Tour de France : "Nous avons dit aux coureurs de se respecter eux-mêmes" pour éviter les chutes, souligne Christian Prudhomme
"Lors d'un briefing il y a deux jours, nous avons dit aux coureurs de se respecter eux-mêmes" pour éviter les chutes, souligne Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, samedi 29 juin, sur franceinfo. Les organisateurs de la course cycliste, qui s'élancera à la mi-journée, samedi 29 juin, de Florence en Italie, ont tenu à faire passer ce message car de nombreuses chutes ont émaillé la saison.
Des chutes évitables
Certaines ont marqué les esprits. Par exemple, lors de la quatrième étape du Tour du Pays basque en avril, trois favoris du Tour de France (Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel et Primoz Roglic) ont été contraints d'abandonner après une impressionnante et lourde chute.
"Le seul aspect positif de ces chutes graves du mois d'avril, c'est qu'enfin, on reconnaît qu'elles sont multifactorielles", estime Christian Prudhomme. Car selon lui, "ce n'est pas simplement le parcours, c'est bien évidemment aussi le comportement des coureurs". Arrive "ensuite le matériel. Ça va de plus en plus vite, ça va trop vite et dans le même temps, il y a de plus en plus d'aménagements", explique le directeur du Tour de France sur franceinfo.
Il insiste sur le comportement des coureurs. "L'une des vraies différences par rapport au passé, c'est que les coureurs sont de plus en plus jeunes parce qu'ils sont forts tout simplement" mais ils "passent de moins en moins de temps dans les pelotons, ils ont de plus en plus de stages". Conséquence, selon Christian Prudhomme, ces coureurs qui "ont de moins en moins d'années de comptoir et se respectent sans doute de moins en moins". Ainsi, "il est temps de prendre des décisions" pour limiter ces chutes.
Le comportement des coureurs scruté
L'Union cycliste internationale (UCI) a annoncé, le 12 juin dernier, une série de mesures pour améliorer la sécurité des coureurs. Elles seront introduites à partir du 1ᵉʳ août pour une phase de test jusqu'à la fin de l'année. La plus emblématique est l'instauration des "cartons jaunes" pour compléter les "cartons rouges" qui existent déjà sous forme de disqualification d'un coureur. L'objectif étant de sanctionner les attitudes dangereuses. Au cours d'une même course, toute personne qui aura reçu deux cartons jaunes sera disqualifiée de cette dernière et suspendue pendant sept jours. "Hélas", cette mesure "sera mise en place après le Tour", regrette Christian Prudhomme.
L'UCI a également décidé "de tester cette année les effets de la restriction du port et de l'utilisation en course des oreillettes". L'idée est de "par exemple, limiter leur usage à deux coureurs par équipe". Le directeur du Tour de France confirme, samedi 29 juin, sur franceinfo qu'il "n'est clairement pas un fan des oreillettes" et David Lappartient, le directeur de l'UCI, "non plus".
D'autant que "le plus souvent, les coureurs, non seulement, ont des ordres dans les oreillettes, mais ils regardent aussi toutes les données de leur course" sur le compteur installé sur vélo "plutôt que de regarder ce qu'il y a devant eux", déplore Christian Prudhomme avant d'ajouter : "c'est un peu comme si, nous, nous étions sur une route de montagne en train de répondre au téléphone et d'envoyer un texto. En général, ça ne se finit pas bien".
En 2023, les cyclistes professionnels ont subi un total de 295 blessures, selon le site Procyclingstats, dépassant le record déjà établi l'année précédente (247 blessures).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.