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Écosse-France : même avec une équipe bis, les Bleus entrent enfin dans le vif du sujet

Avec un XV de départ remanié, les Bleus auront fort à faire à Murrayfield, samedi, dans un match aux enjeux divers.
Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Les joueurs du XV de France lors d'un entraînement, à Marcoussis, le 2 août 2023. (LOU BENOIST / AFP)

Trois novices, deux revenants, et une flopée de joueurs avec beaucoup à prouver. La composition d'équipe alignée par Fabien Galthié et son staff avant d'affronter l'Ecosse à Edimbourg, samedi 5 août à 16h15, est pleine d'interrogations. Le XV choisi pour débuter ne présente qu'une moyenne de 14 capes par tête, et seuls quatre éléments ont déjà franchi la barre des 20 sélections. L'occasion pour beaucoup de se montrer en vue de la liste finale du 21 août.

Philippe Saint-André, ancien sélectionneur, évoque dans l'Equipe [article payant] cette double confrontation, [la France rejouera l'Ecosse le 12 août à Saint-Etienne], comme celle qui va "permettre aux mecs en balance ou de retour de blessure comme Arthur Vincent de jouer leur place dans les 33." En effet, le centre sera sur le banc, lui qui n'a plus porté le maillot bleu depuis 2021. Avec Yoram Moefana et Emilien Gailleton, il semble en concurrence pour décrocher une place parmi les 33 élus. Leurs profils sont similaires, et les performances de chacun seront scrutées de près. Tout comme celles d'Ethan Dumortier, qui devra confirmer les bonnes dispositions entrevues cet hiver.

De retour après avoir manqué le dernier Six nations, Jean-Baptiste Gros connaît l'importance de ces premiers tests. "On sait qu'il y a une hiérarchie et que ces matchs sont une chance à saisir pour beaucoup de monde.", déclarait mercredi le pilier en conférence de presse. A ses côtés pour débuter, Pierre Bourgarit et Demba Bamba doivent aussi se démarquer, pour bousculer ceux qui semblent installés dans leur rôle de finisseurs : Reda Wardi, Peato Mauvaka et Sipili Falatea.

Les anciens jouent gros, les novices ont tout à gagner

Parmi les 23 éléments de la feuille de match samedi, certains auront plus à perdre qu'à gagner. Brice Dulin, dont le pied gauche "apporte une forme de jeu au pied différente", selon les propos du sélectionneur en conférence presse, a perdu sa place dans le groupe France depuis deux ans, barré par les montées en puissance de Melvyn Jaminet et de Thomas Ramos. Mais l'ancien Racingman sera capitaine à Murrayfield. Un capitanat inédit, qui témoigne de la confiance du staff. Manager des Bleus, Rapahël Ibanez confirme : "Le choix nous a paru tellement naturel parce qu'il est leader dans l'âme avec son club."

Un choix qui sonne aussi comme l'une de ses dernières opportunités, à l'image de celle qui s'offre à Baptiste Serin, lui aussi de retour après plus de deux ans loin des Bleus. Pour le Toulonnais, les deux prochains matchs s'annoncent décisifs dans son duel avec Baptiste Couilloud, titulaire en Ecosse. Au poste d'ouvreur, Matthieu Jalibert surtout, et Antoine Hastoy au second rang, doivent faire preuve de fiabilité.

Pour certains, les blessures de Romain Taofifenua et François Cros ont peut-être rebattu quelques cartes, même si leur cas n'inquiète pas pour le moment. En cela, Yoan Tanga a un vrai coup à jouer, tout comme Dylan Cretin, qui a reculé dans la hiérarchie depuis deux ans. Sekou Macalou jouit lui d'un statut particulier. Sa polyvalence lui confère une belle place aux yeux du staff, mais il lui faudra montrer qu'il a l'étoffe pour s'imposer comme un leader de jeu lorsque les têtes d'affiche sont au repos, au risque d'être mis en danger.

En deuxième ligne, un duel à trois semble bien s'installer. Encore intouchable, il y a un an, Cameron Woki a manqué le dernier Tournoi sur blessure et n'a pas brillé avec le Racing cette saison. Paul Willemse a été longtemps gêné par les pépins physiques alors que Bastien Chalureau semble un cran en dessous sur la ligne de départ. Avec très certainement deux places pour trois, si "Tao" est remis sur pied, il ne faudra pas marquer le pas.

Des trois néophytes restants dans les 42, Louis Bielle-Biarrey, Emilien Gailleton et Paul Boudehent, tous seront titulaires samedi. Pour les deux trois-quarts de 20 ans, Fabien Galthié n'a pas caché qu'ils n'attendaient pas qu'ils débloquent les situations, les appelant plutôt à user de "l'insouciance de la jeunesse". Pour Boudehent, la donne est différente, comme le souligne le sélectionneur : "Il a peut-être un peu plus de maturité". De quoi appréhender plus facilement une première sélection au caractère on ne peut plus spécial.

Galthié ne veut pas entendre parler de liste des 33

Pour autant, et avec l'envie de dégager toute pression autour de son groupe, Fabien Galthié a martelé dans la semaine que le passage à 33 joueurs n'était "pas une finalité", allant même jusqu'à la qualifier de "non-événement". Une façon de garder son groupe concerné, même après la date fatidique du 21 août, avec "de fortes possibilités de rentrer dans la compétition" pour les joueurs écartés.

Un sélectionneur qui n'oublie pas pour autant de placer la rencontre dans un cadre d'exception, évoquant un "sommet de rugby". Pour cela, il avance que le XV de France "se prépare au chaos, à la difficulté" face à une équipe avec "un mois de préparation d'avance sur nous", qui alignera ses forces vives, à l'image de Finn Russell ou Duhan van der Merwe.

Surtout, Fabien Galthié souligne l'homogénéité qui caractérise les Bleus depuis son arrivée à Marcoussis. "Depuis quatre ans, quelle que soit la composition d'équipe, n'importe où, n'importe quand, avec n'importe qui, on a matché. Donc on va matcher samedi". Une façon de faire comprendre que l'objectif n'est pas que de se mettre en jambes, mais aussi de gagner, pour faire fructifier une spirale positive qui dure depuis maintenant quatre ans.

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