Syrie : Kofi Annan démissionne de son poste de médiateur de l'ONU
L'ancien secrétaire général de l'ONU avait été nommé à ce poste le 23 février.
Kofi Annan jette l'éponge. L'ancien secrétaire général de l'ONU a démissionné jeudi 2 août de son poste de médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie. L'actuel secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon, a précisé qu'Annan ne souhaitait pas "renouveler son mandat quand il expirera le 31 août 2012". "Kofi Annan mérite notre admiration pour son désintéressement et la façon dont il a mis ses qualités formidables et son prestige au service d'une tâche particulièrement ardue", a-t-il ajouté.
Le Ghanéen de 73 ans, prix Nobel de la paix et secrétaire général de l'ONU de 1997 à 2006, a justifié sa décision en expliquant qu'il n'avait pas "reçu tous les soutiens que la cause méritait". "Il y a des divisions au sein de la communauté internationale. Tout cela a compliqué mes devoirs", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse annoncée à la dernière minute par l'ONU.
Echec du plan de paix
Cette décision sonne comme un constat d'échec pour celui qui avait été nommé à ce poste le 23 février dernier, et dont la mission consistait à offrir "les bons offices en vue de mettre fin à la violence et aux violations des droits de l’homme, et de promouvoir un règlement pacifique à la crise syrienne".
Fin mars, le président syrien, Bachar Al-Assad, avait accepté un plan de paix soumis par Kofi Annan, qui prévoyait de cesser toute forme de violence armée sous la supervision des Nations unies, de fournir de l'aide humanitaire dans les zones affectées par les combats, de libérer les personnes détenues arbitrairement, d'autoriser les Syriens à manifester ou encore de laisser circuler les journalistes. Un plan qui a tourné court : l'armée régulière a repris les combats, notamment à Alep, deuxième ville du pays, depuis plusieurs jours.
Les Etats-Unis contournent l'ONU
Après un nouveau veto russe et chinois à l'ONU, le 18 juillet, les Etats-Unis avaient suggéré à Kofi Annan de jeter l'éponge. L'"échec" du Conseil de sécurité dans ce dossier signifiait que sa mission Annan ne pouvait "pas se poursuivre", selon un porte-parole du président Barack Obama. Le pays envisageait même de travailler "en dehors du Conseil".
Mercredi 1er août, un document américain classé secret a fuité dans la presse. Il affirme qu'Obama a signé une directive autorisant l'aide américaine aux rebelles syriens, qui tentent de renverser le régime de Bachar Al-Assad. La semaine précédente, le département d'Etat américain, en charge des relations internationales, avait annoncé qu'il allait débloquer 25 millions de dollars (20 millions d'euros) pour aider les rebelles syriens, soit dix millions de plus que ce que les Etats-Unis avaient prévus au départ.
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