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Situation en Ukraine, Paris 2024, empreinte carbone... La nouvelle ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, détaille ses nombreux chantiers

Dans un entretien accordé samedi à RMC, l'ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis évoque ses reponsabilités, quelques jours après sa nomination au gouvernement.

Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Amélie Oudéa-Castéra, le 23 mai 2022, lors de l'assemblée générale du Comité national olympique et sportif français. (MILLEREAU PHILIPPE / KMSP / AFP)

Alors que le tournoi du Grand Chelem parisien bat son plein, la nouvelle ministre des Sports tente de garder un œil sur Roland-Garros. Lors d'un entretien accordé à RMC samedi 28 mai, l'ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis (FFT) Amélie Oudéa-Castéra a évoqué l'événement porte d'Auteuil, mais aussi ses nouvelles responsabilités, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la finale de la Ligue des champions, et les mesures de planification écologique à destination du sport.

Situation en Ukraine : les joueurs russes soumis "à un régime de stricte neutralité"

Les organisateurs du tournoi de Wimbledon (27 juin-10 juillet) ont pris la décision d'exclure les joueurs russes et biélorusses de l'édition 2022. En riposte, l'ATP et la WTA, régissant les circuits masculin et féminin, ont avancé qu'aucun point ne serait attribué aux participants, gelant ainsi les classements.

Si les discussions se poursuivent entre les différentes parties, Amélie Oudéa-Castéra a affirmé que "Wimbledon était très isolé sur la question""Quand les joueurs russes ne représentent qu'eux-mêmes, c'est compliqué de les exclure d'une compétition. A Roland-Garros, on les soumet à un régime de stricte neutralité. Toute prise de parole pro-Poutine ou pro-Russie entraînerait une mesure d'exclusion."

Interrogée sur une possible prise de position d'un joueur ou d'une joueuse russe en faveur de l'Ukraine durant le tournoi, la ministre des Sports ne s'est pas trop avancée. "Ils pourraient le dire, c'est leur liberté. Il y a aussi un cadre informel, dans un vestiaire, etc., qui leur permet d'exprimer des choses que le contexte ne leur permet pas toujours d'exprimer publiquement."

A l'inverse, elle a estimé, concernant la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid samedi, que le vainqueur devrait avoir un mot sur la situation en Ukraine. Pour rappel, le match avait été délocalisé à Paris quelques jours après l'invasion des troupes russes, fin février, alors qu'il devait initialement se tenir à Saint-Pétersbourg. "Au vu de ce qu'il se passe, ce message de solidarité absolue envers le peuple ukrainien est important", a-t-elle commenté.

Paris 2024, "un levier pour améliorer la place du sport en France"

Nommée ministre des Sports mais aussi des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra a explicité ses fonctions, et son rôle d'intermédiaire politique avec le Comité d'organisation. "On a pleinement conscience que c'est un événement planétaire majeur qui sera l'un des plus importants du quinquennat, et pour cela il faut qu'il y ait une responsabilité politique, sociétale dans la manière dont ces Jeux vont être délivrés, et dans la trace qu'ils vont laisser. Le sens de ma mission est d'aider et de fédérer les équipes pour organiser au mieux, gérer l'empreinte carbone et avoir des budgets maîtrisés. Je serai également attentive afin qu'il y ait une bonne performance sportive et une dimension de fête populaire."

La ministre compte bien sur la présence de Kylian Mbappé pour participer au rayonnement international de l'événement. Selon elle, "il n'y a pas photo" : le PSG doit le libérer pour disputer la compétition. "Représenter son pays aux JO en 2024, il en a toujours rêvé. C'est un grand oui, en lettres capitales."

Paris 2024 : "Je serai là pour fédérer les énergies", promet Amélie Oudéa-Castéra
Paris 2024 : "Je serai là pour fédérer les énergies", promet Amélie Oudéa-Castéra Paris 2024 : "Je serai là pour fédérer les énergies", promet Amélie Oudéa-Castéra (france 2)

A plusieurs reprises, Amélie Oudéa-Castéra a insisté sur la notion d'héritage des JO de Paris : "La capacité des Jeux à faire levier pour améliorer la place du sport en France, c'est le cœur de ma mission."

Transition écologique dans le sport : l'empreinte carbone au cœur des problématiques

Emmanuel Macron avait réaffirmé durant la campagne présidentielle son intention de structurer davantage sa politique en matière d'environnement. Un poste de secrétaire général à la Planification écologique a ainsi été créé au sein du nouveau gouvernement.

Cette préoccupation ne se limite plus au seul ministère en charge de ces questions, elle irrigue les autres domaines, dont le sport. Amélie Oudéa-Castéra a commencé par rappeler "le cadre", conçu autour de l'ONU climat, du programme Sports for Climate Change et de la charte des 15 engagements écoresponsables lancée par son ministère en 2017. "C'est une démarche volontaire : utiliser les énergies renouvelables, promouvoir les mobilités douces, avoir une approche contre le gaspillage alimentaire, une gestion optimisée des déchets… Tous ces enjeux dans nos compétitions sont fondamentaux."

"A Roland-Garros, plus de 90% de l'empreinte carbone est liée au transport", a-t-elle rappelé. "On sait qu'on a besoin de mesures plus structurelles avec les organisateurs de circuits, de compétitions, pour lutter contre l'aérien. Il y a aussi des mesures sur du carburant propre pour l'aérien, et les Jeux sont assez engagés dans cette perspective."

Incidents en tribunes : Oudéa-Castéra prône "la fermeté absolue"

Joueurs agressés, envahissements de terrain, jets de projectiles, tergiversations des instances... Après plusieurs années de progrès dans la gestion des supporters, le football français est retombé dans ses travers cette saison, avec une interminable série d'incidents ayant conduit à pas moins de 11 huis clos, 35 fermetures de tribunes, 24 fermetures de parcages, et 130 interdictions de déplacements.

Interrogée sur ces événements, Amélie Oudéa-Castéra a expliqué qu'elle était en faveur d'une "fermeté absolue". "Il faut que les stades restent des lieux de gaieté, de plaisir où on peut emmener ses enfants. Cela n'exclut pas une volonté de dialogue avec les supporters et les directions des clubs ou la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, bien au contraire. Ce message de fermeté ne va de pair qu'avec le message social sur ce que peuvent apporter les clubs."

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