Masters ATP : pour la première édition sans Federer, Nadal ou Djokovic depuis 2001, un tournoi en manque d'intérêt ?

Le tournoi des Maîtres démarre dimanche avec un duel Fritz-Medvedev, suivi par Sinner-De Minaur.
Article rédigé par Maël Russeau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Jannik Sinner, Daniil Medvedev, Taylor Fritz et Alex de Minaur (de gauche à droite) lors de la conférence de presse de présentation du Masters 2024 à Turin (Italie). (MAXPPP)

Carlos Alcaraz n'était pas encore né la dernière fois que ni Roger Federer, ni Rafael Nadal ni Novak Djokovic n'ont participé au Masters de fin de saison. À l'époque, en 2001, les Maîtres étaient Kuerten, Hewitt, Agassi, Ferrero, Kafelnikov, Rafter, Grosjean et Ivanisevic. Ils cumulaient 16 titres du Grand Chelem au coup d'envoi du tournoi, neuf de plus que les huit qui vont s'affronter, à partir de dimanche 10 novembre, à Turin. Une édition qui peine donc à emballer sur le papier avec peu d'affiches attrayantes et un enjeu relatif.

Au terme d'une saison dominée par Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, qui ont gagné chacun deux Grands Chelems, l'écart semble net avec le reste du plateau. Symbole d'un niveau en dessous des standings d'un tel événement, seuls trois joueurs ont déjà remporté un Majeur, alors qu'Alex de Minaur et Andrey Rublev n'y ont jamais dépassé le stade des quarts de finale. L'Australien, avec Casper Ruud, fait également partie des deux joueurs dont le titre le plus prestigieux en carrière reste un ATP 500, troisième catégorie de tournois. 

Des joueurs qualifiés malgré des saisons moyennes

"Si on compare avec l’époque du Big 3, voire Big 4 quand Murray l’a intégré, ce n’était pas la même chose. Le niveau du Masters était supérieur à ce qu’il est aujourd’hui", analyse Arnaud Clément, consultant pour franceinfo: sport. "Rublev réalise une de ses pires saisons depuis plusieurs années et est quand même qualifié pour le Masters. Ruud, on ne peut pas considérer qu’il fasse une grande saison non plus", embraye l'ancien dixième joueur mondial. 

Des rendez-vous à cocher, il y en aura peu dès les poules. Si les remakes des finales de l'Open d'Australie (Sinner-Medvedev), de Roland-Garros (Alcaraz-Zverev) et de l'US Open (Sinner-Fritz) peuvent attirer, les neuf autres rencontres de cette phase peinent à faire saliver. L'intérêt lié au classement ATP est également faible, la place de numéro 1 mondial en fin de saison étant déjà promise à Jannik Sinner.

"Sur le papier, on voit des confrontations qui peuvent paraître un petit peu moins sexy."

Arnaud Clément

à franceinfo: sport

Symbole de l'absence de domination de la part d'une majorité des joueurs qualifiés pour le Masters, Novak Djokovic n'a disputé que 10 tournois rapportant des points cette saison, n'en gagnant aucun, et avait tout de même assez d'unités pour prétendre à ce final de la saison. Blessé, il a préféré y renoncer.

Parmi les joueurs sur pied, le physique questionne tout de même quant au niveau de tennis qu'ils seront capables de produire à Turin. Tous ont disputé plus de 60 matchs cette saison, et même jusqu'à 86 pour Alexander Zverev. Jannik Sinner vient de zapper Paris pour un virus intestinal, un tournoi où Carlos Alcaraz est sorti dès les huitièmes de finale contre Ugo Humbert. "L'incertitude c'est vraiment sur cet aspect", appuie Arnaud Clément. Aux joueurs de faire mentir les sceptiques.

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