Ultime journée pour arracher un accord sur l'emploi
Les partenaires sociaux ont jusqu'à vendredi soir pour se mettre d'accord. En cas d'échec, le gouvernement a déjà préparé un projet de loi.
Le marathon continue. Faute d'avoir réussi à se mettre d'accord sur la sécurisation de l'emploi, le patronat et les syndicats se retrouvent, vendredi 11 janvier, pour une ultime séance qui s'annonce longue et ardue. Un nouveau texte du Medef doit y être présenté et étudié. Les partenaires sont déjà prévenus : si aucun accord n'est trouvé, il reviendrait au gouvernement de proposer seul une réforme du marché du travail. Un projet de loi est déjà dans les cartons et pourrait être présenté avant fin février.
Quelques concessions du Medef
Patrick Pierron (CFDT) a indiqué jeudi soir s'attendre à "une journée longue", jugeant que le patronat, qui a étalé le même jour ses divisions, "avance trop lentement". De son côté, Agnès Le Bot (CGT) a souhaité que le Medef se montre moins "arc-bouté". Déjà, dans la dernière mouture du projet d'accord, présenté jeudi, le patronat a fait quelques concessions, dont la suppression d'un article polémique sur la création d'un "CDI de projet" de 9 mois minimum et la réduction du délai de mise en œuvre de la généralisation d'une complémentaire santé pour les salariés de 4 à 3 ans.
En échange des nouveaux droits, le patronat souhaite des contreparties telles que faciliter les accords de flexibilité (travail et/ou salaires), "sécuriser" les licenciements collectifs et restructurer plus aisément.
Sur la généralisation de la complémentaire santé et les droits rechargeables à l'assurance chômage il y a eu "des améliorations", mais "on attend avec impatience que le patronat aborde la question des contrats précaires", soulignait Patrick Pierron.
Les contrats courts, principal point noir
C'est l'autre difficulté. La taxation des contrats précaires est posée comme condition par les syndicats, mais n'a pas encore été abordée. S'il cède vendredi sur les contrats courts, le patronat peut espérer trois paraphes, celui de la CFDT, de la CFE-CGC et de la CFTC. Car pour être validé, un accord ne doit pas être rejeté par plus de deux syndicats. Force ouvrière a déjà prévenu qu'elle ne "serait pas le fossoyeur du Code du travail en France", selon les termes de Stéphane Lardy. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a lui appelé les salariés à "rester mobilisés" même après un éventuel accord, ajoutant que "ce n'est pas au Medef qu'on fait les lois".
Divisions au sein du patronat
Le prochain texte patronal qui devrait être présenté ce vendredi sera, "j'espère, le texte d'un accord interprofessionnel", a déclaré le négociateur du Medef, Patrick Bernasconi. Ce dernier fait face à une fronde de l'Union professionnelle des artisans concernant le marché des futures mutuelles complémentaires d'entreprise. "Du jamais vu dans l'histoire de la négociation sociale !", relève Le Figaro.
Dans un communiqué, le syndicat des artisans a déclaré "ne pas accepter un texte qui lèse la grande majorité des entreprises", estimant que "le projet d'accord en cours de finalisation organise la flexibilité de l'emploi au seul profit de quelques grandes entreprises françaises", alors que la majorité "supportera l'essentiel des surcoûts générés".
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