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Organiser les JO : combien ça coûte, combien ça rapporte ?

La ville de Paris va officialiser mardi sa candidature pour l'organisation des JO de 2024. Mais des voix s'élèvent contre. La question du coût y est pour beaucoup. 

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un feu d'artifice lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Sotchi (Russie), le 23 février 2014. (JONATHAN NACKSTRAND / AFP)

C'est un secret de polichinelle : Paris est candidat à l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2024. La maire de la capitale, Anne Hidalgo, va officiellement l'annoncer, mardi 23 juin, et ainsi donner le coup d'envoi de deux ans de campagne qui s'achèveront en 2017, lors de l'élection à Lima (Pérou). Dans la matinée, le député européen Jean-Luc Mélenchon s'est dit "hostile" à un tel choix. La question du coût que cela représente y est évidemment pour beaucoup. 

Combien coûte le fait d'être candidat ?

Dépenses de communication, construction anticipée d'infrastructures… Le seul fait d'être candidat à l'organisation des Jeux olympiques coûte beaucoup d'argent. Selon des chiffres relayés par Le Figaro, Tokyo, qui organisera les JO d'été en 2020, a ainsi dépensé quelque 62 millions d'euros avant même d'être choisie par le Comité international olympique (CIO). Face à la capitale japonaise, Madrid a dépensé 28 millions d'euros, et Istanbul 24 millions.

Candidate à l'organisation des Jeux d'hiver de 2018, Annecy n'a pour sa part déboursé "que" 28 millions d'euros. Loin, très loin des 120 millions d'euros dépensés par la ville sud-coréenne de Pyeongchang, dont la candidature a eu les préférences du CIO. "Aujourd'hui, pour être considérée comme un candidat sérieux, une ville doit investir au moins 100 millions de dollars (80 millions d'euros)", estime un expert du marketing olympique, cité par Le Figaro.

Combien coûte le fait d'organiser les JO ?

Les dépenses consacrées au dossier de candidature sont toutefois minimes comparées à celles engagées ensuite par les villes hôtes choisies par le CIO. Sur les sept dernières éditions – Jeux d'été et d'hiver confondus –, le budget total moyen s'est élevé à 14,6 milliards d'euros !

Cette moyenne dissimule toutefois de grands écarts : en 2002, seuls 2,1 milliards d'euros ont été déboursés pour l'organisation des Jeux d'hiver de Salt Lake City. Soit dix-sept fois moins que la somme dépensée par la Russie pour l'organisation des Jeux de Sotchi en 2014…

Difficile de savoir aujourd'hui combien coûterait l'organisation des JO d'été à Paris en 2024. "Si nous décidions d'une candidature, il n'y aurait pas tellement d'investissements à avoir en ce qui concerne les infrastructures car on a la chance d'en avoir des existantes", veut croire le secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard. Création d'un village olympique, construction de nouvelles infrastructures, rénovation des équipements existants… En 2012, le président du Comité national olympique et sportif français, Denis Masseglia, estimait toutefois qu'un budget de 7 milliards d'euros serait "un minimum".

Et est-ce que ça rapporte ? 

Les partisans d'une candidature française pour les JO de 2024 préfèrent toutefois se pencher sur le gain et les avantages que représenterait un tel événement.En 2013, le gouvernement britannique avait annoncé que les retombées économiques (investissements, créations d'emploi, tourisme…) liées à l'organisation des Jeux d'été de 2012 avaient dépassé les 10,5 milliards d'euros d'argent public dépensés pour l'occasion. Il n'empêche : les retombées directes restent très incertaines et le succès est loin d'être garanti à tous les coups.

"Le coût est forcément plus important que la recette", estimait d'ailleurs en 2012 le patron de l'olympisme français, Denis Masseglia. Les Grecs ne diront sans doute pas le contraire. En 2011, l'ancien président du CIO, Jacques Rogge, avait reconnu que les Jeux d'Athènes en 2004 avaient "joué un rôle" dans les dérives financières du pays. Pour l'économiste Philippe Sabuco, cité dans Le Figaro, les Jeux avaient effectivement eu "un effet d'amplification" des déficits grecs.

Auteur de plusieurs études sur les retombées économiques (en anglais) liées aux Jeux olympiques et aux Coupes du monde de football, Victor Matheson est tout aussi sceptique quant aux gains potentiels. "Mon premier conseil pour n'importe quelle ville qui souhaite soumettre sa candidature aux Olympiades est de s'enfuir au plus vite !" résumait-il, en 2013, dans les colonnes du Washington Post

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