Ski alpin : Cyprien Sarrazin va entamer une rééducation "afin de refaire des choses du quotidien, comme s'asseoir au bord d'un lit", explique le médecin des équipes de France

La pathologie du skieur "est relativement sérieuse", a affirmé Stéphane Bulle, médecin des équipes de France de ski, lors d'un point presse sur l'état de santé du Français, samedi.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le skieur français Cyprien Sarrazin lors de son entraînement en amont de l'étape de Coupe du monde en descente à Bormio (Italie), le 27 décembre 2024. (MAXPPP)

Une longue période de rééducation l'attend. Neuf jours après sa lourde chute lors de la préparation de la descente de Bormio (Italie) en Coupe du monde vendredi 27 décembre, le skieur Cyprien Sarrazin "va bien" mais va entamer une longue période de récupération, a indiqué Stéphane Bulle, médecin des équipes de France de ski, samedi 4 janvier, lors d'un point presse. Le skieur, dont la saison est terminée, est pour l'heure toujours hospitalisé, au Médipôle Lyon-Villeurbanne.

Quel est l'état de Cyprien Sarrazin ? 

Stéphane Bulle : [Après sa chute], il a été immédiatement transporté à l'hôpital Sandalo (en Lombardie) en hélicoptère, où on lui a très rapidement diagnostiqué un hématome sous-dural aigu, qui est un hématome situé à l'intérieur de la boîte crânienne. Il s'est rapidement aggravé et a entraîné une compression.

En accord avec les neurochirurgiens, nous avons pratiqué un trou de trépan, c'est-à-dire un trou dans la boîte crânienne avec une aspiration pour vider le sang à l'intérieur de l'hématome. C'est une pathologie qui est relativement sérieuse et qui va nous emmener sur une période certaine de récupération. Cyprien a été transféré vendredi au Médipôle Lyon-Villeurbanne, où il est hospitalisé dans un service de soins en neurochirurgie. Aujourd'hui, il va bien.

Que pouvez-vous nous dire sur cette "période de récupération" ?

Avec les neurochirurgiens, nous allons entamer la rééducation, afin de lui permettre de faire des choses du quotidien, comme s'asseoir au bord d'un lit, manger correctement, se mettre debout. On parle de périodes qui vont être relativement longues, bien plus que sur une rupture du ligament croisé antérieur par exemple, que nous avons bien l'habitude de faire.

"On parle en mois et non en semaines. Il est en revanche beaucoup trop tôt pour en détailler maintenant les étapes."

Stéphane Bulle, médecin des équipes de France de ski

en conférence de presse

Dans un avenir certain, on va essayer de le transférer dans un service de soins et de rééducation parce que c'est probablement là où il sera le mieux pris en charge pour la rééducation. Ce centre est spécialisé en rééducation neurologique, pour des personnes qui ont été victimes d'importants traumas.

A-t-il d'autres séquelles ?

Il a encore un petit peu du mal à ouvrir les yeux parce qu'il souffre d'une diplopie, c'est-à-dire que les réflexes qui coordonnent vos deux yeux sont un peu perturbés suite à l'hyperpression dans le crâne. Vos deux yeux ne sont plus tout à fait coordonnés et vous avez une vision double qui s'installe. Ce sont des choses qui se rééduquent dans les semaines à venir.

Concernant les [éventuels] problèmes cognitifs, un bilan définitif sera réalisé dans les prochains jours. Il est très fatigué. Il a vraiment beaucoup de mal à communiquer encore. Quand vous sortez de cette période de "coma", vous êtes vraiment épuisé. Et c'est très compliqué d'avoir une vie normale, un flux normal de langage. Mais je suis relativement serein. Il a l'air d'aller vraiment bien.

A-t-il pu communiquer avec vous ? A-t-il conscience de ce qui s'est passé ?

Oui, il sait parfaitement ce qui lui est arrivé. Il était vraiment soulagé d'être rapatrié en France. Il est conscient, il n'a pas de problème avec ça. Le médecin qui était avec lui à Bormio a passé beaucoup de temps à ses côtés. Effectivement, il ne communiquait pas trop parce qu'il passait une grande partie de la journée à dormir. Mais quand il y avait une communication, elle était sensée.

Pensez-vous qu'un retour à la compétition est envisageable à moyen ou long terme ?

Je ne peux pas le dire. Par contre, tout ce que l'on va mettre en place, c'est pour qu'il revienne à la compétition. L'intégralité du système fédéral sera là pour l'accompagner pour une reprise du ski. Je n'ai absolument aucune idée de là où cela va nous mener. Mais, cela est notre objectif.

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