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UMP : à quoi va ressembler le futur référendum ?

Jean-François Copé et François Fillon sont tombés d'accord sur le principe d'un référendum au sein du parti, dont la question serait : ""Militants, souhaitez-vous procéder à un nouveau vote ?"

 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Lors du dépouillement, le soir de l'élection controversée du président de l'UMP, le 18 novembre 2012.  (VALERY HACHE / AFP)

CHAOS A L'UMP – François Fillon et Jean-François Copé se sont au moins mis d'accord sur ce point : pour savoir si les militants doivent voter à nouveau pour choisir le président de l'UMP, il faut le leur demander. Comment ?  Par la voix référendaire. Autrement dit, un vote sur la nécessité de voter, suggéré par l'ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, et accepté par Jean-François Copé, président contesté du parti et par son rival, l'ancien Premier ministre, François Fillon. 

Un moment de répit au sein d'un parti déchiré ou une nouvelle raison pour les deux camps de s'écharper ? Francetv info revient sur la façon dont devrait être organisée ce référendum. 

Ce sur quoi Copé et Fillon sont d'accord 

Sur l'urgence : pour Jean-François Copé, "il est important que ce référendum puisse avoir lieu dans des délais rapides qui soient compatibles avec les contraintes d'organisation, soit au mois de décembre, soit au mois de janvier", a-t-il assuré dans une courte allocution.

Copé est pour référendum sur un nouveau vote à l'UMP (Jean-François Copé a proposé mardi 27 novembre qu'un référendum sur l'opportunité d'un nouveau vote pour la présidence de l'UMP soit organisé auprès des militans soit en décembre soit en janvier.)

Du côté des pro-Fillon, Eric Woerth a également indiqué qu'il fallait que cette consultation soit organisée rapidement : "Il y a des conditions d'organisation : il ne faut pas que ça se fasse dans les mêmes conditions que pour la présidence de l'UMP. Et il y a des conditions de calendrier : il faut que ce référendum se tienne dans un délai court", a-t-il indiqué.  Dans un courrier adressé au président proclamé de l'UMP, le député de Paris indique que ce référendum "pourrait avoir lieu avant la fin du mois de janvier 2013". 

Ce sur quoi ils s'écharpent déjà

Sur le maintien du groupe dissident à l'Assemblée : chaque camp émet évidemment un certain nombre de conditions à l'organisation de ce scrutin. Ainsi Jean-François Copé a conditionné son accord au fait que les fillonistes ne déposent pas leur groupe dissident à l'Assemblée. Or, c'est chose faite : en fin d'après-midi, le groupe Rassemblement UMP, présidé par François Fillon, a officiellement déposé sa déclaration politique, et la liste de ses 68 membres, à la présidence de l'Assemblée nationale, selon une source parlementaire.

Pour l'ancien ministre filloniste Patrick Ollier, "rien n'est irréversible. Les choses bougent très vite (...). Nous constituons ce groupe à titre conservatoire", a-t-il indiqué.

Réponse du clan Copé : "déposer les statuts d'un autre groupe UMP à l'Assemblée est contraire à ce que l'on a dit et aussi à ce que Nicolas Sarkozy a demandé à François Fillon", a affirmé un soutien du président élu.

Les conditions d'organisation du référendum : selon Le Monde.fr, Jean-François Copé souhaite que la question posée au référendum soit : "Militants, souhaitez-vous procéder à un nouveau vote ?" Surtout, il souhaite rester président du parti pendant la durée de ce référendum. Une condition remise en cause par François Fillon dans son courrier adressé à Jean-François Copé : l'ancien Premier ministre demande "une direction collégiale de notre mouvement durant la durée des opérations de vote", c'est-à-dire pendant le référendum, qui sera suivi éventuellement par un deuxième vote pour élire le président de l'UMP. 

Pour un proche de Jean-François Copé, interrogé par l'AFP : "S'il s'agit d'une organisation collégiale de notre mouvement, avec remise en cause de la présidence de Jean-François Copé, c'est non."

Car le camp Fillon demande "des garanties strictes d'impartialité", a déclaré une source de son entourage. Ses conditions ? "Que ce ne soit pas une manœuvre dilatoire" et que "les conditions d'objectivité" soient réunies, selon une autre source.

Les questions qui pourraient bientôt se poser 

Celle de la fiabilité du vote électronique : l'ancien Premier ministre réclame que ce scrutin exceptionnel ait lieu sur internet, rapporte Numerama. S'"il faut éviter de demander aux militants de refaire trois heures de queue simplement pour dire s'ils acceptent de refaire trois heures de queue", note le site spécialisé, cette réclamation pose la question de "l'opacité du vote électronique""Qui va héberger les serveurs de vote ? Avec quel logiciel, vérifié par qui ? Comment sera vérifiée l'identité du militant qui vote, et comment sera garantie la confidentialité de son vote ?"

Sur la création d'une nouvelle instance "impartiale" : De plus, s'il s'avère que les militants décident, à l'issue de ce référendum, de voter à nouveau, François Fillon a d'ores et déjà exigé que ce nouveau vote éventuel se déroule "sous le contrôle d'une commission indépendante incontestable". La composition de cette commission "devra recueillir l'assentiment des deux candidats pour éviter toute forme de litige", a précisé à l'AFP le camp Fillon.

Or, cette exigence est d'ores et déjà refusée par les copéistes. Eux n'entendent pas déroger aux statuts de l'UMP, qui confient l'organisation du scrutin à la Commission d'organisation (Cocoe) et, en cas de contestation, à une commission des recours. "On ne peut pas sortir une nouvelle commission de son chapeau car la nouvelle élection serait irrecevable", met en garde le camp Copé, cité par l'AFP.

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