Masters ATP : éliminé dès la phase de groupes, Carlos Alcaraz fait-il face à ses limites en indoor ?
Il ne verra pas le dernier carré du Masters ATP. Carlos Alcaraz a terminé la phase de groupes avec une deuxième défaite, face à Alexander Zverev (7-6, 6-4), vendredi 15 novembre, synonyme d'élimination. Sa saison ATP se termine par un nouvel échec en indoor. Dans ces conditions, l'Espagnol, actuel n°3 mondial et vainqueur de 16 tournois en carrière, n'a tout simplement jamais gagné, ni même participé à une finale en salle sur le circuit principal.
Si l'on considère l'ensemble des rencontres disputées dans sa jeune carrière, Carlos Alcaraz n'affiche que 59% de victoires en indoor (hors Coupe Davis et Laver Cup) rapporte Jeu, set et maths, spécialiste des statistiques en tennis. En extérieur, son ratio de succès sur le circuit est de 81%. Interrogé lundi, après la défaite contre Casper Ruud, sur les raisons de cet écart de performances, l'intéressé a mis en avant son manque d'expérience dans ces conditions de jeu. "Je n'ai jamais beaucoup joué en indoor. Je pourrais m'entraîner autant que possible, cela ne remplacera jamais le fait que je n'ai pas beaucoup de matchs derrière moi", a-t-il expliqué. Quand Jannik Sinner (23 ans) a déjà disputé 90 matchs sur court couvert en carrière, Carlos Alcaraz, plus jeune de 27 mois, n'en est qu'à 35.
Une histoire de risques et de service
Le jeu de l'Espagnol est-il vraiment incompatible avec ces conditions ? Pour Arnaud Clément, consultant pour franceinfo: sport, il s'agit plus d'une question de contexte qu'un problème lié à son tennis. "Il a joué contre un très bon Zverev et il y a eu match. Contre Ruud, il était apparemment malade. Il a déjà beaucoup progressé mais c’est encore un petit domaine d’amélioration, mais je parle de détails qui le séparent des tout meilleurs", relativise le vainqueur de la Coupe Davis 2001 avec l'équipe de France.
Jouer sur dur en indoor, c'est jouer dans les conditions les plus rapides possible. "Les conditions sont parfaites, sans problèmes de soleil ou de vent, ce qui fait que la qualité du service est supérieure et c'est un domaine dans lequel il peut s'améliorer. Son service est moins stable qu'un Jannik Sinner. Quand il joue contre ce type de joueurs rapides, cela convient moins à la mise en place de son jeu, de ses qualités de défenseur et de retourneur. Il se retrouve plus souvent sous pression que sur les surfaces lentes", analyse Arnaud Clément.
Pourtant, cela n'a pas empêché le natif d'El Palmar d'être sacré deux fois sur le gazon de Wimbledon, sur une surface favorisant aussi les meilleurs serveurs du circuit. "Cela lui pose moins de problèmes, peut-être parce que ses qualités de déplacement compensent. C'est plus dur de bouger sur gazon que sur dur", poursuit Clément.
La Coupe Davis pour confirmer ses progrès ?
D'après notre consultant, le côté instinctif de Carlos Alcaraz peut le desservir quand il joue sur court couvert. "En indoor, encore plus que sur les autres surfaces, le premier contrat, c’est de garder son service. Il sait tellement faire de choses qu’il imagine à chaque fois les coups gagnants et, par moment, il prend trop de risques et ça le met un peu plus régulièrement en difficulté sur son service. Quand on est dans un moment où on doit serrer le jeu, on frappe bien, on est précis et on ne cherche pas à tenter des coups incroyables", relève Clément.
Mais tout cela relève du détail pour notre consultant. Rien n'est irrémédiable pour Carlos Alcaraz, qui s'est par exemple hissé en demi-finales du Masters ATP l'an dernier. Il lui reste d'ailleurs encore quelques matchs à jouer dans ces conditions avant de conclure sa saison. Aux côtés de Rafael Nadal, il participera avec l'Espagne au Final 8 de la Coupe Davis à Malaga à partir de mardi.
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