentin Mahé ont été touchés par le Covid, Ludovic Fabregas était également malade juste avant le match de l'Islande... Plus largement, était-ce raisonnable de maintenir cet Euro ?

Je ne suis pas président de la Fédération européenne de handball ni dirigeant et je n'ai pas mon mot à dire là-dedans. Mais c'est sûr que c'est une compétition vraiment très bizarre à vivre. Et quand on en parle avec les autres équipes, tout le monde hallucine un peu  sur la compétition, sur le protocole, sur les bulles sanitaires, les hôtels où on est au contact d'autres clients. Donc c'est très particulier. Nous, on est tous des pions. On n'a pas notre mot à dire, on a fait nos remarques. Je pense que dans certains autres sports, les compétitions n'auraient peut être pas été maintenues, mais c'est comme ça. Il faut s'adapter et se concentrer sur ce qu'on a pris, c'est à dire les matchs, et essayer de gagner, de bien jouer pour offrir du plaisir à nos supporters. 

Vous avez disputé votre premier Euro en 2004, donc vous êtes le plus capé des tricolores en activité. Avez-vous le sentiment que l'équipe de France est tout de même bien armée pour faire face ? Guillaume Gille disait, par exemple cette semaine, que la France pouvait compter sur sur son banc que d'autres nations n'avaient pas...

Oui, c'est sûr qu'on a une très grosse réserve de joueurs, peut être plus importante que certaines nations. Mais on a vu que face à l'Islande, qui était aussi diminuée, on n'a pas réussi à prendre le dessus. Donc bien évidemment qu'on a beaucoup de talent dans l'équipe et un banc où on a des jeunes, de nouveaux joueurs qui peuvent apporter énormément. Mais maintenant, il faut réussir à le faire. Il faut réussir à faire prendre la mayonnaise aussi. Mais c'est sûr qu'on a beaucoup de talents et beaucoup de perspectives pour le futur. 

Vous avez été capitaine des Bleus une seule fois. C'était le 9 janvier contre les Allemands en amical, juste avant l'Euro. Finalement, capitaine ou pas, est-ce que l'essentiel pour vous c'est de toute façon d'aider l'équipe de France sur le terrain?

Oui, j'étais capitaine une fois Ça suffit à mon bonheur. Je pourrais dire que j'étais capitaine de l'équipe de France ! Pour moi, le plus important, c'est d'être sur le terrain avec mes mes potes, de jouer, de revêtir le maillot bleu et de gagner des titres. Et capitaine ou pas, c'est pas ça qui est plus important. De toute façon, ce n'est pas un titre après lequel je cours. Ça n'a jamais été une priorité. Je suis très heureux d'accompagner Valentin Porte dans l'équipe, de l'assister et d'apporter tout mon leadership et toute mon expérience à l'équipe et d'essayer de nous faire gagner des titres. Pour moi, c'est ça le plus important. 

Justement, Valentin Porte, c'est un bon capitaine pour vous ?

Oui ! Mais en fait, il n'y a pas de bons et de mauvais capitaine. Il y a de toute façon toute la continuité historique de l'équipe de France qui font que ce rôle là est un peu plus facilité en sélection qu'en club. 

Dernière question : la France peut-elle être championne d'Europe cette année ? 

C'est une très bonne question. Si on se base sur notre niveau de jeu face à l'Islande, non. Sur une base de niveau de jeu qu'on a eue sur les quatre premiers matchs, oui. J'espère qu'on va plutôt revenir à ce qu'on faisait sur le début de compétition, mais le titre de champion d'Europe est loin pour l'instant. On veut d'abord se concentrer sur le match du Monténégro. Si on arrive à les battre, il faudra jouer un quart de finale contre le Danemark. Pour l'instant, notre objectif, c'est de se battre pour les demi-finales. Le titre de champion d'Europe, on aura le temps d'y penser !

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