Tennis : malgré sa défaite à Madrid, Rafael Nadal se rassure et monte en puissance à trois semaines de Roland-Garros

L'Espagnol de 37 ans s'est incliné en huitièmes de finale mardi. Il se testera de nouveau au Masters 1000 de Rome, à partir du 8 mai, avant de se prononcer sur sa participation aux Internationaux de France.
Article rédigé par Anaïs Brosseau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Rafael Nadal, lors de sa rencontre face à Jiri Lehecka, en huitièmes de finale du Masters 1000 de Madrid, le 30 avril 2024. (GUILLERMO MARTINEZ / AFP)

Tirer du positif d'une défaite. Au crépuscule de sa carrière, Rafael Nadal a appris à se contenter de pouvoir enchaîner quatre rencontres à haute intensité dans un même tournoi, lui qui en a joué le même nombre... sur la totalité de l'année 2023. L'Espagnol de 37 ans s'est incliné, mardi 30 avril, en huitièmes de finale du Masters 1000 de Madrid face à Jiri Lehecka (7-5, 6-4). "J'ai fait des pas en avant, c'est une certitude, après on va voir si je suis capable de consolider ces progrès. Je suis arrivé ici avec du doute, je repars avec moins de doutes. Ça a été une semaine incroyablement positive", a réagi l'actuel 512e joueur mondial après sa défaite.

Blessé à Brisbane en janvier, Rafael Nadal avait fait son retour sur les courts, à Barcelone le 16 avril. Après un tour de chauffe face au jeune Italien Flavio Cobolli, le "taureau de Manacor" s'était incliné, incapable de combattre dans le second set contre l'Australien et 11e mondial, Alex de Minaur (7-5, 6-1). Une forme inquiétante qui lui avait fait dire, avant son entrée en lice à Madrid, qu'il ne jouerait pas à Roland-Garros s'il arrivait dans le même état.

Première victoire en trois sets

Pour sa dernière sur la terre madrilène, voire en Espagne, Rafael Nadal est monté en puissance au fil des rencontres. Un premier tour face au tendre Américain Darwin Blanch (6-1, 6-0), puis une victoire convaincante, en forme de revanche, sur Alex de Minaur (7-6, 6-3). Surtout, l'Espagnol a prouvé que son physique lui permettait de s'imposer au terme de trois manches et trois heures de jeu (6-1, 6-7, 6-3 face à Pedro Cachin).

"J'ai vu des signes rassurants, notamment sur quelques courses, remarque Arnaud Clément, consultant pour franceinfo: sport. Sa vitesse, face à Lehecka, n'était pas mal du tout. Le problème, c'est que dans nos têtes, on compare aux standards de Nadal."  L'ancien 10e mondial rappelle que le quintuple vainqueur du Masters 1000 de Madrid n'apprécie pas les conditions de ce tournoi en altitude, qui ne correspondent pas à ses qualités à l'inverse de celui de Rome, qu'il a gagné dix fois. 

Un service et des déplacements plus rapides

À Madrid, l'ancien numéro 1 mondial a progressé sur ses déplacements mais aussi sur ses services, lui qui s'était visiblement préservé à Barcelone sur ce secteur de jeu. "Il y a encore plein de choses perfectibles. On sent qu'il manque de confiance dans ses coups, dans sa prise d'initiatives. Il manque de temps d'entraînement à haute intensité, ce n'est pas illogique", décrypte Arnaud Clément.

Pour enchaîner les matchs et poursuivre sa progression, Rafael Nadal devra compter sur la chance pour éviter les gros poissons dès les premiers tours. Avec son classement, il n'est plus protégé par un statut de tête de série lors des tirages au sort.

"Ce n'est plus qu'une question de physique. Est-ce qu'il va tenir ? Il ne peut plus se permettre de gérer et à Roland-Garros, on passera sur un autre format."

Arnaud Clément, consultant tennis

à franceinfo: sport

A Paris, Rafael Nadal pourrait être emmené à sur des marathons en cinq sets. "Je pense qu'il a le physique pour gagner un match en cinq sets, mais peut-il enchaîner sur quinze jours ? Il pourrait aussi être moins dominateur et laisser plus d'énergie sur les premiers tours", avertit Arnaud Clément.

Le précédent de 2022

À l’issue de sa défaite à Madrid, l'Espagnol se projetait déjà sur le prochain rendez-vous mais refusait de se prononcer sur Roland-Garros, l'un des deux objectifs majeurs de sa saison avec les Jeux olympiques. "Pour Paris, je vous dirai après Rome. J'espère pouvoir jouer à Rome, s'il n'y a pas de contretemps, et continuer à évoluer." 

"S'il continue sur cette lancée, pour moi, Rafael Nadal sera difficile à battre à Roland-Garros, prédit Arnaud Clément. Il a déjà gagné Roland sans très bien jouer, car c'est un joueur qui fait peur, qui sait gagner des sets même quand il ne domine pas." En 2022, avec seulement trois matchs gagnés sur terre dans les jambes, Rafael Nadal avait décroché son 14e titre porte d'Auteuil.

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