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"Hijabeuses" devant le Conseil d'État : que dit la loi sur le port de signes religieux lors de compétitions sportives ?

Saisi par un collectif de footballeuses musulmanes, le Conseil d'État se penche lundi 26 juin sur le port de signes religieux sur les terrains de sports.
Article rédigé par Mathilde Bouquerel, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En handball, le hijab "sportif" est autorisé. Ici, la joueuse Karichma Ekoh lors d'une rencontre en 2022 avec son club de l'époque, le CFJ Fleury-Loiret. (/FRANCK LALLEMAND / MAXPPP)

Elles dénoncent l'article 1 des statuts de la FFF, la Fédération française de football, qui interdit les signes ou tenues religieuses ostensibles durant les matchs. Un collectif de footballeuses de confession musulmane réclame devant le Conseil d'État, lundi 26 juin, le droit de pouvoir jouer en étant voilées. 

>>> "Hijabeuses" : les femmes "ont le droit" de porter le voile au foot, selon Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes

La loi française est pour l'instant assez floue sur la question. Il existe bien une "obligation de neutralité religieuse" dans les textes, mais elle ne s'applique qu'aux agents de la fonction publique. Or, les fédérations sportives sont des associations, des organismes privés. Face à ce vide juridique, chaque fédération sportive s'organise de son côté. 

Interdit au basket, autorisé au tennis

Si dans le football, les signes religieux sont interdits, la même règle s'applique pour le basket. Le voile est interdit par la FFBB, non pas au nom du principe de laïcité mais, cette fois, pour des raisons de sécurité, puisque la fédération proscrit les couvre-chefs ainsi que "les accessoires de cheveux et les bijoux".

La même question s'est posée à la Fédération française de rugby, qui a pourtant tranché différemment : le foulard est autorisé mais seulement "s’il ne constitue pas un danger pour celle qui le porte ou les autres joueuses". L'ancienne deuxième ligne du Stade français Assa Koïta avait par exemple pu disputer des matchs avec son voile, sous un casque de protection de rugby. En handball, le hijab est autorisé, à condition qu'il soit de sport, comme certaines marques en commercialisent aujourd'hui. Dans d'autres fédérations, les joueuses peuvent porter le foulard sans restriction, comme en tennis, puisque la FFT demande simplement "des vêtements compatibles avec la pratique" de ce sport.

Plus de souplesse à l'international

À l'échelle internationale, la position est généralement plus souple. La FIFA (Fédération internationale de football) autorise le foulard depuis 2014. La règle est la même pour les fédérations internationales de basket (depuis 2017) et de karaté (depuis 2013).

Dans d'autres disciplines, le hijab est toléré, c'est le cas de l'athlétisme ou du judo. Quant aux Jeux Olympiques, si la charte interdit officiellement toute "démonstration ou propagande politique, religieuse ou raciale", le CIO laisse dans les faits la décision aux fédérations de chaque sport.

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