L'interdiction du hijab dans le sport en France est "discriminatoire", selon des experts de l'ONU

Les sportives sélectionnées en équipe de France n'ont pas été autorisées à porter le voile pendant les JO et paralympiques, au nom du respect du principe de "laïcité".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation contre l'interdiction de port de signes religieux ostensibles dans le sport à Lille (Nord), le 16 février 2022. (PASCAL BONNIERE / MAXPPP / VOIX DU NORD)

L'interdiction du hijab dans le sport en France est "discriminatoire et doit être annulée", ont demandé plusieurs experts indépendants des Nations unies lundi 28 octobre. "Les filles et femmes musulmanes qui portent le hijab doivent avoir des droits égaux de participer à la vie culturelle et sportive, et de prendre part à tous les aspects de la société française dont elles font partie", ont affirmé trois rapporteurs spéciaux et le Groupe de travail sur la discrimination à l'égard des femmes et des filles dans un communiqué. En France, certains sports autorisent le port du voile, d'autres non.

Les experts de l'ONU sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme, mais ne s'expriment pas au nom de l'organisation. Selon eux, les décisions des fédérations françaises de football et de basketball d'exclure des compétitions les joueuses portant le hijab, y compris au niveau amateur, de même que la décision du gouvernement d'empêcher les athlètes françaises portant de hijab de représenter le pays lors de Jeux olympiques de Paris, sont "disproportionnées et discriminatoires". Ils estiment que ces mesures "enfreignent leurs droits de manifester librement leur identité, leur religion ou croyance en privé et en public, et de prendre part à la vie culturelle".

Les sportives sélectionnées en équipe de France n'ont pas été autorisées à porter le voile pendant les JO et paralympiques, au nom du respect du principe de "laïcité". Cette interdiction ne concernait pas les sportives des délégations étrangères. Mais pour les experts de l'ONU, qui indiquent avoir communiqué avec le gouvernement français à propos de cette situation, "la neutralité et la laïcité de l'Etat ne sont pas des motifs légitimes d'imposition de restrictions des droits à la liberté d'expression et à la liberté de religion ou de conviction".

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