Six nations 2023 : de meilleure équipe d'Europe en 2021 à un deuxième Tournoi de suite raté, la lourde chute du rugby gallois
Les Dragons gallois ont perdu de leur superbe. Dernier adversaire des Bleus dans le Tournoi des six nations 2023, samedi 18 mars (15h45 sur France 2 et france.tv), le pays de Galles, l'une des plus grandes nations du rugby mondial, est tombé bien bas depuis deux ans, plongé dans une crise tant économique que structurelle.
Sacrés en 2021 au terme d'un Tournoi abouti, où ils n'avaient chuté qu'au Stade de France lors de la dernière journée, les Gallois semblaient lancés vers une nouvelle période dorée. Pourtant, deux ans plus tard, ils ne seront pas sur le podium de l'édition 2023, pour la deuxième année de suite. "Il y a deux ans, ils peuvent faire le Grand Chelem et aujourd'hui ils sont au fond du trou", a récemment résumé l'ancien international français Denis Charvet, au micro de RMC Sport.
En 2022, le rugby gallois a subi un net coup d'arrêt. Les coéquipiers de Dan Biggar ont enchaîné les désillusions, défaits de peu par l'Italie puis par la Géorgie à domicile, giflés par les All Blacks (55-23) lors de la tournée d'automne. En difficulté, ils sont tombés à la neuvième place au classement mondial. Le début d'année 2023 n'est pas plus reluisant, avec trois défaites dans le Tournoi pour une seule petite victoire en Italie au bout de quatre journées.
Un jeu perdu et pas de renouvellement d'effectif
La faute à des balbutiements dans l'attaque et la construction. Malgré le retour aux affaires de Gatland début février, le XV du Poireau n'a pas réussi à retrouver le jeu qui lui avait permis de décrocher trois Grand Chelems (2008, 2012 et 2019, tous sous la houlette de Gatland). Les Gallois n'ont marqué qu'un seul essai par match lors de leurs trois premières rencontres du Tournoi, faisant preuve d'une pauvreté offensive inquiétante.
Le rugby gallois souffre aussi d'un faible réservoir de joueurs qui freine le renouvellement générationnel. Face aux Bleus, le XV du Poireau aligne, comme depuis le début de la compétition, ses stars vieillissantes : le deuxième ligne Alun Wyn Jones (37 ans), dont c'est le 17e Tournoi, le talonneur Ken Owens (36 ans), l'ouvreur Dan Biggar (33 ans)...
Capables d'être performants, à l'image du demi de mêlée Rhys Webb (34 ans) excellent face à l'Italie, ces anciens peinent cependant à cacher le manque de joueurs disponibles dans une nation qui ne compte que trois millions d'habitants. Selon l'ancien capitaine du XV du Poireau Sam Warburton, d'ici cinq ans, "il n'y aura tout simplement pas un réservoir de joueurs suffisant pour être compétitif, surtout quand les cadres expérimentés prendront leur retraite".
Plusieurs semaines de crise extra-sportive
Moribond sur le pré, le rugby gallois traverse aussi une crise économique extra-sportive. Dès novembre dernier, dans The Times, Sam Warburton avait critiqué "l'esprit de clocher grotesque" d'une Fédération (WRU) au sein de laquelle le rugby amateur dispose de huit sièges sur douze.
"C'est un mode de gouvernance coincé à l'âge de pierre", avait-il estimé, appelant à faire entrer des "gens hautement qualifiés en finance, en marketing et dans la performance (sportive), qui devront prendre des décisions intelligentes, stratégiques et potentiellement drastiques".
La menace de grève des internationaux, en plein Tournoi, inquiets pour leurs contrats fédéraux, avait mis l'accent sur ces difficultés économiques. Un problème de plus pour la WRU, empêtrée dans une affaire de sexisme ayant contraint son directeur général à la démission avant le début du Tournoi.
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