France-Australie : après deux mois de préparation, les Bleus se projettent vers le "nouvel univers" de la Coupe du monde
Nous y voilà. Après huit semaines d'une préparation âpre et quatre matchs pour se jauger, les Bleus vont entrer dans le vif du sujet. "Et il y a de l'impatience !", a clamé le capitaine Antoine Dupont en conférence de presse, après la large victoire face à l'Australie (41-17), dimanche 27 août au Stade de France. Dans 11 jours, il sera à la baguette pour le match d'ouverture de la Coupe du monde de rugby (8 septembre - 28 octobre), contre la Nouvelle-Zélande. "On va basculer dans un autre univers", a synthétisé le sélectionneur Fabien Galthié.
Pour mettre sa constellation d'étoiles sur orbite, l'astronaute a tout concocté minutieusement. "Le choix des lieux, des rythmes, des hôtels... On a essayé de ne rien laisser au hasard, car la victoire se cache dans les détails", a-t-il indiqué. Ce succès qu'ils chérissent tant, les Bleus et leur chef de file l'ont accroché à trois reprises ce mois d'août, contre l'Ecosse (30-27) puis les Fidji (34-17) et l'Australie. Le revers inaugural à Murrayfield (21-25), avec six joueurs désormais écartés du groupe, paraît à présent à des années-lumière.
Une montée en puissance progressive
"La préparation, c’est du travail et de l’analyse, a expliqué Galthié. On ne peut pas comparer ce match et ce qu’on a l’ambition de faire contre les All Blacks." Même si le sélectionneur s'est refusé à un bilan de ces quatre rencontres préparatoires, accordons-lui une montée en puissance perceptible au-delà même des écarts qui n’ont cessé de croître. Les tâtonnements d’un match terminé sur les rotules lors du deuxième match contre l’Ecosse à Saint-Etienne sont derrière cette équipe "premium", qui tient désormais la cadence sur 80 minutes.
La deuxième période maîtrisée dimanche en est un aperçu indéniable. Celle-ci s’est accomplie avec des "finisseurs" au niveau et des cadres comme Antoine Dupont, Grégory Alldritt ou Thomas Ramos économisés. Outre la perte traumatisante de Romain Ntamack – justement suppléé par Matthieu Jalibert face à l’Australie – et la blessure, à un degré moindre, de Cyril Baille à Geoffroy-Guichard, les Français ont évité l’hécatombe. Mieux, ils devraient récupérer le soldat Anthony Jelonch courant septembre. "Physiquement, on est prêts", a résumé Ramos.
Quid du terrain ? Antoine Dupont a certes soigneusement esquivé la question comme s’il s’agissait d’un plaquage adverse, mais ce mois d’août donne quelques indices. "Défensivement, on peut encore régler des choses", a ainsi répondu Ramos, pris sur quelques chandelles adverses. Galthié voit dans les 12 essais encaissés sur cette préparation un "point d’amélioration" à gommer, de surcroît contre des All Blacks corrigés vendredi, mais sans doute plus fringants que cette Australie désespérante.
Cinq jours de battement avant le "nouvel univers"
Parfois mis en difficulté sur des touches ou en mêlée, les Français ont toutefois conservé leur force offensive. Du ballon porté efficace contre les Fidji aux essais en première main ou sur contre-attaque face à l’Ecosse en passant par les passes au pied millimétrées dimanche, les Bleus regorgent d’options pour marquer.
Intraitable face à l’Australie au point d’être désigné homme du match, Jonathan Danty symbolise cette évolution crescendo. Le centre rochelais paraissait en effet en-dedans face à l’Ecosse à Saint-Etienne. Lui n’a fait que confirmer son statut de cadre, mais d’autres individualités se sont aussi révélées, dont le dynamiteur Louis Bielle-Biarrey ou le ferrailleur Paul Boudehent. Tous deux novices en juin, ils ont remonté méthodiquement le train jusqu’à grimper dans la locomotive des 33 sélectionnés.
Avant de se mesurer aux All Blacks, ceux-ci vont disposer de cinq jours de pause en famille. "On va couper, arriver frais et avec la banane", a souri Charles Ollivon en zone mixte. Même si Jonathan Danty espère profiter "d’un ou deux restos", les Bleus s’attendent à "avoir les GPS à la maison", a souri l’ailier Gabin Villière. "C’est de la préparation, a coupé Galthié. Les joueurs auront un programme de performance à tenir." Le conglomérat "d’ovnis" aura ensuite six jours pour décoller dans ce "nouvel univers". Jusqu'à décrocher la lune le 28 octobre ?
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