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UMP : ces questions sur lesquelles Copé et Fillon se rejoignent ou se déchirent

Les deux candidats à la présidence de l'UMP s'affrontent jeudi soir sur France 2, pour l'unique débat les opposant avant le vote des militants, mi-novembre.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Les deux candidats à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé (à g.) et François Fillon, le 26 novembre 2012 à Paris. (WITT / SIPA / MONTAGE FRANCETV INFO)

SUCCESSION A L'UMP – François Fillon et Jean-François Copé vont tenter de marquer leurs différences. Les deux candidats à la présidence de l'UMP s'affrontent jeudi soir sur France 2, pour l'unique débat les opposant avant le vote des militants, mi-novembre. Francetv info en profite pour revenir sur les principales questions qui rapprochent ou divisent les deux protagonistes.

> Suivez et commentez en direct sur francetv info le débat Copé-Fillon, jeudi 25 octobre à partir de 20h45

Faut-il organiser à l'UMP une primaire ouverte en 2016 ?

ILS SE REJOIGNENT. Ce sera l'un des principaux chantiers du prochain président de l'UMP : outre les municipales et les sénatoriales en 2014, et les régionales et cantonales en 2015, le futur patron du premier parti de France en termes d'adhérents devra aussi préparer le terrain pour la présidentielle de 2017.

Et pour François Fillon comme pour Jean-François Copé, celle-ci passera nécessairement par une primaire ouverte en 2016, a priori sur le modèle de celle organisée par le PS en 2011.

Faut-il laisser la place à Nicolas Sarkozy, si l'ancien chef de l'Etat veut être candidat en 2017 ?

ILS SE DECHIRENT. Sur cette question, l'actuel patron de l'UMP et l'ex-Premier ministre ne sont pas vraiment sur la même ligne.

"Quels que soient les choix de Nicolas Sarkozy, je serai à ses côtés", assure Jean-François Copé, laissant entendre qu'il pourrait très bien céder sa place à l'ancien chef de l'Etat, si celui-ci souhaite être candidat en 2017. François Fillon, lui, est beaucoup plus réservé : "Si un jour Nicolas Sarkozy veut revenir dans la vie politique, à ce moment-là, il reviendra dans la vie politique. Mais on ne va pas passer chacune de nos journées d'ici la fin du quinquennat à savoir si Nicolas Sarkozy va revenir ou ne va pas revenir."

Faut-il appeler à voter pour un candidat PS en cas de duel PS-FN lors d'une élection ?

ILS SE DECHIRENT. Défenseur d'une "droite décomplexée", Jean-François Copé met volontiers le doigt sur cette divergence avec son concurrent : "Je n'appellerai jamais à voter pour le PS, qui est allié avec l'extrême gauche de Mélenchon. C'est une différence entre François Fillon et moi", souligne-t-il dans une interview au Point

Même s'il réfute le débat sur la "droitisation" ou la "centrisation" de l'UMP, François Fillon assume : "Je n'aime pas le ni-ni parce que c'est une absence de position. (...) Je suis contre le FN, je vote contre le FN, point."

François Fillon lors d'une réunion publique à La Baule (Loire-Atlantique), le 29 septembre 2012. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / SIPA)

Faut-il abolir la loi sur les 35 heures ?

ILS SE REJOIGNENT. Aucune divergence sur la question des 35 heures, que la droite dénonce depuis des années, et à laquelle elle ne s'est pourtant jamais véritablement attaquée.

Dès le mois d'août, François Fillon a assuré, dans Le Point, qu'"il faut maintenant poser la question sans tabou", proposant de "donner la possibilité de négocier le temps de travail, entreprise par entreprise". Commentaire grinçant de Jean-François Copé, dans Les Echos : "Je me réjouis de voir François Fillon nous rejoindre (...) sur la suppression des 35 heures." 

Faut-il restreindre le statut de fonctionnaire ?

ILS SE DECHIRENT. Jean-François Copé a voulu en faire une proposition choc : dans un entretien au journal Les Echos, le secrétaire général de l'UMP a suggéré que "le statut de la fonction publique [soit] réservé aux fonctions régaliennes : la sécurité, la justice, la défense, l'éducation..." 

Une proposition qui ne remporte pas l'adhésion du clan Fillon. En 2011 déjà, celui qui était alors Premier ministre avait dénoncé l'initiative "franchement inutile" de proches de Jean-François Copé, qui s'interrogeaient sur la "pertinence" de "l'embauche à vie des fonctionnaires".

Faut-il ouvrir le mariage et l'adoption aux couples homosexuels ?

 ILS SE REJOIGNENT. Proposition phare de François Hollande sur le plan sociétal, l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples homosexuels n'est soutenue ni par François Fillon, ni par Jean-François Copé. Ce qui est peu étonnant dans la mesure où seuls 36% des sympathisants de l'UMP se disent favorables au droit des homosexuels d'adopter des enfants, et 48% au droit à se marier, selon un sondage LH2 pour Le Nouvel Observateur

Faut-il interdire le cumul des mandats ?

ILS SE DECHIRENT. Alors que François Hollande s'est engagé à faire interdire le cumul d'un mandat parlementaire (député, sénateur) avec une fonction exécutive locale (maire, adjoint au maire, président ou vice-président de conseil régional ou de conseil départemental...), Jean-François Copé préfère le statu quo, c'est-à-dire "le cumul d'un mandat local avec un mandat national", faisant valoir que "cela permet de conserver les pieds dans la glaise".

François Fillon, lui, est moins catégorique. Même s'il juge "nécessaire de maintenir le lien entre l'élu et le territoire", il estime aussi que "le cumul entre un mandat de parlementaire et la gestion d'une grande collectivité pose problème"

Jean-François Copé rencontre des militants UMP à Paris, le 28 août 2012. (WITT / SIPA)

Faut-il accorder le droit de vote aux étrangers non-communautaires aux élections locales ?

ILS SE REJOIGNENT. Jugeant que "ce sujet va créer un débat très violent à l'intérieur de notre pays", François Fillon a demandé mi-septembre "solennellement" à François Hollande de "renoncer à ce projet de donner le droit de vote aux étrangers". Sur ce point, il rejoint complètement Jean-François Copé, qui accuse la gauche de vouloir "faire monter le communautarisme en pensant garder le pouvoir pour l'éternité".

Faut-il revenir sur l'obtention automatique
de la nationalité française à la majorité ?

ILS SE REJOIGNENT. Un retour à la loi Pasqua. C'est ce que prônent à la fois Jean-François Copé et François Fillon en matière d'acquisition de la nationalité française. Alors que depuis 1997, tous les jeunes nés en France de parents étrangers obtiennent automatiquement la nationalité française à leur majorité, les deux concurrents pour la présidence de l'UMP souhaitent que l'acquisition de la nationalité fasse l'objet d'une demande solennelle de naturalisation. 

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