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France-Irlande : quatre choses à savoir sur le choc du Tournoi des six nations

Irlandais et Français devraient s’affronter pour la première place du classement de la compétition, samedi.

Article rédigé par Justine Saint-Sevin, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le demi de mêlée et capitaine des Bleus, Antoine Dupont, contre l'Italie, le 6 février 2022 au Stade de France. (FRANCK FIFE / AFP)

Ils ont tous deux autant à perdre qu'à gagner. Le vainqueur de ce choc, entre le XV de France et le XV du Trèfle, samedi 12 février (17h45 en direct sur France 2 et france.tv), fera un grand pas vers le sacre rêvé, plombant au passage les chances de son adversaire.

Si les Britanniques aiment placer les Bleus en favoris de ce Tournoi des six nations – ce qui les arrange bien – et se délester de la pression attachée au statut, il semble difficile de s'avancer sauf à imaginer autre chose qu'un duel âpre et étriqué. Franceinfo : sport vous propose un focus sur les clés d'un match déjà charnière pour les deux équipes.

Des voisins aux trajectoires similaires

Ce France-Irlande est plus que jamais un duel entre voisins presque jumeaux, tant par les ambitions que par leur dynamique. D'abord, il s'agit de deux équipes aspirant à un titre qui leur échappe depuis des années (2018 pour l'Irlande, 2010 pour les Bleus), et qui espèrent s'en servir comme d'un tremplin pour aborder la Coupe du monde en France en 2023.

L'une comme l'autre montent particulièrement en puissance depuis plusieurs mois. Grâce à sa victoire face au XV du Poireau, l'Irlande est devenue la troisième meilleure équipe du classement mondial. Après avoir disposé de l'Angleterre (31-18) ou encore de la Nouvelle-Zélande l'an passé (29-20), elle est capable de battre tout le monde. Les deuxièmes places décrochées sur les derniers Tournois par les Bleus, leur 5e place mondiale, et cette tournée d'automne conclue en apothéose par un succès historique face aux All Blacks (40-25) au Stade de France sont tout aussi prometteuses.  

La bataille des rucks, le choc des ailiers

Elles s'opposent néanmoins dans leur style. Là où les Irlandais ont fait du jeu de possession leur marque de fabrique, fidèles à la philosophie de leur sélectionneur Andy Farrell, père d'Owen, les Tricolores, misent au contraire sur un jeu d'occupation basée sur une grosse défense, un jeu au pied long et précis et des contres. En 2021, le XV du Trèfle est l'équipe qui a fait le plus de passes (187,4), tout en réussissant à protéger le plus de rucks (113,1) par match dans le Six nations et le Rugby Championship.

La capacité des Bleus à bien défendre, longtemps, à être capables de chiper le ballon au moment opportun sera crucial. Pour répondre au défi physique attendu, le staff tricolore a choisi de densifier son paquet d'avants en reconduisant notamment la troisième ligne victorieuse des All Blacks en novembre.

Et puisque les grands matchs sont aussi une affaire de détails, cette rencontre pourrait tout autant basculer sur une faute inadéquate que sur un coup d'éclat individuel. Entre la nouvelle pépite du rugby irlandais, Mack Hansen, l'expérimenté Andrew Conway – auteur d'un doublé face au pays de Galles – et le duo Penaud-Villière brillant contre l'Italie, le coup de grâce pourrait venir des ailes. Le duel entre Yoram Moefena, deuxième titularisation en Bleu, et le puissant Bundee Aki sera également à scruter de très près.

L'ailier français Gabin Villière et l'Irlandais Mack Hansen. (FRANCK FIFE / AFP ET NIALL CARSON MAXPPP)

Les axes de travail des Bleus

La photographie des formes du moment est néanmoins un peu différente. Si l'Irlande a rendu la copie la plus propre de la première journée du Tournoi, la rencontre s'est terminée avec un léger goût d'inachevé tant le score final aurait pu être plus lourd au regard de sa domination. Elle est parvenue à étouffer le tenant du titre, mais celui-ci a fortement manqué de piquant et de répondant en l'absence de nombreux cadres. Surtout, l'ouvreur irlandais, Jonathan Sexton, crucial dans le succès de son équipe, est forfait pour ce choc face aux Bleus

Cela étant dit, elle s'est tout de même érigée en patronne contrairement à des Tricolores, vainqueurs sérieux (37-10), mais sans panache de l'Italie. Comme le soulignaient justement Antoine Dupont et Raphaël Ibanez après la rencontre, de nombreux éléments sont à améliorer pour éviter une déconvenue face à l'Irlande : la discipline et une meilleure gestion au pied, en tête.

Les Irlandais concèdent peu de pénalités, ils sont peu sifflés, ils savent jouer avec les règles, nous c'est plus aléatoire. Face à l'Italie on s'est rendus compte qu'il fallait qu'on soit plus vigilants vis-à-vis de certaines positions, des hors-jeux. Il y a eu aussi un peu de nervosité. Au-delà de la discipline, on doit progresser dans la maîtrise du geste et de l'environnement.

Fabien Galthié, sélectionneur des Bleus

en conférence de presse d'avant match

Néanmoins, tout n'est pas à jeter, les Bleus n'ont pas pêché par orgueil et ont été présents dans le combat. Un élément qui sera forcément essentiel pour espérer rivaliser avec des Irlandais que l'on connait besogneux en la matière.

Les derniers Irlande-France dans le Tournoi

Longtemps la France a dominé les duels franco-irlandais. Depuis dix ans, la tendance s'est largement équilibrée. Si les Bleus ont raflé des succès étriqués sur les deux dernières éditions (35-27 en 2020 et 13-15 à Dublin en 2021), depuis 2014 les Irlandais se sont imposés cinq fois contre trois victoires françaises.   

La défaite concédée en 2020 – lors du 100e match entre les deux équipes – est dans toutes les têtes. "Cette défaite à Paris nous a beaucoup appris sur nous-mêmes, le groupe a grandi. Le match de samedi contre la France va être un gros test pour le groupe", prévenait le sélectionneur Andy Farrell en conférence de presse. Avant cette rencontre, la France, première du classement, devance l'Irlande à la faveur d'un goal-average plus important. Autant dire que ce match s'annonce aussi indécis qu'explosif. 

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