Tennis : "L'expérience la plus difficile de ma carrière"... Iga Swiatek clarifie les raisons de sa suspension pour dopage

L'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (ITIA) a annoncé, jeudi, que l'ex-n°1 mondiale était actuellement suspendue pour un mois à la suite d'un contrôle positif à la trimetazidine.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Iga Swiatek lors du Masters WTA à Riyad, le 7 novembre 2024. (ARTUR WIDAK / AFP)

Dans une longue vidéo postée sur son compte Instagram, jeudi 28 novembre, Iga Swiatek a livré des explications sur son contrôle positif à la trimetazidine, révélé quelques heures plus tôt, pour lequel elle est suspendue jusqu'au 4 décembre. "Je n'ai pas pu en parler pendant deux mois et demi. Aujourd'hui je peux le faire et j'espère que ça va clarifier beaucoup de choses. Je veux être transparente sur ce qui m'est arrivé", a-t-elle débuté, en propos liminaire.

La Polonaise a appris le 12 septembre qu'un échantillon, prélevé un mois plus tôt, le 12 août, juste avant le tournoi WTA 1000 de Cincinnati, était revenu positif. De la trimetazidine, dans un taux "extrêmement faible", a été détecté. Cette substance est parfois utilisée pour traiter des angines de poitrine et figure sur la liste des produits dopants de l'Agence mondiale antidopage (AMA) depuis 2014. Au terme de l'affaire, l'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (ITIA) a considéré que "le degré de faute de la joueuse" était "le plus faible du spectre", ce qui explique la faible durée de sa suspension. "Cette expérience, la plus difficile de ma vie jusqu'à présent, m'a appris beaucoup", glisse la Polonaise.

"Je n'aurais rien pu faire pour l'éviter"

"Je n'avais jamais entendu parler de cette substance, confie Iga Swiatek. J'étais choquée. Au début, je ne pouvais pas comprendre comment c'était possible et d'où ça venait. J'ai ressenti un fort sentiment d'injustice", raconte celle qui s'est retirée du WTA 1000 de Pékin pour cette raison, en prétextant des "problèmes personnels". Un retrait qui lui a coûté en partie sa place de n°1 mondiale, aux dépens d'Aryna Sabalenka.

"J'ai besoin de mélatonine parce qu'avec tous mes voyages, le décalage horaire et tout le stress lié à mon travail, il m'arrive de ne pas être capable de m'endormir sans."

Iga Swiatek

sur Instagram

"Le plus important pour moi était de prouver mon innocence, donc nous avons tout de suite réagi en coopérant avec l'ITIA. Nous avons procédé à des tests sur tous les compléments alimentaires et médicaments que je prenais. Ils ont montré que la mélatonine que je prenais depuis longtemps, le paquet que j'avais sur moi et que j'avais utilisé avant Cincinnati, avait été contaminé pendant la production", retrace la joueuse de 23 ans, vainqueure de cinq tournois du Grand Chelem.

Suspendue jusqu'au 5 décembre alors que la saison est déjà terminée, Iga Swiatek se projette déjà vers 2025. "Il y a eu beaucoup de larmes et de nuits sans repos. Je ne savais pas ce qui adviendrait de ma carrière, si je serais à nouveau autorisée à jouer au tennis. J'ai toujours mené ma carrière pour faire en sorte d'être un exemple pour les prochaines générations. Je sens que cette situation peut détruire toute l'image que j'ai mis du temps à construire toutes ces années, mais j'espère que vous comprenez ce qu'il s'est passé. Je n'aurais rien pu faire pour éviter cette malheureuse succession d'événements", conclut-elle, émue.

Iga Swiatek est la troisième star du tennis mondial à être testée positive ces deux dernières années en invoquant une contamination involontaire. L'ancienne n°1 mondiale Simona Halep avait été suspendue quatre ans en 2022, mais le Tribunal arbitral du sport (TAS) a ramené la sanction à neuf mois, validant une contamination par un complément alimentaire. L'actuel n°1 mondial Jannik Sinner a été blanchi en ayant démontré qu'il avait été contaminé par un spray appliqué par un membre de son staff, mais l'AMA a fait appel de cette décision.

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