Coupe du monde de rugby : Gaël Fickou, le gamin de La Seyne-sur-Mer devenu l'un des cadres du XV de France
Les joueurs du XV de France, toujours privés d'Antoine Dupont, jouent vendredi 6 octobre contre l'Italie un match déterminant pour la qualification en quart de finale de la Coupe du monde. Dans le vestiaire comme sur le terrain, le sélectionneur Fabien Galthié peut notamment compter sur Gaël Fickou, devenu un leader capable de prendre la parole quelques minutes avant un match pour galvaniser ses troupes.
Pourtant, il n'en a pas toujours été ainsi, se remémore Didier Bonnabel, éducateur depuis 40 ans au club de rugby de La Seyne-sur-Mer, près de Toulon : "C'était un garçon très réservé, très timide, besogneux. Les autres sortaient avec des filles, lui étudiait !" La Seyne-sur-Mer, c'est là où est né Gaël Fickou, là où il a découvert le ballon ovale à l'âge de 13 ans. Didier Bonnabel a vu grandir le "petit Gaël", comme il l'appelle, de la difficile cité Berthe jusqu'à l'équipe de France. "Là où il habitait, il y avait un point de deal. Le voir réussir sans braquer de banque ou sans dealer, ça veut dire qu'on peut s'en sortir. C'est un modèle. Peut-être que s'il n'avait pas fait de rugby, il aurait dealé."
"On veut plein de petits Gaël ! Pour montrer que dans le Var, on sait aussi jouer au rugby, on ne fait pas que se battre."
Didier Bonnabelà franceinfo
Le rugby comme moyen d'insertion
Gaël Fickou, lui non plus, n'a rien oublié. Il veut montrer aujourd'hui que le rugby est bien un moyen d'insertion, redonner ce que ses éducateurs lui ont appris. C'est pour cela qu'il a repris avec son frère Jérémie le club de La Seyne, et lancé, il y a trois ans, le projet "Mêlée crampons" avec Florian Béguine, responsable de l'école de rugby. "Ils avaient à coeur de monter un projet socio-sportif dans la cité d'où ils viennent. On fait des activités culturelles et de l'aide aux devoirs, explique Florien Béguine. L'idée, c'est de tirer ces enfants vers le haut. Malheureusement, ces enfants ne restent souvent que dans le quartier. Parfois ils ne connaissent même pas les endroits sympa autour de chez eux..."
Le joueur donne de sa personne, revient régulièrement au contact des plus de 200 apprentis rugbymen de la ville : "Il passe au club trois ou quatre fois dans l'année. Il arrive au milieu des gamins qui l'ont vu la veille à la télé ! Par exemple, il est venu au lendemain de France-Namibie. Les gamins ont des étoiles dans les yeux !" Et bien sûr, le capitaine de la défense du XV de France leur a déjà fait une promesse : revenir les voir au plus vite avec le trophée Webb Ellis, si les Bleus remportent la Coupe du monde.
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