La police française est sur les traces du dépeceur canadien
Selon des sources policières, Luka Rocco Magnotta, accusé du meurtre d'un étudiant chinois, pourrait désormais être en France.
Le dépeceur est en cavale. Luka Rocco Magnotta, accusé d'avoir séquestré, tué, violé et démembré un homme de 32 ans, est toujours introuvable vendredi 1er juin. La vidéo du crime, postée sur internet, montre l'ampleur de la cruauté du jeune homme de 29 ans, lequel a attiré l'attention sur lui en envoyant un pied et une main aux sièges de deux partis politiques, à Ottawa.
Après des informations faisant état de la présence du tueur en France, les policiers français effectuent des "recherches ciblées" pour tenter de retrouver sa trace, selon une source policière.
• Qui est Luka Rocco Magnotta ?
Connu sur internet comme acteur porno bisexuel, le jeune homme de 29 ans, originaire de Peterborough, dans l'Ontario (Canada), a choisi, comme nom de scène, Luka Rocco Magnotta. Né Eric Clinton Newman, il ne voyait plus sa famille "depuis un moment", a indiqué un proche au journal La Presse, et vivait dans un appartement du quartier de la Côte-des-Neiges, à Montréal.
"Obsédé par Madonna et James Dean", selon une amie interrogée par le Sun, Magnotta était en quête de notoriété et s'affichait sur internet, notamment sur son site personnel. En 2007, il avait participé au casting d'une émission de téléréalité et tentait d'entamer une carrière de mannequin, rapporte encore La Presse.
Sur son blog, créé il y a quelques mois et désormais inaccessible, il avait assumé sa nécrophilie : "Je suis naturellement attiré par les morts. Je n'ai pas honte. En 2003, j'ai découvert le corps momifié d'un homme dans une voûte. Je voulais l'amener chez moi", rapporte l'agence AP. Il avait d'ailleurs appelé sa page personnelle "Tueur en série nécrophile Luka Magnotta."
• Où peut-il avoir fui ?
Depuis jeudi, le Canadien fait l'objet d'un mandat d'arrêt international délivré par Interpol. Selon l'agence Reuters, la police française a appris ce même jour que le suspect avait acheté un billet d'avion pour Paris, citant une source policière qui note par ailleurs que Luka Magnotta est venu en France en 2010.
Il est en tout cas certain qu'il a pris l'avion à destination de l'Europe le 26 mai, a indiqué le porte-parole de la police montréalaise, Ian Lafrenière. Ce dernier a cependant noté que le jeune homme aurait pu revenir au Canada sous un nom différent. Le site d'information La Presse révèle que des documents trouvés dans son appartement laissent effectivement croire qu'il a fui vers la France après son crime, mais n'exclut pas qu'il ait laissé de fausses pistes.
Les enquêteurs espèrent que la publication des nombreuses photos du suspect "aideront à le mettre derrière les barreaux".
• Qui est la victime ?
La victime est un étudiant chinois de 32 ans nommé Jun Lin. Lui et son bourreau apparaissent dans la vidéo du meurtre, postée par Luka Rocco Magnotta sur des sites gores. Selon la police, Jun Lin serait mort le 24 ou le 25 mai.
Arrivé au Québec en juillet dernier pour y faire des études, ce dernier serait originaire de la ville de Wuhan, dans la province du Hubei (centre de la Chine). Il connaissait Magnotta depuis un certain temps et l'aurait suivi volontairement chez lui pour avoir des relations sexuelles, écrit La Presse.
• Avait-il déjà eu affaire à la police ?
Au Canada, une enquête pour cruauté animale avait été ouverte en 2011 lorsque des organismes de défense des animaux avaient accusé Luka Rocco Magnotta d'avoir tué des chatons et diffusé des images de leur mort sur internet, indique le site d'information.
Le tabloïd britannique The Sun a déclaré, vendredi, avoir interviewé le principal suspect il y a six mois alors qu'il était connu comme tueur de chats. A la suite d'un e-mail menaçant, la rédaction avait prévenu Scotland Yard de la dangerosité de Luka Rocco Magnotta. Dans ce message, il aurait écrit, selon The Sun : "Une fois que vous avez tué et goûté du sang, vous ne pouvez plus vous arrêter. (...) Vous avez quelques journalistes très sexy dans votre journal (...)". Il avait ensuite prévenu : "La prochaine fois que vous entendrez parler de moi, cela sera dans un film que j'aurai produit avec des humains dedans, pas seulement des chats."
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