Traité budgétaire : malaise au gouvernement après le "non" des écolos
Europe Ecologie-Les Verts s'est opposé à la la ratification du traité européen, samedi 22 septembre. Depuis, la présence des écologistes au gouvernement fait débat.
POLITIQUE - Il y a comme un malaise au gouvernement. Europe Ecologie-Les Verts s'est opposé à la ratification du traité budgétaire européen, lors de son conseil fédéral à Paris, samedi 22 septembre. Avec 77 voix contre, 24 pour et 8 votes blancs, le conseil fédéral des écologistes a voté à une large majorité contre le texte qui prévoit notamment la règle d'or. Au grand dam du Parti socialiste, favorable au texte, qui somme depuis son partenaire de prendre ses responsabilités.
Europe Ecologie-Les Verts fait le dos rond
Particulièrement mis en cause par les dirigeants socialistes, le président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, s'est justifié pendant le week-end. Il a rappelé que ce traité "est le même que celui que Daniel Cohn-Bendit appelait le 'traité Merkozy'". "Sur ces sujets, nous avons la parole libre et le vote libre, estime l'élu, interrogé dimanche par Le Figaro. Le pacte de croissance est un élément positif et circonstanciel, mais pas structurel."
Il n'y a donc aucune raison pour que les ministres écologistes quittent le gouvernement, selon lui, alors que Le Monde estime, dans son édito du 25 septembre, que François Hollande "doit mettre fin aux fonctions des deux ministres d'EE-LV". Un scénario fermement écarté par Cécile Duflot. "Je suis opposé à la vision binaire qui veut qu'un ministre 'ça ferme sa gueule ou ça démissionne'. Un ministre apporte aussi des débats et fait avancer ses idées", a déclaré lundi la ministre du Logement à l'hebdomadaire Paris Match. Elle ne compte démissionner "ni du gouvernement, ni de EE-LV". Une prise de position qui lui vaut lundi une convocation par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, d'après un journaliste de Public Sénat.
Au gouvernement, le PS temporise
"Il y a un principe dans le gouvernement, qui a été rappelé maintes fois d'ailleurs par [le Premier ministre] Jean-Marc Ayrault, c'est celui de solidarité gouvernementale." La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, était interrogée sur la présence de Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (Développement) au gouvernement, lundi 24 septembre sur BFMTV. "Je demande à l'ensemble des membres d'Europe Ecologie-Les Verts de faire preuve de cohérence et de solidarité", a-t-elle expliqué.
Pour Pierre Moscovici, la décision du conseil fédéral du mouvement écologiste ne remet pas en cause leur participation au gouvernement. Le ministre de l'Economie, invité dimanche du 12/13 de France 3, a néanmoins lancé "un appel à la raison" aux écologistes, en rappelant que le "non de soutien" à François Hollande n'existait pas.
Daniel Cohn-Bendit claque la porte
"Dramatiquement nul." L'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit a vivement réagi à la décision du conseil fédéral de son mouvement. Il a donc annoncé, dimanche sur i-Télé, qu'il "mettait sa participation" au mouvement écologiste "entre parenthèses provisoirement", en raison de son "incohérence totale" sur le traité. "Voter contre le traité et pour le budget, c'est n'importe quoi".
L'opposition invite les Verts à quitter le gouvernement
Lui-même favorable au traité budgétaire, l'ancien Premier ministre François Fillon a critiqué la décision des parlementaires d'Europe Ecologie-Les Verts, dans l'émission le "Grand jury" RTL-LCI-Le Figaro. "Je ne vois pas comment les écologistes peuvent rester au gouvernement dans cette situation." Sans oublier de critiquer François Hollande, jugé "responsable" de ce refus des Verts, parce qu'il n'aurait "rien du tout" obtenu de l'Allemagne.
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