Cet article date de plus d'un an.

Champions Cup : La Rochelle, l'assurance et le pragmatisme du champion

Longtemps en position défavorable, les Rochelais ont réussi à renverser le Leinster pour remporter leur deuxième Champions Cup de rang. Un succès noué dans la confiance inébranlable que le groupe maritime a gardée en lui-même.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Les Rochelais Joel Sclavi et Paul Boudehent avec la Champions Cup, après la finale contre le Leinster, le 20 mai 2023. (PAUL ELLIS / AFP)

Dans les célébrations rochelaises au coup de sifflet final, il y avait autant de soulagement que de satisfaction. Les Maritimes se sont adjugé leur deuxième Champions Cup en renversant le Leinster, à Dublin, samedi 20 mai. Un sacre qu'ils sont allés chercher au terme d’une finale folle, qu’ils ont entamée du mauvais pied, mais qu’ils n’ont jamais lâchée.

Malgré la pression du rendez-vous, et douze premières minutes en enfer, le double champion n’a jamais douté de lui-même, et de sa capacité à continuer d’écrire son histoire.

Il n’y avait pourtant qu’eux pour continuer à croire aussi fort, alors qu’ils accusaient à la pause un retard de neuf points presque miraculeux à la lumière de l’ouragan irlandais qui a déferlé sur l’Aviva Stadium en tout début de match.

"On avait parlé de ce scénario en rigolant. On ne changerait pas le plan, qu’on soit menés, même de 20-0 ou qu’on mène", a dévoilé l’arrière Brice Dulin au micro de France Télévisions après le coup de sifflet final. Ce n’a pas été 20 points, mais 17 (à 0) et trois essais, tout de même. Leur pire entame cette saison dans la compétition.

Aucune place pour le doute

Mais les Rochelais n’ont pas cédé à la panique. Au-delà de l’accès de colère du capitaine Gregory Alldritt sur le deuxième essai du Leinster, seule perte de sang-froid notable dans le camp des Maritimes, ils sont restés dans leur match. "Il n’y a pas eu une minute d’affolement dans le vestiaire à la mi-temps", a assuré un Romain Sazy ému au terme de son dernier match de coupe d’Europe, lui qui prendra sa retraite à la fin de la saison. "On se loupe complètement lors des vingt premières minutes, mais à la mi-temps; on se dit qu'on leur marche dessus et qu'il faut continuer comme ça."

A l’image du Real Madrid sacré en Ligue des champions l'an passé, sûr de ses qualités et de sa capacité à forcer le destin, le Stade rochelais est resté cramponné à ses certitudes : son jeu, et le niveau d’un groupe qui n’a jamais semblé aussi fort.

Comme ces deux dernières saisons, les avants se sont appliqués à la tâche pour récupérer, contrôler et faire progresser le ballon (58% de possession, 59% d'occupation), tandis que les arrières se tenaient prêts pour faire la différence. 

Romain Sazy réagit à la victoire de La Rochelle face au Leinster. Le 2e ligne admet que la force collective et le caractère jaune et noir aura fait différence pour conserver le titre. Moment particulier pour le Français qui prendra sa retraite dans quelques semaines.
Finale - Romain Sazy : "on voulait écrire notre histoire" Romain Sazy réagit à la victoire de La Rochelle face au Leinster. Le 2e ligne admet que la force collective et le caractère jaune et noir aura fait différence pour conserver le titre. Moment particulier pour le Français qui prendra sa retraite dans quelques semaines.

Déjà fort d’une première finale haletante il y a un an à Marseille, le groupe rochelais s’est appuyé sur son expérience collective et les enseignements de ces deux dernières saisons au plus haut niveau. "Je joue avec des monstres, on a une équipe de dingues, ce sont des mecs hors normes, physiquement et dans la tête", a loué Romain Sazy. "On ne voulait pas passer à côté", a reconnu de son côté Grégory Alldritt, qui avait assuré dès la mi-temps que la finale n'était pas terminée.

Cette confiance, l’entraîneur rochelais Ronan O’Gara avait tenu à l’entretenir et à la diffuser dans ses rangs pendant toute la semaine. Face au défi d’un déplacement à Dublin, contre une équipe qui forme l’ossature de la meilleure sélection du monde - l'Irlande -, l’ancien joueur du Munster avait renversé (déjà) la lecture de l’avant-match en assurant que ce n’était pas forcément à ses joueurs de chercher les clés, mais aux autres de trouver comment battre La Rochelle.

C’est lui encore qui a aidé à garder les siens sous contrôle à la mi-temps, comme l’a expliqué Tawera Kerr-Barlow à l’issue de la finale : "Ronan nous a dit de rester concentrés et de croire en nous-même et en notre système." Grand bien lui en a pris, ses joueurs sont désormais doubles champions d'Europe.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.