Six nations 2023 : frustrées par l'Angleterre, les Bleues prennent rendez-vous pour la suite
On ne les imaginait pas échouer si près du but. Parties d'une feuille blanche après la dernière Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, les Bleues ont réalisé un Tournoi des six nations quasiment parfait, conclu par une défaite frustrante en Angleterre (33-38), samedi 29 avril. Un tel dénouement était difficilement prévisible, au vu des nombreux changements effectués depuis. Ce Tournoi était le premier du nouveau tandem Gaëlle Mignot-David Ortiz et d'une ribambelle de jeunes novices, parmi lesquelles Carla Arbez ou Morgane Bourgeois.
Après une première sortie qui n'a pas dissipé le flou en Italie (22-12), les Françaises ont déroulé face aux Irlandaises (53-3), Ecossaises (55-0) et Galloises (39-14), sans que de réels enseignements puissent être tirés de ces balades, eu égard à la différence de niveau. Le bouquet final de ce Tournoi, dans un Twickenham de gala (58 450 spectateurs, record pour un match de rugby féminin) constituait ainsi le juge de paix des progrès de ces Bleues. Tétanisées par l'enjeu et dépassées dans tous les secteurs en première période (0-33 à la pause), elles se sont rebiffées par la suite, jusqu'à croire à un improbable retournement de situation.
Les yeux rivés vers la Coupe du monde
"On a été frustrées sur la première mi-temps, on avait à cœur de montrer notre vrai visage, on l'a fait et on n'a pas été loin", a relevé la deuxième ligne et capitaine Audrey Forlani. Les 33 points inscrits sur les 40 premières font, en ce sens, figure de promesses pour la suite. Malgré le revers, les Bleues ont bien plus fait douter les Anglaises – victorieuses du Grand chelem pour la 5e fois de rang – que l'an passé (12-24). Les Françaises avaient flanché physiquement, alors même qu'elles ont su, samedi, terminer la partie en trombe (trois essais dans le dernier quart d'heure).
Il nous a manqué cinq, dix minutes [...]; mais ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas régalées autant
Gabrielle Vernier, centre de l'équipe de France
Le passage de témoin, entamé lors de ce Tournoi, devrait se poursuivre. L'ouvreuse Jessy Tremoulière (78 sélections) a tiré sa révérence à Twickenham, mais la relève incarnée par Arbez a fait preuve d'une certaine maturité. "L'émulation" voulue par un staff qui n'a pas hésité à faire régulièrement tourner malgré l'enchaînement des succès est la preuve d'un vivier dense. "On a une force de groupe qui est en train de se créer, on se galvanise entre nous pour les prochaines échéances", a confirmé la troisième ligne Gaëlle Hermet samedi.
Avec 55 sélections, elle fait partie des cadres qui assurent une continuité dans ce nouveau cycle. Il devrait conduire les Bleues jusqu'à la prochaine Coupe du monde, en 2025. Celle-ci se déroulera justement en Angleterre, un adversaire sur lequel les Françaises butent sans discontinuer depuis cinq ans. S'affranchir dès l'an prochain de cette série de douze défaites contre les Red Roses constituerait un pas de plus pour valider les progrès.
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