Rugby : huit mois de prison avec sursis requis contre le rugbyman international Bastien Chalureau, jugé en appel pour agression raciste
Le dossier avait fait grand bruit en pleine Coupe du monde de rugby, obligeant le joueur à prendre la parole. Condamné en première instance à six mois de prison avec sursis en 2020 pour "faits de violence [...] commis en raison de la race ou de l'ethnie de la victime", Bastien Chalureau comparaissait en appel, mardi 14 novembre. L'international français pourrait voir sa peine alourdie : l'avocat général a requis huit mois de prison avec sursis contre le deuxième ligne de Montpellier. La décision de la cour d'appel sera rendue le 16 janvier.
L'international français conteste le caractère raciste de l'agression de deux anciens joueurs de rugby toulousains. "Bastien Chalureau ne conteste pas le préjudice physique, l'existence de cette bagarre. En revanche, il y a une contestation du mobile raciste des faits qui lui sont reprochés", a précisé à l'AFP David Mendel, avocat du joueur de Montpellier. Le rugbyman de 31 ans nie avoir lancé "Ça va les bougnoules ?", comme l'affirment les plaignants. Un démenti également exprimé par son avocat lors de l'audience. "Je ne sais pas ce qu'il y avait dans sa tête mais il n'y a aucun élément qui prouve qu'il a tenu ces propos racistes."
Si le prévenu et ses deux victimes en sont venus aux mains le 31 janvier 2020 en fin de soirée, dans le centre de Toulouse, c'est à la suite d'un échange de mots dans un bar, plus tôt dans la soirée, assure l'avocat. Une version des faits récusée par l'avocat de la partie civile, Me Laurent Sabounji, qui dément l'existence d'une rencontre préalable : "Dans le parking, mes clients ont entendu des injures à caractère raciste et ensuite ils ont été agressés. Ce n'est pas une bagarre. C'est une agression gratuite. Tout a commencé avec un coup porté par-derrière à l'un de mes clients", souligne-t-il.
Une demi-heure de jeu au Mondial
Bastien Chalureau était présent à l'audience mardi. "Le racisme, ce n'est pas les valeurs de Chalureau", a insisté son avocat. Sans attendre son procès en 2020, il avait été mis à pied par son employeur, le Stade toulousain. À l'époque inconnu du grand public, il avait ensuite signé à Montpellier, où il s'est révélé au plus haut niveau, remportant le Challenge européen en 2021 et le championnat de France la saison suivante.
A l'approche de l'ouverture de la Coupe du monde de rugby en septembre, l'affaire avait ressurgi à la suite de mises en cause d'élus de La France Insoumise (LFI), conduisant le chef de l'État à s'exprimer sur le dossier. Emmanuel Macron avait alors estimé qu'en cas de confirmation en appel du jugement, il "serait préférable" qu'il ne porte plus le maillot du XV de France."Je ne suis pas raciste", s'était défendu le joueur, en larmes lors d'une conférence de presse, depuis le camp d'entraînement des Bleus début septembre. Durant le Mondial, Chalureau, appelé pour pallier la blessure de Paul Willemse, a joué une demi-heure, contre l'Uruguay.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.