Le Racing 92 et le Stade français ne transformeront pas l'essai : la fusion avortée des deux clubs en quatre actes
La grogne des supporters et la grève des joueurs ont eu raison du projet de rapprochement voulu par les présidents des deux clubs franciliens.
Le Stade français et le Racing 92 voulaient dépasser leur "rivalité sportive". Mais les joueurs et les supporters en ont décidé autrement. Après plusieurs jours de polémique, le président du Racing 92 a annoncé qu'il "renonçait" au projet de fusion des deux clubs, dimanche 19 mars. Retour sur une semaine d'échanges tendus entre dirigeants et passionnés de rugby.
1Les deux clubs annoncent un rapprochement "dès la saison prochaine"
Lundi 13 mars, contre toute attente, le Stade français et le Racing 92 annoncent qu'ils veulent "mettre en commun leurs ressources (...) dès la saison prochaine" en vue d'une fusion entre les deux clubs franciliens du Top 14. Le club parisien et le club des Hauts-de-Seine, respectivement vainqueurs des championnats 2014-2015 et 2015-2016, souhaitent, selon le communiqué, voir naître "un nouveau club" avec pour vocation de "bâtir une vraie référence". Jacky Lorenzetti et Thomas Savare, qui dirigent les deux clubs, entendent, "à terme, disposer d'une équipe quasiment 100% sélectionnable, renforcée par quelques stars internationales", d'après les informations de L'Equipe.
2Joueurs et supporters s'insurgent
La réaction des principaux intéressés ne tarde pas. Soutenus par des supporters très remontés eux aussi, plusieurs joueurs expriment publiquement leur colère et leur désarroi. "Aujourd'hui, ma tristesse est tellement grande que je ne préfère pas commenter", réagit sur Twitter Pascal Papé, qui évolue au Stade français depuis près de dix ans. Une déception partagée par l'arrière Hugo Bonneval, qui s'est lui aussi exprimé sur le réseau social.
13/03/2017
— Hugo Bonneval (@hugobonneval) 13 mars 2017
"Ce n'est pas une fusion, c'est le rachat du Stade français par le Racing... Donc la mort de notre club, le club de Paris", enrage de son côté l'avant de 23 ans Paul Gabrillagues, sur Facebook.
3Les rugbymen du Stade français font grève
Dès le lendemain, le vice-capitaine du Stade français, Pascal Papé, annonce que les joueurs parisiens ont déposé un "préavis de grève illimitée". Celui-ci a été adopté "à 99,8%". Ce mouvement de grève constitue une première depuis l'instauration du professionnalisme en 1995. Il pousse même la Ligue nationale de rugby à reporter les matchs de championnat entre Montpellier et le Racing et entre Castres et le Stade français, prévus samedi 18 mars.
4Le Racing 92 "renonce" à cette fusion
Dimanche 19 mars, c'est la reculade. Jacky Lorenzetti, le président du Racing 92, abandonne le projet de fusion des deux clubs. "Je renonce au rapprochement avec le Stade français, en accord avec Thomas Savare [son homologue au sein du club parisien], écrit-il dans un communiqué. La fusion n'aura donc pas lieu."
"J'ai entendu et compris les fortes réticences qu'a soulevé ce beau projet d'union. En tout état de cause, les conditions sociales, politiques, culturelles, humaines, sportives ne sont pas remplies", justifie-t-il, non sans ajouter : "Peut-être avons-nous eu raison trop tôt, l'avenir nous le dira ..." De quoi mettre fin à une semaine très agitée pour le rugby français.
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