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Six nations 2023 : l'Ecosse, l'outsider redevenu prétendant au titre

Avec deux victoires en deux rencontres, les Ecossais réalisent leur meilleur début de Tournoi des six nations depuis 1996. Ils sont de retour sur le devant de la scène, avant de jouer la France, dimanche.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Les Ecossais célèbrent l'essai de Duhan van der Merwe contre l'Angleterre, à Twickenham, le 4 février 2023. (GLYN KIRK / AFP)

C'est l'histoire d'un chardon qui a retrouvé tout son piquant. A l'heure d'affronter le XV de France pour le compte de la troisième journée du Tournoi des six nations, dimanche 26 février, l'Ecosse débarque avec le plein de confiance à Paris. Toujours invaincue, elle est la dernière équipe, avec l'Irlande, encore en lice pour réaliser le Grand Chelem (son dernier remonte à 1990) ou simplement une victoire dans le tournoi (plus réalisée depuis 1999). Rarement en haut des classements ces dernières saisons (ils n'ont plus fini parmi les deux premiers depuis 22 ans), les Ecossais ont travaillé pour viser à nouveau les sommets.

Dans sa progression, le XV du Chardon s’est appuyé sur son jeu explosif et varié, sa spécialité. "On sait que l'une de leurs forces, depuis toujours, c’est le volume de jeu qu’ils mettent, leur dynamisme, leur faculté à conserver le ballon", détaille Vincent Clerc, consultant France Télévisions. Un plan de jeu porté vers l’attaque qui se traduit dans les statistiques : les Ecossais sont les meilleurs marqueurs d’essais (9) et la deuxième meilleure attaque (64 points) de ce début de Tournoi.

La réaction écossaise est rapide après l'essai anglais. Sur un coup de pied d'occupation anglais, Duhan van der Merwe ne se pose aucune question en partant depuis sa moitié de terrain et perce la défense de la Rose en son centre pour le 12 - 5.
Journée 1 : l'exploit de van der Merwe pour le deuxième essai écossais La réaction écossaise est rapide après l'essai anglais. Sur un coup de pied d'occupation anglais, Duhan van der Merwe ne se pose aucune question en partant depuis sa moitié de terrain et perce la défense de la Rose en son centre pour le 12 - 5.

Sûrs de leurs forces, les Ecossais ont également travaillé pour gommer leurs faiblesses. "Ils tiennent aussi dans le combat. C'est là où on allait les titiller par le passé, sur les phases statiques, la touche et la mêlée, mais ils ont comblé leur retard là-dessus", analyse l'ancien toulousain. De quoi devenir une machine solide et complète sur le pré.

Un jeu spectaculaire et des cadres en grande forme

La réussite écossaise est aussi l'œuvre de joueurs au top de leur forme, au cœur du système de jeu. Au premier rang d’entre eux, le n°10, Finn Russell, le maître à jouer de la sélection du Chardon. "On connaît ses qualités et ses lacunes. Quand il est bien dans sa tête et bien équilibré, il est capable de faire des exploits, il l’a montré sur les deux premiers matchs avec des coups de génie", note Dimitri Yachvili, consultant France Télévisions et ancien demi de mêlée des Bleus. De quoi faire du Racingman le deuxième meilleur marqueur de points (19, égalité avec Sexton), et le meilleur passeur (3) de ce début de Tournoi. 

"Russell est un joueur ultra talentueux, et là, il arrive à doser son jeu entre excentricité, qui est une de ses forces, et sobriété."

Vincent Clerc

à franceinfo: sport

Derrière lui, l’allant écossais passe aussi par les ailes, avec des performances de haut niveau pour Duhan van der Merwe et Kyle Steyn, déjà auteurs de deux essais chacun. Le talent se trouve plus généralement à tous les étages. "C’est pareil au centre, en troisième ligne, ils ont des piliers dynamiques...", égrène Vincent Clerc. "Il y a une stabilité dans leur effectif qui fait que les joueurs se connaissent très bien, et savent jouer ensemble."

Un groupe construit avec patience par le sélectionneur et ancien international Gregor Townsend. Présent sur le banc écossais depuis 2017, ce qui fait de lui le sélectionneur avec le plus d'ancienneté des six nations engagées, il travaille depuis six ans à la construction et la progression du XV du Chardon. "Il assume son management, assume le fait d’être parfois dur avec ses joueurs, on pense à sa relation mouvementée avec Russell, qui est aujourd’hui le leader de cette équipe", loue Vincent Clerc.

Une équipe désormais constante et dynamique

Surtout, les Ecossais ont gagné en constance. Longtemps capables d’exploits mais pas forcément de dominer sur la durée, Finn Russell et ses coéquipiers savent désormais enchaîner. Leur succès de prestige sur la pelouse de l'Angleterre lors de la première journée (29-23) a été suivi d'une victoire sans appel contre les Gallois une semaine plus tard (35-7). "Ils commencent à avoir de la récurrence dans leurs performances", souligne Dimitri Yachvili, une dynamique qui apporte "de la confiance et de la sérénité" dans un groupe.

"C’est une bonne gestion, un bon système de jeu, des hommes et des joueurs clé en forme. C’est une alchimie qui n’est pas facile à trouver, mais que Townsend et son staff ont réussi à construire."

Dimitri Yachvili

à franceinfo: sport

Finies les dynamiques, terriblement écossaises, d’exploits suivis de déceptions. En enchaînant deux victoires sur leurs deux premiers matchs, ils réalisent leur meilleur début de tournoi depuis 1996, alors qu’il n’y avait encore que cinq nations. Vingt-quatre ans après leur dernier titre, ils sont aujourd'hui dans la peau d'une équipe qui n'a rien à perdre et qui s'autorise toutes les ambitions. A commencer par celle de piquer les tenants tricolores au Stade de France.

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