Vendée Globe : bateaux plus performants, conditions météo favorables... On vous explique pourquoi Charlie Dalin a pulvérisé le record d'Armel Le Cléac'h

En s'imposant sur l'Everest des mers en 64 jours 19 heures 22 minutes et 49 secondes, mardi, le skipper Macif a abaissé de 9 jours le précédent record, qui datait de 2017.
Article rédigé par Othélie Brion
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Charlie Dalin à l'arrivée de la 10e édition du Vendeé Globe, le 14 janvier 2025, aux Sables d'Olonne (Vendée). (LOIC VENANCE / AFP)

"Le record est fait pour être battu et est largement battable". Avant le départ du Vendée Globe, le 10 novembre 2024, Armel Le Cleac'h avait prévenu. Il ne s'est pas trompé. En remportant l'Everest des mers, mardi 14 janvier, en 64 jours 19 heures 22 minutes et 49 secondes, Charlie Dalin (Macif) a signé un nouveau temps de référence, pulvérisant de 9 jours et 22 heures, le record établi en 2017 par celui que l'on surnomme "le chacal". Les raisons de cet exploit sont multiples. Franceinfo: sport fait le tour des différentes raisons qui expliquent un tel record.

Des conditions météo optimales

En voile, la météo est souvent le juge de paix. Après une édition 2020 sous le signe d'un temps exécrable, en particulier pour la tête de la course, la météo a cette fois été favorable aux leaders de la course. Pourtant, les concurrents de la 10e édition ont vécu une première partie de course au ralenti. "On va être le plus lent des quatre derniers Vendée Globe", s'inquiétait même Yoann Richomme, le 19 novembre. La suite ne lui a pas donné raison.

Dans la descente de l'Atlantique Sud, ils ont pu bénéficier d'une forte dépression au large du Brésil, les propulsant jusqu'au cap de Bonne espérance. Au sud de l'Australie, c'est ensuite un anticyclone "qui a permis aux trois premiers bateaux d'avoir une route rapide vers le Cap Horn", soulignait mi-décembre, le directeur de la course, Hubert Lemonnier, à franceinfo: sport.

Dans leur remontée de l'Atlantique, Yoann Richomme (Paprec Arkea) et Charlie Dalin ont d'abord goûté à la pétole et à "la douceur de vie brésilienne" pour reprendre l'expression du Havrais. Mais ils ont rapidement retrouvé Eole. Dans les alizés, les deux hommes ont pu filer à plein régime, poussés par un front puissant permettant "un passage limpide dans le Sud-Est des Açores", selon l'analyse de Basile Rochut,(Nouvelle fenêtre) consultant météo du Vendée Globe. En résumé, aucun doute pour le navigateur Paul Meilhat (Biotherm), "la météo est le facteur prépondérant de ce record", glissait-il dans l'Equipe [article payant].(Nouvelle fenêtre)

Des bateaux plus performants que jamais

Autre élément à prendre en considération : l'évolution des bateaux. Il y a huit ans, c'est à bord de l'un des premiers Imoca à foils, le Banque populaire VIII, qu’Armel Le Cléac'h avait établi le nouveau temps de référence. Depuis, les monocoques - comme celui de Charlie Dalin, mis à l'eau en juin 2023 - n'ont cessé d'évoluer. Les foils ont pris de la surface et "les bateaux peuvent voler dans des conditions plus difficiles", dixit Le Cléac'h.

"Nous avons affiné le design, les sections hydrodynamiques et la forme pour apporter une meilleure stabilité au bateau. On remarque avec cette édition des progrès notables, on arrive vraiment à des solutions performantes", a jugé le directeur technique Imoca de Charlie Dalin, Guillaume Combescure, auprès de France 3 Normandie(Nouvelle fenêtre). Résultat : le record de distance parcourue en 24 heures a été battu à de nombreuses reprises : par Nicolas Lunven (546,60 milles), Yoann Richomme (551,84) Charlie Dalin (558,2), Thomas Ruyant (571,59) et enfin, de nouveau par Yoann Richomme (579,86). 

Un duel acharné entre skippeurs aguerris

L'épilogue de cette 10e édition du Vendée Globe marque aussi la fin d'un duel de haute voltige entre Charlie Dalin et Yoann Richomme. Une bagarre qui les a tirés vers le haut. "Ça été un match incroyable avec Yoann [...]. C'est grâce à lui qu'on a fait un tour du monde en si peu de temps. Cela m'a poussé à toujours renvoyer de la toile, creuser, creuser, creuser", a avoué Charlie Dalin, le skippeur Macif à l'arrivée. Tour à tour, Thomas Ruyant (Vulnérable) ou Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), qui ont aussi occupé la tête de la course, ont "servi de lièvres" pour aboutir à ce temps canon. Une véritable émulation au sein de la flotte.

Pour décrocher leur ticket pour la plus prestigieuse des courses en solitaire, les 40 marins au départ, ont aussi dû accumuler les courses préparatoires. Un impératif qui leur a permis de perfectionner leurs engins et de les maîtriser à la perfection.

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