Syrie : une centaine de civils tués dans des bombardements à Homs
L'Organisation syrienne des droits de l'homme a publié un nouveau bilan mardi. Le pouvoir syrien accuse des "gangs terroristes" d'être à l'origine de ces violences.
La ville de Homs, haut lieu de la contestation contre le régime, a été de nouveau violemment bombardée lundi 6 février. Cette nouvelle offensive, démentie par le régime, a fait 42 morts et des dizaines de blessés, selon des militants.
Au total, une centaine de civils ont péri dans le pays pour la seule journée de lundi, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) communiqué mardi. Le pouvoir syrien accuse des "gangs terroristes" d'être à l'origine de ces violences.
En début d'après-midi, l'Observatoire syrien des droits de l'homme rapportait que des centaines de blindés de l'armée syrienne prenaient d'assaut la ville de Zabadani, au nord-ouest de Damas, et Daraya, à 15 kilomètres au sud de la capitale. "Les forces de l'armée régulière renforcées par des centaines de blindés prennent d'assaut la ville de Zabadani (…) parallèlement à des tirs nourris et des bombardements de chars", indique un communiqué.
"Maintenant, ils se servent de roquettes"
Les télévisions arabes montraient des images en direct, lundi matin, de Homs, d'où s'élevaient des colonnes de fumée, sur fond d'appels à la prière. Selon le groupe des Comités locaux de coordination, les frappes ont visé notamment les quartiers de Baba Amro et Inchaat. "C'est le plus violent bombardement de Baba Amro depuis le début de la révolte en mars 2011", précise-t-il. De nombreuses vidéos ont été publiées sur YouTube lundi matin, notamment de Baba Amro.
Attention, les vidéos suivantes contiennent des images qui peuvent choquer.
"C'est horrible. Particulièrement aujourd'hui, affirme Abou Omar, un activiste syrien interrogé sur place par CNN. D'habitude, ils utilisent des mortiers. Maintenant, ils se servent de roquettes. On les aperçoit dans le ciel." Un hôpital de campagne aurait été bombardé, comme le montre la vidéo ci-dessous. "On n'a pas assez de médecins, ni assez de médicaments", regrette Abou Omar.
L'échec de l'ONU en cause
Samedi, un précédent pilonnage de la ville a fait plus de 230 morts, selon l'opposition syrienne, qui dénonce un "massacre". Ces bombardements surviennent juste après le veto chinois et russe, samedi, à la résolution onusienne visant à mettre fin à la répression de la révolte en Syrie. Le chef de la diplomatie russe est attendu à Damas mardi.
Danny, un activiste local, estime sur CNN que "l'ONU a donné le feu vert [au gouvernement syrien] pour infliger davantage de violences. Si les Nations unies avaient fait quelque chose, le régime serait un peu intimidé."
Le Conseil national syrien affirme que le régime est en train de mener une "offensive de grande envergure". Il appelle "la communauté internationale, les organisations internationales et les médias à agir rapidement pour empêcher un nouveau massacre dans cette ville sinistrée".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.