: Reportage Tour de France femmes 2024 : "Juliette, c'est notre chouchoute"... La Franche-Comté s'est enflammée pour Juliette Labous dans la côte des Fins
C'est un peu la nouvelle mode du cyclisme. Thibaut Pinot et Romain Bardet y ont eu droit pour leur jubilé sur le Tour de France. Juliette Labous, elle, est encore loin de la retraite (25 ans), mais son retour sur les terres de son enfance, en Franche-Comté, valait bien une fête. Dans la dernière ascension de la 6e étape du Tour de France femmes, le club du VC Morteau Montbenoit, où elle est toujours licenciée, a mis les petits plats dans les grands pour la célébrer, vendredi 16 août.
Cent à 200 personnes sont venues garnir cette courbe au début de la côte des Fins (1,8 km à 6,7%). Depuis le départ aux Pays-Bas, l'intéressée ne cessait de rappeler qu'elle avait "hâte" que le Tour arrive en France, notamment pour découvrir le passage dans ce fameux virage, qu'elle a autorisé après avoir été consultée. Son frère Quentin était de la partie, au milieu des tambours et des cloches. "Voir autant de monde réuni, c'est magnifique. Je lui parle par SMS. Elle m'a quand même dit : 'Je ne sais pas si je suis prête à voir ce qui m'attend'", a confié l'aîné de la fratrie.
Une attaque en bleu-blanc-rouge
Chez les Labous, la famille n'est jamais vraiment très loin. Comme lors de chaque étape de ce Tour de France, les deux parents étaient présents au départ et à l'arrivée de l'étape. Seule l'obligation d'un trajet en avion les freine dans leur volonté d'encourager plus souvent leur fille en course, car contraire aux convictions écologiques du père. Le matin, à Remiremont (Vosges), Nadine, la maman, se souvenait du temps où sa fille faisait la tournée des collèges du Doubs, en tant qu'ambassadrice, pour vanter les bienfaits du vélo.
La boucle a donc été bouclée vendredi, la Franche-Comté célébrant Juliette Labous, ambassadrice exemplaire pour sa région. Le monde ne s'est pas uniquement massé dans ce virage. Chacune des cinq difficultés de cette 6e étape avait sa petite attention à l'égard de celle qui a terminé dans le top 5 des deux premiers Tours de France femmes. Les pancartes "Allez Juliette" ont battu celles à destination de l'autre Franc-Comtoise jouant les premiers rôles, Evita Muzic. Il faut dire que cette dernière connaît mieux les routes de l'étape de samedi.
"On est du coin. On l'avait déjà suivie l'année dernière. On la supporte aussi parce que c'est le Tour féminin, c'est plus rare. C'est bien de soutenir le sport féminin", expliquent Philippe et Léonie, venus en famille d'Epenoy, un village situé entre Besançon et Morteau. Une bonne partie des spectateurs réunis à cet endroit avait un lien avec le club local du VC Morteau Montbenoit. Un écran a été installé. Une buvette également.
"On a un peu copié le virage Thibaut Pinot, mais avec un côté un peu plus local. Je vais avoir des souvenirs plein la tête pendant un petit moment. Juliette, c'est notre petite chouchoute. On l'a eue à partir de ses 15 ans. On l'a formée et elle a porté haut les couleurs rose et noir du club", s'est épanché Jean-François Ducrot, président du club, pendant qu'un homme déguisé en diable s'amusait à le déconcentrer en arrière-plan.
L'excitation est montée au moment où les dernières rescapées de l'échappée ont fendu la foule. A peine dix secondes plus tard, le peloton emmené par une Juliette Labous déchaînée, partant à l'offensive, est passé à une vitesse éclair. A peine le temps de dire "ouf" que la nuée de spectateurs s'est massée vers l'écran installé en contrebas. Malheureusement, l'attaque de la championne de France n'a pas fait mouche. Mais le public a eu son lot de consolation, puisqu'une autre Française a levé les bras à l'arrivée, Cédrine Kerbaol, décrochant la première victoire d'étape tricolore sur le Tour de France femmes nouveau format.
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