Toulon : les principales annonces de Nicolas Sarkozy
Le président de la République a fait un discours d'une heure, jeudi soir, sur la situation économique de la France et l'Europe.
Une heure de discours devant 5 000 personnes. Le président de la République s'est exprimé jeudi 1er décembre à Toulon (Var), trois ans après son premier discours, pour évoquer la situation économique de la France et de l'Europe en pleine crise de la dette.
Comme en 2008, Nicolas Sarkozy a entrepris de "dire la vérité" aux Français, face à une "peur revenue". Pour faire face à la crise, le chef de l'Etat voit un remède : l'Europe, articulée autour d'un binôme franco-allemand appelé à "converger". Voici ce qu'il faut retenir de ce discours.
Une rencontre lundi avec Angela Merkel
Le président doit discuter avec la chancelière allemande de la gouvernance de la zone euro. La France et l'Allemagne se sont engagées à présenter lors du Conseil européen du 9 décembre des propositions communes pour un renforcement de la gouvernance économique de la zone euro, avec une plus grande discipline budgétaire des pays de la monnaie unique.
Un nouveau traité pour une "refonder l'Europe"
"La France milite avec l’Allemagne pour un nouveau traité, a-t-il annoncé. Plus de discipline, plus de solidarité, plus de responsabilités assumées devant les peuples. Un véritable gouvernement économique. Telle est notre vision de l’avenir de la zone euro et de la future réforme des traités".
D'abord, "l’Europe a besoin de plus de solidarité. Mais plus de solidarité exige plus de discipline". Le président fait référence à l'engagement financier des pays européens en échange d'une plus grande rigueur budgétaire.
Ensuite, "la refondation de l’Europe, ce n’est pas la marche vers plus de supranationalité. (…) C’est par l’intergouvernemental que passera l’intégration européenne." Pour Nicolas Sarkozy, les gouvernements doivent garder la main, au détriment des institutions européennes et du fédéralisme.
Le chef de l'Etat a toutefois plaidé pour "davantage de décisions prises à la majorité qualifiée" au sein de la zone euro. "L'Europe ne peut pas être prise en otage d'un parti membre d'une coalition", a-t-il poursuivi.
Vers un protectionnisme européen ?
"L'Europe qui laisse entrer des produits de pays qui ne respectent pas les règles sociales ou environnementales, ça ne peut plus durer, a-t-il averti. L’Europe qui fait appliquer à l’intérieur le principe de la libre circulation et qui ne contrôle pas ses frontières extérieures, ça ne peut plus durer. Schengen doit être repensé."
Pour autant, Nicolas Sarkozy a refusé le protectionnisme, qui mènerait le monde "à la catastrophe".
En France
Un sommet pour l'emploi en France. "En janvier prochain, j’inviterai tous les partenaires sociaux à participer à un sommet sur l’emploi, pour que chacun puisse apporter des solutions, faire des propositions".
La règle d'or. Le président de la République est revenu sur la règle d'or : "Chaque pays de la zone euro doit adopter une règle d’or, qui inscrira dans son ordre juridique l’objectif d’équilibre budgétaire. La France doit l’adopter. L’idéal, si chacun faisait preuve de responsabilité, serait de le faire avant la présidentielle."
En mentionnant la règle d'or, le président tacle implicitement la gauche, qui refuse de la voter. Ce n'est pas la seule pique envoyée par le chef de la majorité. "La retraite à 60 ans et les 35 heures ont été des fautes graves dont nous payons lourdement les conséquences et qu'il nous faut réparer", a-t-il assuré, avant de s'attaquer à la VIe République chère à Arnaud Montebourg, puis de défendre le nucléaire et le droit de veto de la France à l'ONU. Des invectives systématiquement applaudies par un public très discipliné.
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