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Coupe du monde de rugby : bonus offensif, mêlée, remplaçants... Les quatre questions que pose la victoire dans la douleur de la France face à l'Uruguay

Le XV de France s'est imposé sans briller face à l'Uruguay, jeudi, pour son deuxième match de Coupe du monde (27-12).
Article rédigé par Théo Gicquel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
L'ailier français Gabin Villière face à Bautista Basso lors de France-Uruguay, le 14 septembre 2023. (FRANCK FIFE / AFP)

On imaginait un festival offensif après la démonstration de force contre la Nouvelle-Zélande, mais les Bleus ont offert une prestation sans grande saveur face à l'Uruguay, jeudi 14 septembre, malgré la victoire (27-12). Avec 12 changements sur les 15 titulaires, Fabien Galthié avait choisi déjà une large revue d'effectif, qui n'a pas donné l'assurance espérée. Voici les quatre questions qui planent sur le XV de France après ce deuxième match.

Que doivent corriger les Bleus ?

Les enseignements de ce match avec une équipe largement remaniée sont à relativiser. Mais la France a de nouveau péché dans un secteur précis comme face aux Blacks : les entames. Face aux Néo-Zélandais, le XV de France avait encaissé un essai en début de première et seconde période. Face aux Teros, les Bleus ont de nouveau été surpris d'entrée, encaissant un essai le long de la touche. C'est d'ailleurs sur un long jeu au pied renversé, qui avait déjà fait si mal aux Bleus lors du premier match, que le danger est venu. Deux secteurs à corriger rapidement.

Surpuissante face au pack néo-zélandais, la mêlée tricolore a cette fois été largement dominée. Poussée à la faute, souvent pénalisée, la première ligne a subi la pression des Uruguayens tout le match. Le retour des cadres devrait régler ce problème, mais le banc devra améliorer ses automatismes. Enfin, l'indiscipline a sauté aux yeux : alors qu'ils n'avaient été pénalisés que quatre fois face aux All Blacks, les Français ont concédé 15 fautes jeudi soir, dont un carton jaune qui aurait pu virer rouge pour Romain Taofifenua. "C'est une chance d'avoir gagné ce match malgré ça. La discipline, je pensais qu'on était bien, qu'on avait fait un gros travail là-dessus mais aujourd'hui on a été indisciplinés. C'est vraiment dommage. Je pense qu'on était un peu relâchés vu l'adversaire ce soir", a concédé Cameron Woki.

Villière, Bielle-Biarrey, Jelonch : qui a gagné des points ?

Fabien Galthié a un XV de départ bien établi, mais le sélectionneur a dû être attentif à certaines performances jeudi soir. Gabin Villière, encore titulaire, a de nouveau été généreux, et il aurait pu être récompensé d'un essai refusé. Mais il n'a pas percé le mur uruguayen là où les Bleus en auraient bien eu besoin. A l'inverse, le jeune Louis Bielle-Biarrey, qui a eu très peu de ballons exploitables, a su en convertir un, et a marqué des points. Antoine Hastoy, malgré son essai, a progressivement perdu le fil, et a souvent subi dans sa zone. Sa chandelle derrière l'en-but aurait sans doute pu être mieux négociée.

L'ailier français Louis Bielle-Biarrey lors de France-Uruguay, le 14 septembre 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Yoram Moefana, trop discret face aux Blacks, a mieux saisi sa chance, mais il n'a pas la percussion de Jonathan Danty. Le Rochelais devrait logiquement retrouver sa place au centre à son retour. Enfin, Anthony Jelonch, désigné capitaine pour son retour, manquait de rythme, et il a fait un match sérieux pendant ses 50 minutes. "C'était un match compliqué, il ont eu beaucoup d'envie et d'agressivité sur ce match et particulièrement la première mi-temps. On a eu du mal à conclure les actions", a admis le troisième ligne. Il aura sans doute une autre opportunité de se montrer d'ici les quarts de finale, mais Grégory Aldritt est toujours bien installé en numéro 8. 

Comment mieux gérer les temps faibles ?

C'est presque paradoxal, le XV de France a paru plus serein avec les All Blacks au contact que jeudi lorsque ce fut l'Uruguay, revenue à un point (13-12). L'absence d'Antoine Dupont, Charles Ollivon ou Thibaud Flament parmi les titulaires a rappelé à quel point leur présence stabilise le jeu mais aussi les émotions de ces Bleus, capables de tout renverser. "On a été surpris et après, tu doutes. C'est le type de match piège. On a mélangé un peu tout, on ne s'est pas rendu ce match facile", a analysé le sélectionneur.

Face à l'Uruguay, qui les a pourtant bien bousculés, la France s'en est sortie à l'usure. "On n'a pas su marquer quand on en avait l'occasion. On sort frustrés. On voulait bien jouer collectivement, mais on n'a pas réussi à le faire", a déploré Antoine Hastoy. Il faudra, après la Namibie, se frotter à l'Italie dans un match qui peut avoir de l'enjeu, avant un quart de finale sans doute monumental face à l'Irlande ou l'Afrique du Sud. S'ils sont derrière, les Bleus devront retrouver leur solidité collective et mentale. A ce titre, le jeu au pied de Thomas Ramos et de Matthieu Jalibert sera très précieux pour souffler en défense, tout comme la sérénité d'Antoine Dupont en toute circonstance.

Le bonus offensif raté, quelles conséquences ?

Beaucoup voyaient la France battre les Teros facilement, avec le bonus offensif (quatre essais marqués) à la clé. Il n'en a rien été. Une surprise qui n'en est pas une, tant les Bleus n'ont jamais semblé capables d'appuyer sur l'accélérateur. Sans aucun point de bonus jeudi soir après deux rencontres, le XV de France se complique un peu la tâche pour sa qualification en quarts de finale. "On n'a pas pu prendre le point de bonus, mais rien à dire, c'est à l'image de ce match", a tranché le sélectionneur Fabien Galthié.

Ce bonus manqué, qu'est-ce que cela change pour la suite ? En considérant que les All Blacks (0 points) remportent leurs trois derniers matchs avec le bonus offensif, ils cumuleraient 15 points. Si l'Italie bat l'Uruguay mercredi et la France domine la Namibie le lendemain, les deux avec le bonus offensif, la France (13 points) serait obligée de s'imposer contre les Transalpins (10 points) au dernier match pour se qualifier. Dans cette configuration, si elle avait pris le bonus ce jeudi, une défaite sans bonus offensif des Italiens aurait suffi à sa qualification pour les quarts de finale, une victoire valant quatre points.

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