Les dix flops des Jeux de Londres
On s'attendait à ce qu'ils décrochent des médailles et ils sont passés complètement à côté de leur sujet. Voici notre top 10 des déceptions pour cette édition 2012.
JO 2012 - Aux Jeux olympiques il y a les champions qui brillent, les athlètes dont on ne parle pas et ceux dont on attend beaucoup, mais qui passent à côté de leur compétition. FTVi revient sur les dix déceptions des Jeux londoniens.
1L'escrime française
A chaque édition des Jeux olympiques, c'est la même histoire pour le camp français : une discipline habituellement pourvoyeuse de médailles se prend les pieds dans le tapis. Cette année, les escrimeurs français ont endossé le rôle de losers, avec un zéro pointé - une première depuis 1960.
"C'est un immense gâchis, se plaignait l'ancien champion olympique de sabre Jean-François Lamour après la compétition. (...) J’entendais ici ou là des athlètes dire qu’ils faisaient deux à trois heures d’entraînement par jour. Est-ce suffisant ? Quelle est la qualité de cet entraînement fourni ? Ces sujets doivent être traités le plus vite possible. Il ne faut pas attendre l’année prochaine et un changement de l’équipe technique tel que certains le préconisent."
2La nageuse Laure Manaudou
Pour son grand retour aux Jeux olympiques, Laure Manaudou avait annoncé qu'elle ne voulait pas se "prendre la tête". Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a tenu parole : deux courses (100 m et 200 m dos) pour deux éliminations en séries. Avec à chaque fois une arrivée en huitième et dernière position.
Une déception pour elle ? Pas vraiment. Après des Jeux catastrophiques à Pékin et une retraite provisoire, la championne olympique du 400 m nage libre en 2004 a regoûté à l'ambiance des Jeux en toute décontraction. Mieux, elle a pu assister en témoin privilégiée au sacre de son frère Florent, sur 50 m nage libre.
Alors si la nageuse a reconnu ne pas avoir donné le meilleur d'elle-même à Londres, elle dit n'avoir aucune regret. "L’essentiel est ailleurs, a-t-elle avoué dans les colonnes du Journal du Dimanche. J’ai savouré de revivre à nouveau des Jeux en tant que sportive, mais également en tant que supportrice. Je n’aurais jamais pensé pouvoir autant vibrer avec les exploits des autres." Dans le bassin olympique, Manaudou s'est donc contenté d'un rôle de supportrice de luxe. Et tant pis si cela s'est fait aux dépens de ses performances.
3Le coureur de haies Liu Xiang
Le Chinois attendait ces JO depuis quatre ans : en 2008, une blessure au tendon d'Achille l'avait obligé à renoncer au 110 m haies des Jeux de Pékin, où il pensait être sacré champion olympique devant son public.
Liu devait profiter des JO londoniens pour réparer cet accident et rééditer sa performance de 2004 où il avait décroché l'or à Athènes. Las, dès les séries, il pose le pied sur la première haie, chute et se déchire... le tendon d'Achille. Ses Jeux ont duré sept foulées. Le coureur finit sa course à cloche-pied, embrassant symboliquement cette dernière haie qu'il ne franchira jamais.
4L'équitation tricolore
Zéro médaille à Pékin, zéro médaille à Londres : le sport équestre français aura fait aussi bien en 2012 qu'en 2008. Pas sûr cependant que cette continuité donne le sourire du côté de la fédération française d'équitation (FFE).
Les Français n'ont jamais pesé dans les différentes compétitions, que ce soit en individuel ou par équipes. Si, côté dressage, les chances de médailles étaient infimes, les cavaliers tricolores visaient un podium par équipe en saut d'obstacles, dans la lignée de leurs médailles d'argent aux Jeux équestres mondiaux de 2010 et aux Championnats d'Europe en 2011. "On serait déçus de ne pas avoir de médaille", expliquait Pénélope Leprevost avant la compétition. A Londres, l'équitation tricolore est donc tombée de haut. Comme en escrime, des changements sont attendus au niveau de la fédération, pour éviter une énième désillusion dans quatre ans à Rio.
5Les footballeuses françaises
Après leur quatrième place lors de la Coupe du monde en 2011, les joueuses de l'équipe de France de football s'étaient promis de ne pas revivre la frustration d'une médaille en chocolat. Pour elles aussi, tous les signes étaient positifs : les Bleues abordaient le tournoi olympique avec une série de 17 victoires consécutives, et surtout un match rassurant (victoire 2-0) face aux championnes du monde japonaises, juste avant le départ pour Londres.
Le rêve s'est arrêté en demi-finales, face à ces mêmes Japonaises. Les Bleues ne peuvent s'en prendre qu'à elles-mêmes : dominatrices, elles n'auront pas su concrétiser leurs nombreuses actions de buts et auront même raté le penalty de l'égalisation, qui leur aurait peut-être ouvert les portes de la finale : elles se sont finalement inclinées 2 buts à 1. Et, comme l'année dernière, elles échouent à la quatrième place du classement final, après leur défaite face au Canada, à la dernière minute, dans le match pour la troisième place (1-0). Avec le risque de retomber de nouveau dans l'anonymat dont souffre le football féminin français.
6Les handballeuses françaises
Alors qu'elles constituaient une chance de médaille, les handballeuses tricolores ne sont pas parvenues à concrétiser les espoirs placés en elles.
Après une phase de groupe parfaitement maîtrisée (quatre victoires et un match nul), les joueuses d'Olivier Krumbholz sont tombées dans le piège monténégrin en quarts de finales, mardi 7 août. Battues 23-22, les vice-championnes du monde quittent les JO au même stade de la compétition qu'à Pékin, et sans cette médaille dont elles rêvaient tant.
"Si on joue tout le temps comme ça, on gagnera des choses", s'est consolé sans ironie l'entraîneur français à l'issue du match. "On n'a pas fait le match parfait, mais on a fait un bon match. Cela s'est joué à rien", a-t-il ajouté, refusant de blâmer ses joueuses après cette défaite. Cette contre-performance laissera beaucoup de regrets du côté de la délégation tricolore, tant la possibilité de repartir de Londres avec une médaille était réelle.
7Les coureurs américains sur 400 m
Babers (1984), Lewis (1988), Watts (1992), Johnson (1996 et 2000), Wariner (2004) et Merritt (2008) : cela faisait vingt-huit ans que les Américains régnaient sans partage sur le 400 m. A Athènes et à Pékin, le podium était même 100% américain.
Mais cette suprématie a été stoppée nette à Londres, où le titre olympique a été remporté par le Grenadien Kirani James. Pire, aucune athlète américain n'est parvenu à se qualifier pour la finale.
Heureusement pour l'athlétisme américain, les femmes ont lavé l'honneur de ces messieurs puisque Sanya Richards-Ross s'est imposée sur cette distance. Ironie de l'histoire, le titre échappait aux Américaines depuis... 1984, et la victoire de Valerie Brisco-Hooks à Los Angeles.
8La perchiste Yelena Isinbayeva
La perchiste russe devait profiter de ces Jeux olympiques pour obtenir un troisième titre olympique d'affilée. Non seulement elle n'y est pas parvenue, mais en plus elle a fini la compétition sur un petit 4,70 m, loin de son record de l'année, 4,76 m - une hauteur qui lui aurait permis d'être championne olympique - et surtout bien loin de son record personnel, à 5,06 m.
Malgré son âge (30 ans), l'athlète russe a décidé de ne pas arrêter sa carrière sur cet échec et de repartir à la conquête de son titre olympique. "Je concourrai aux championnats du monde à Moscou en 2013. Puis, je ferai une pause. Je ne sais pas combien de temps elle durera. Puis je reviendrai pour aller à Rio et reconquérir ma médaille d'or", a-t-elle confié à l'agence Reuters, mercredi 8 août.
9La boxe tricolore (et l'arbitrage)
Aux zéros pointés de l'escrime et de l'équitation s'ajoute celui de la boxe pour le camp français, une première depuis 1996 et les Jeux d'Atlanta.
Sortis en quarts de finale de leurs catégories respectives mardi 7 août, les boxeurs tricolores Oubaali, Vastine et Beccu s'en sont pris aux arbitres pour expliquer leurs mauvaises performances. Leurs réclamations ont cependant été rejetées, et c'est toute la boxe française qui repart bredouille.
10Le tennisman Roger Federer
Cette fois, ce devait être la bonne. Tous les indicateurs étaient au vert : Rafael Nadal était blessé, et le grand Roger revenait à Wimbledon deux mois après sa victoire en tournoi du Grand Chelem, sur cette surface qu'il aime tant.
Parvenu jusqu'en finale, le Suisse a retrouvé son adversaire malheureux de juin, Andy Murray. Mais devant son public, le Britannique s'est vengé en battant sèchement le numéro 1 mondial (6-2, 6-1, 6-4), privant le Suisse du seul titre qui manque encore à son palmarès.
"Je n’ai pas perdu l’or, mais j’ai gagné l’argent, relativisait Federer après le match. Ne vous en faites pas pour moi. J’avais le choix entre ruminer pendant cinq minutes ou pendant cinq ans. J’ai choisi cinq minutes." L'un des plus gros palmarès de l'histoire du tennis réfléchirait cependant à prolonger sa carrière jusqu'en 2016, histoire de tenter de remporter l'un des seuls titres qui lui manque encore.
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